Pour accompagner les changements économiques, le cadre de politique de change doit être adapté en permanence. La nécessité de faire évoluer à moyen terme l'objectif de la politique de change vers un régime de change plus flexible découle du processus d'insertion du pays dans l'économie mondiale.
LE MATIN
22 Janvier 2010
À 19:16
L'effet cumulatif du processus d'assouplissement graduel de la réglementation des changes commence à produire ses effets sur l'intégration financière du pays. Il s'agit à présent de se préparer aux évolutions futures afin de réussir le passage à un régime de change plus flexible, davantage cohérent avec le degré d'ouverture attendu de l'économie marocaine. Pour l'institut d'émission, afin de pouvoir accompagner les changements économiques, le cadre de politique de change doit être adapté en permanence. La nécessité de faire évoluer à moyen terme l'objectif de la politique de change vers un régime de ciblage d'inflation et de change plus flexible découle du processus d'insertion du pays dans l'économie mondiale. Assez bien outillée, Bank Al-Maghrib est en mesure d'assurer les interventions nécessaires pour garantir la parité du dirham à des niveaux acceptables qui ne soient pas préjudiciables aux équilibres économiques.
Stabilité macro économique Lors de leur séjour au Maroc en novembre dernier, les experts du FMI avaient laissé entendre que le régime de change basé sur le rattachement du dirham à un panier de devises composé essentiellement d'euro a bien servi le Royaume, en contribuant à la stabilité macroéconomique, notamment celle des prix. Une flexibilité accrue du régime de politique monétaire et de change pourrait permettre au Maroc de mieux s'adapter aux changements de l'environnement international. En particulier, la mise en œuvre d'un cadre visant le ciblage explicite de l'inflation, combinée avec une souplesse accrue du taux de change, pourrait être opportune, notamment dans un contexte où les pressions inflationnistes sont faibles. Un simple coup d'œil panoramique sur l'évolution récente du marché des changes national conforte cette propension. En décembre dernier et par rapport au mois précédent, le dirham s'est apprécié, en moyenne mensuelle, de 0,44% vis-à-vis de la livre sterling et de 0,35% par rapport à l'euro. Il s'est, en revanche, déprécié de 1,79 % face au dollar américain, de 0,78% contre le yen japonais et de 0,23% à l'égard du franc suisse.
En glissement annuel, la monnaie nationale s'est inscrite, en moyenne, en hausse de 6,95% vis-à-vis du dollar américain et de 5,66% face au yen japonais. Elle s'est, à l'inverse, dépréciée de 3,86%, de 1,69% et de 1,4% face respectivement au franc suisse, au livre sterling et à l'euro. En décembre 2009, l'euro s'est déprécié par rapport au dollar, après deux mois consécutifs d'appréciation, et s'est établi à un cours moyen mensuel de 1,46 dollar pour un euro.
Opérations d'arbitrage Ainsi, la monnaie unique s'est dépréciée, en moyenne et d'un mois à l'autre, de 2% par rapport au dollar, de 1,3% contre le yen japonais et s'est par contre légèrement appréciée de 0,1% vis-à-vis de la livre sterling. En ce qui concerne l'activité sur le marché des changes national, les dernières données disponibles indiquent une baisse du volume moyen des opérations d'arbitrage effectuées entre les banques et leurs correspondants, revenu de 57,2 MMDH à fin octobre 2008 à 47,7 MMDH au titre des dix premiers mois de 2009. De même, les transactions interbancaires devises contre dirham ont accusé un repli de 813 MDH, s'établissant à 6,3 MMDH. Pour leur part, les ventes de devises par Bank Al-Maghrib aux banques se sont inscrites en baisse de 136 MDH pour revenir à 3, MMDH. -----------------------------------------------------
Une dynamique accélérée
La dynamique enclenchée par le marché de change est en phase d'accélération, notamment du fait de l'approfondissement du démantèlement tarifaire avec l'Union européenne et la signature d'accords de libre-échange avec de nouveaux pays. Les engagements pris par le Maroc, dans le cadre de ces accords, vont approfondir davantage son ouverture financière et commerciale. Pour ce faire, notre pays doit consolider les éléments nécessaires à un passage réussi vers la stratégie du ciblage d'inflation. Ces pré-requis s'articulent principalement autour de la préservation de la stabilité macroéconomique, la poursuite des progrès en matière de transparence de la politique monétaire, la solidité du système financier ainsi que le renforcement de la capacité analytique technique et opérationnelle de la Banque Centrale.