FUS - MAS : Une finale inédite

«Nous voulons accompagner la dynamique des grands chantiers que connaît le Maroc»

Philipe Zuliani, Directeur de la filiale de Colas Rail au Maroc

28 Mai 2010 À 16:44

Colas Rail entend s'implanter durablement au Maroc. La semaine dernière, elle a lancé officiellement sa filiale marocaine. Forte de plusieurs projets ferroviaires en Europe, en Afrique et en Amérique latine, l'entreprise française « veut accompagner la dynamique des grands chantiers que connaît le Maroc notamment en matière de transport ». Ayant à son actif plusieurs réalisations d'envergure dans les quatre coins du monde (Ligne à grande vitesse (LGV)-Est européenne, les métros de Paris, de Caracas, du Caire et d'Athènes ainsi que le tunnel sous la Manche…), Colas Rail veut renforcer sa présence dans le Royaume où elle s'est déjà vu confier la construction du tramway de Rabat-Salé. Mais visiblement, ses dirigeants ambitionnent de décrocher d'autres marchés. Les grands projets, tels que le tramway de Casablanca ou encore le projet TGV, ne les laissent pas de marbre.

ÉCO PLUS : Quelles sont les raisons qui ont poussé Colas Rail à s'installer au Maroc ?

Philipe Zuliani :
C'est pour des raisons à la fois simples et logiques, le Maroc est un pays en pleine expansion. Il y a plusieurs projets ambitieux initiés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment pour moderniser la circulation en milieu urbain. Il en est ainsi du projet du tramway de Rabat-Salé auquel nous participons. Il ne faut pas oublier également que Casablanca lance son propre tramway.
Il y a, en outre, l'important projet de modernisation des lignes de l'Office nationale des chemin de fer. Voilà grosso modo les raisons qui ont poussé Colas Rail à s'implanter durablement au Maroc. C'est une décision qui procède de la volonté de notre société d'accompagner le développement que connaît le Maroc.

Quels sont les autres pays de la région dans lesquels Colas Rail est implantée ?

En Afrique du Nord, nous avons été implantés en Algérie mais je dois dire que cela n'a pas été forcément une très belle expérience, puisque nous avons quitté récemment ce pays. Nous sommes implantés en Egypte. Il faut savoir aussi que Cola Rail est une entreprise du groupe Colas qui est implanté un peu partout en Afrique.

Pourquoi vous avez quitté l'Algérie ?

C'était pour des raisons purement financières. Nous avions quelques difficultés à être payés dans des délais raisonnables. De plus, nous avions placé nos espoirs dans un gros marché qui ne nous a pas été attribué. Et donc, nous avons décidé de quitter l'Algérie.

Quels sont les projets dans lesquels vous êtes présents et qui pourraient vous intéresser au Maroc ?

Nous sommes présents dans le projet du tramway de Rabat-Salé. Nous souhaitons accompagner celui de Casablanca. J'ose espérer que d'autres villes, telles que Fès, Marrakech, Tanger, se doteront de leurs tramways, ce qui ouvrira pour nous des opportunités d'investissements. Il y a aussi des enjeux liés au projet du Train grande vitesse qui va relier Tanger et Casablanca en passant par Kénitra. Sans oublier les projets de modernisation des lignes existantes et le triplement des lignes Rabat-Casa. Cela montre qu'il y a une dynamique en matière de transport ferroviaire.

En outre, il existe au Maroc un besoin d'implantation de plates-formes logistiques ferroviaires, notamment à Tanger, Casablanca, Nador Marrakech…

A combien se chiffre l'investissement de Colas Rail au Maroc ?

C'est une question délicate. La société vient juste de s'installer au capital de deux millions de DH. Son investissement aujourd'hui est de l'ordre de trois millions de dirhams, mais c'est un investissement qui risque de croître très rapidement, compte tenu des perspectives de développement offertes par le Royaume.
Cela dit, je voudrais souligner que nos investissements ici peuvent être très importants dans la mesure où le matériel ferroviaire est très coûteux. Par exemple, une simple machine peut coûter jusqu'à 10 millions DH.

Qu'est-ce que Colas Rail compte apporter de plus en termes d'expertise par rapport à ses concurrents ?

Pour ne parler que des Trains à grande vitesse, il faut reconnaître à la France un réel savoir-faire en la matière.
Ce pays est doté de plusieurs grandes lignes auxquelles nous avons participé. Nous avons participé aussi à la réalisation du TGV en Belgique.
Ce qu'on peut apporter aussi, c'est la proximité, la volonté d'investir et de s'implanter durablement, pas uniquement pour faire vivre les expatriés mais aussi pour faire vivre aussi les Marocains. Je tiens à préciser que la filiale de Colas Rail sera à 99% marocaine.
Je tiens à rappeler que notre société à plusieurs références dans les quatre coins du monde. Outre le métro de Paris, c'est elle qui a construit, par exemple, le métro de Caracas, celui du Caire ou celui d'Athènes.
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Transport ferroviaire

Fondée en 1846, Colas Rail a à son actif plusieurs réalisations d'envergure dans les quatre coins du monde. Cette entreprise française se propose « d'assurer toutes prestations dans le domaine ferroviaire, de la plus simple à la plus complexe». Elle se charge de la conception, la construction ou la maintenance des installations fixes et des infrastructures de transport guidé.
La société compte 3.300 collaborateurs et vise à l'horizon 2010, un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros. La valeur à neuf du parc matériel est de 370 millions d'euros. Colas Rail compte à son actif plusieurs réalisations ferroviaires d'envergure. Elle se prévaut ainsi de la Ligne à grande vitesse (LGV)-Est européenne. Cette LGV est la ligne la plus rapide de France, avec une vitesse commerciale de 320 km/h, soit 20 km/h de plus que sur les autres Lignes à grande vitesse. Sur le tronçon réalisé par Colas Rail, le 3 avril 2007 à 13h14, au point kilométrique 194, le TGV a pulvérisé le record du monde de vitesse sur rail, en atteignant les 574,8 km/h
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