Harcèlement managérial au travail

Les plans ‘‘Azur'' et ‘‘Biladi'' piétinent

Le plan ''Biladi'', composante principale de la stratégie du développement du tourisme interne, conçue dans la Vision 2010, a du mal à décoller.

30 Avril 2010 À 17:14

Le plan ''Azur'' n'avance guère... A ce jour, seuls quelques hôtels ainsi qu'une zone résidentielle touristique et quelques golfs sont exploitables (Saïdia, Mazagan). Une capacité en deçà des prévisions initiales.

A fin mars 2010, les arrivées touristiques ont grimpé, par rapport à la même période de l'année dernière de 16% à 1,72 millions de touristes. Le nombre des nuitées s'est hissé à 3,7 millions, en progression de 7% (plus des 2/3 de la croissance des nuitées sont générés par les non-résidents provenant du RU, d'Espagne, de France...). Une amélioration attribuable aux bonnes performances affichées, depuis quelques mois, par la destination Marrakech (+16% des nuitées à fin mars). Une tendance favorable qui n'a pas manqué de se répercuter sur les recettes voyages qui ont bondi de 12% à 10,2 MMDH. Certes, ces évolutions donnent du baume au cœur des professionnels du tourisme, mais c'est encore loin d'être gagné. Beaucoup reste à faire pour une meilleure compétitivité de la destination Maroc qui dépend toujours de deux principales destinations (Marrakech et Agadir) et de deux marchés émetteurs (France et Espagne). Le tourisme interne, dont le potentiel est très important, est toujours en retrait. Il ne représente que 23% des nuitées totales du Maroc. Le plan ''Biladi'', composante principale de la stratégie du développement du tourisme interne, conçue dans la Vision 2010, piétine. Seule la station d'Ifrane pourrait recevoir ses premiers clients à temps, comme cela a été prévu dans le cahier des charges. Son ouverture est prévue à la fin 2010, tandis que celle des deux autres stations, Sidi Abed (El Jadida) et Imi Ouaddar (Agadir), dont la signature des conventions est déjà finalisée, sera décalée dans le temps. Pour des problèmes non résolus liés au foncier, les travaux n'ont pas encore démarré. Ainsi, les stations concernées ne pourraient pas être opérationnelles en 2011. Les autres stations prévues à Marrakech, Mehdia, Benslimane, Nador, Tétouan sont en cours de concession. Ainsi, faire basculer une partie de la demande des Marocains vers des structures commerciales formelles (hôtels, résidences touristiques, villages de vacances familiaux, campings, …) n'est pas pour bientôt. A rappeler que le plan ''Biladi'' table sur la construction d'une capacité additionnelle de 30.000 lits (dont 11.000 en résidences hôtelières et 19.000 en campings), et ce dans le cadre de stations touristiques intégrées comprenant des équipements sportifs, d'animation et de loisirs. L'ambition est de doubler le nombre des voyages internes pour motif de vacances vers celui du commerce formel pour atteindre 9 millions en 2012 (1,25 million en 2003). En attendant, il avait fallu lancer plusieurs opérations promotionnelles ponctuelles « Kounouz Biladi » pour stimuler la demande interne à travers la baisse des prix et la communication. Seulement, cette formule s'est essoufflée. Au moment où nous mettions sous presse, une réunion s'est tenue entre les professionnels du tourisme et l'ONMT pour savoir si cette formule sera maintenue pour 2010 ou révisée en attendant le lancement sur le marché d'un produit plus adapté. Le plan ''Azur'' n'est pas en reste. S'il reste positif en termes de dynamique impulsée, il demeure plus mitigé par rapport aux délais de réalisations prévus. Toutes les stations affichent, en effet, des retards plus ou moins importants. A ce jour, seuls quelques hôtels ainsi qu'une partie résidentielle et quelques golfs sont exploitables (Saïdia, Mazagan). Une capacité en deçà des prévisions initiales. L'envergure des projets à développer et leur complexité, la durée des études de conception et de marketing ainsi que les changements dans l'actionnariat peuvent expliquer ces retards. Ils ne devraient pas pour autant remettre en cause l'aboutissement du plan, même si une révision de ses objectifs en termes de capacité et de délais a dû être opérée. C'est le cas notamment de Plage Blanche (Guelmim), cinquième station du plan ''Azur'', qui a été relancée avec une approche différente et un nouvel opérateur égyptien, Pickalbatros. Idem pour Taghazout qui est en train d'être relancée. Des consortiums sont en cours de constitution pour son développement, sachant qu'il s'agira de la première station du plan ''Azur'' à être concédée.
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Accompagnement...

Saïdia est le fer de lance du plan ‘'Azur'' avec un investissement de 12 milliards de dirhams. Elle représentera une capacité de 30.000 lits. Elle était au début de son lancement aménagée par le groupe espagnol Fadesa. En 2008, le groupe Addoha a repris le contrôle et assume donc la responsabilité de développement de cette station. Une sorte de sauvetage qui a donné lieu aujourd'hui à un projet qui avance en dépit des nombreuses difficultés. Le projet, qui comptait il y a près de six mois un golf de 18 trous, une résidence touristique, un village de vacances touristique et une marina de 1.300 anneaux et un centre commercial, est aujourd'hui à sa troisième unité hôtelière. Une ouverture qui viendra renforcer la capacité d'hébergement devant atteindre les 4.000 lits hôteliers, permettant ainsi à la station d'atteindre la taille critique indispensable à une commercialisation efficiente. Seulement, force est de signaler que pour cette station, la promotion et l'accompagnement des investisseurs pour qu'ils continuent d'y investir sont de mise. Il est impossible de faire vivre une station uniquement par des hôtels, une marina et quelques commerces.
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