Rien n'est encore perdu...

Les sentiers d'une croissance molle

La reprise économique mondiale se poursuit, mais la crise de la dette de l'Europe engendre de nouveaux obstacles sur la voie de la croissance durable à moyen terme.

25 Juin 2010 À 14:58

Les dernières projections économiques à fin mai 2010 de l'OCDE, tablent, pour les Etats-Unis, sur une croissance de 3,2% pour 2010 et 2011 (au lieu de 2,5% et 2,8% estimés dans les précédentes prévisions de novembre 2009). Pour la zone euro, l'OCDE prévoit une hausse du PIB de 1,2% et 1,8% respectivement en 2010 et 2011 (contre 0,9% et 1,7% prévus en novembre dernier). Les projections du FMI indiquent une hausse du PIB de 1,5% et de 1,8% en 2010 et 2011 en France, de 1,2% et 1,7% en Allemagne et 0,8% et 1,2% en Italie. S'agissant de l'Espagne, le PIB devrait se contracter de 0,4% avant de connaître une hausse de 0,9% en 2011. En Europe et en Asie centrale, il est prévu un taux de croissance de 4,1% en 2010, soit un niveau inférieur de 3,0 points de pourcentage à la moyenne régionale sur cinq ans avant la crise. La reprise est en rapport avec la forte croissance des deux plus grandes économies de la région (Russie et Turquie), qui représentent les trois-quarts du PIB régional. Dans la plupart des autres économies de la région, la croissance devrait être relativement faible ou rester négative, étant toujours entravée par les ajustements marqués que certains pays ont dû entreprendre suite aux déficits courants substantiels enregistrés avant la crise. La grave incertitude liée à la crise de la dette souveraine dans certains des pays européens à revenu élevé (Espagne, Grèce, Irlande, Italie et Portugal) entraîne de nouvelles difficultés pour la région. Par ailleurs et selon la dernière édition des Perspectives économiques mondiales 2010 de la Banque mondiale, les perspectives pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord continueront d'être déterminées par les prix du pétrole et l'activité économique dans l'Union européenne (principal partenaire commercial de la région). L'effondrement des prix du pétrole au début de la crise financière et les restrictions de la production de l'OPEP ont sensiblement réduit les recettes pétrolières, amputant les flux d'investissement étrangers directs intrarégionaux, les envois de fonds des migrants et les recettes du tourisme. Toutefois, les volumes et les valeurs des exportations devraient rebondir, augmentant respectivement de 2,0 et de 13,5% en 2010. De plus, il est prévu que la reprise dans la région va se raffermir, le taux de croissance passant de 4,0% en 2010 à 4,3% et 4,5% en 2011 et en 2012, respectivement. Les perspectives pour la région de l'Afrique subsaharienne, dominées par les pays à faibles revenus et les pays exportateurs de produits de base, devraient continuer de s'améliorer lentement, entraînées par les prix traditionnellement élevés des produits de base et le renforcement de la demande extérieure.
Dans l'ensemble, il est prévu que la région enregistre des taux de croissance de 4,5%, 5,1% et 5,4% respectivement en 2010, 2011 et 2012, contre un taux estimé à 1,6% en 2009. La dépréciation récente de l'euro devrait favoriser la compétitivité des pays dont la monnaie est liée à l'euro. En raison de leur croissance rapide et de leur taille, l'Inde et la Chine influencent les variables macro-économiques clés pour les pays pauvres : les taux d'intérêts, les cours des matières premières et les niveaux de salaires pour les emplois peu ou pas qualifiés. Ces pays ont aussi des impacts majeurs sur le commerce mondial et la configuration des investissements. Les pays pauvres et ceux en difficulté auront besoin de stratégies de développement nationales qui répondent à ces tendances globales afin de garantir leur prospérité dans une économie mondiale dans laquelle la Chine et l'Inde ont davantage de poids.
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