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CFIM : Solutions de relance, jalons d'intégration…

La CFIM s'est tenue mardi à Casablanca, marquant la maturité du secteur et le leadership marocain dans la région.

15 Janvier 2010 À 18:55

Toutefois, le développement des infrastructures, des ER et de la création d'entreprises nécessite une mobilisation à l'échelle régionale, encouragée par l'arrivée de nouveaux acteurs anglo-saxons, européens et asiatiques pour qui la rentabilité se mesure à la hauteur du marché maghrébin.

L'industrie du capital-investissement s'est profondément transformée et de nouvelles mutations sont en cours concernant le capital privé, en étroite collaboration avec les institutions publiques et les administrations. La crise a créé une sorte de désenchantement envers l'ouverture du marché et la liberté du commerce. D'où des appels pour revoir la stratégie, voire reformuler l'ingénierie financière.

A l'échelle du Maghreb, le capital-investissement atteint sa maturité : une jeune profession mais qui connait un développement remarquable avec des synergies traversant toute la région. Les investisseurs financiers y ont un rôle de premier plan dans le développement des projets économiques et sociaux transversaux.
Il était temps alors de réunir ses acteurs et de partager les retours d'expérience, mission à laquelle se sont attelés les organisateurs de la Convention des Fonds d'investissements au Maghreb (CFIM), tenue le 12 janvier à Casablanca.

Plate-forme
En effet, le salon CFIM a été l'occasion de découvrir les acteurs du secteur, les projets bénéficiant des concours du capital-investissement et les nouveaux fonds entrant au Maroc et au Maghreb. Le salon sert également de plate-forme de mise en relation entre des porteurs de projets et des fonds d'investissement toujours à la recherche d'opportunités.

L'offshoring constitue un domaine de première importance pour l'économie marocaine. Le salon CFIM offre l'occasion à des entrepreneurs de ce secteur de rencontrer des fonds et d'envisager des projets de prises de participation bénéfiques. Le salon rassemble quelque 15 partenaires, 140 congressistes et 500 visiteurs professionnels, ce qui reflète la deuxième place du Royaume au continent, après l'Afrique du Sud, selon le critère de la contribution du capital-investissement à l'économie.

Leadership
Près de 6 milliards de dirhams : c'est le montant cumulé des fonds que le capital-investissement mobilise au Maroc. Ces engagements peuvent encore augmenter compte tenu des capacités disponibles et des besoins grandissants. D'autant que le levier financier est primordial pour les PME afin de faire face aux aléas de la crise et que les fonds d'investissement régionaux ont un rôle important pour dynamiser certains secteurs et accélérer la croissance.

Au Maroc, le capital-investissement voit le jour en 2000 et ne connait d'essor que durant les quatre dernières années.

En l'espace de 15 ans, les montants levés par les fonds d'investissement sont passés de moins de 200 millions de DH à près de 6 milliards de DH, soit moins que 1% du PIB marocain. Leur contribution à l'économie marocaine reste encore faible et devrait connaitre un doublement des capitaux investis dans les 3 prochaines années. Le potentiel du secteur reste énorme, d'autant qu'il représente en moyenne plus de 3% du PIB dans les pays émergents et de 2 à 2,5% dans les pays développés. Une vingtaine d'acteurs forment le secteur du capital-investissement au Maroc, allant de fonds pour infrastructures à ceux spécialisés par région ou par secteur : Agram, Olea Capital, Capital Morocco, Sindibad... Leur taille moyenne avoisine les 300 millions de DH. «Igrane» est le premier fonds régional au Maroc, dédié à Souss-Massa-Drâa, constitué par un tour de table institutionnel et doté de 200 millions de DH. Plus récent est le « fonds de l'Oriental ».

Les expériences réussies ne manquent pas. Le Maroc a été pionnier au niveau régional avec des institutions très actives comme Capital Invest, CDG Capital Private Equity, Maroc Invest, Attijari Invest ou Société générale qui ont financé des entreprises très performantes. En dehors des capitaux, elles leur apportent l'accompagnement dans le long terme, dans une démarche de proximité, contribuant ainsi à l'émergence de champions comme M2M, référence dans son secteur.

Près de 100 entreprises ont bénéficié de financements du capital-investissement depuis sa création en 2000, à peine 6% de toutes celles qui pourraient être éligibles. Les secteurs d'activité bénéficiant du capital-investissement sont dans l'ordre : l'industrie, la distribution, les services et les NTIC. Si les investisseurs institutionnels forment la majorité des tours de tables des fonds d'investissement, depuis quelques années apparaissent de nouveaux acteurs du secteur privé. Les fonds étrangers sont fortement présents au Maroc, avoisinant les 50%. Le ticket moyen d'investissement est compris entre 15 et 30 millions de dirhams.

OPCR
En appui à la profession, pouvoirs publics et professionnels ont mis en place un cadre réglementaire pour la création d'Organismes de placement en capital-risque (OPCR). La loi 41-05 porte ainsi les montants sous gestion à des niveaux plus importants, en faisant participer le grand public au financement des PME à travers la Bourse.

Toutefois, les professionnels jugent le champ d'investissement des OPCR trop restreint (PME avec moins de 200 salariés, 75 MDH de chiffre d'affaires, dirigées par des personnes physiques actionnaires...) et la fiscalité manquante d'incitations et de flexibilité. Aussi contesté, l'article 6 stipulant que les fonds de capital-risque sont obligés d'observer le principe d'un ratio d'investissement minimum de 50% de l'actif du fonds des PME : la marge de manœuvre des OPCR s'en trouve sensiblement limitée. Dans le cadre du renforcement des dispositions réglementaires encadrant les OPCR, le CDVM a édicté un projet de circulaire relative aux obligations d'information incombant aux sociétés de gestion d'OPCR.
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AMCI : études et perspectives

L'Association marocaine du capital investissement (AMCI) fédère tous les acteurs du capital-investissement, afin qu'ils aient une représentation connue et reconnue par les autorités et qu'ils agissent d'une seule voix. Cette association travaille sur la formation de ses membres, la vulgarisation des fonds ainsi que sur le cadre législatif, juridique et fiscal au niveau du capital-investissement. Dans ce sens, l'AMCI œuvre sur deux études dont une est relative aux statistiques sur le capital-investissement au Maroc alors que la seconde a pour objet un benchmark juridique et fiscal de la place marocaine par rapports à d'autres économies similaires, question de voir comment le Maroc pourrait se positionner demain sur ce secteur. Les résultats des deux études seront disponibles vers fin janvier 2010, nous affirme Hassan Laaziri, DG de « CDG Capital Private Equity » et vice-président de l'Association marocaine du capital investissement.
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