Mobilisation des compétences marocaines à l'étranger : où en
Le poisson rejeté a ses premières directives mondiales
L'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié le 14 janvier les premières directives mondiales visant à réduire les rejets de poissons morts en mer lors des campagnes de pêche.
LE MATIN
22 Janvier 2011
À 13:39
Trente-cinq pays, dont le Maroc représenté par Youssef Ouati, chef de la division de la Coopération au département de la pêche maritime, ont avalisé les premières directives mondiales pour la réduction des rejets de poisson, initiées par la FAO. Ces recommandations seront soumises pour approbation au comité des pêches à Rome qui se tiendra du 21 janvier au 4 février, nous a confié le bureau de la FAO à Paris. L'objectif de ces directives est de diminuer les prises accidentelles et les rejets de poissons morts ou mourants en mer, c'est-à-dire le poisson pêché accidentellement puis rejeté à la mer.
Elles couvrent aussi la planification de la gestion des prises accidentelles, l'amélioration des engins de pêche, les incitations économiques pour faciliter l'adoption des mesures, le suivi, la recherche et le développement, les fermetures saisonnières de la pêche, et le renforcement des capacités des Etats à appliquer les directives. « Il s'agit là des premières directives portant sur toutes les espèces capturées par les engins de pêche », indique l'expert en technologies de la pêche de la FAO, Frank Chopin. Et d'ajouter que « les directives étendent les principes de l'aménagement des pêches à toutes les espèces et tous les secteurs concernés. Alors que le Code de conduite pour une pêche responsable se réfère aux prises accessoires et aux rejets, ces directives approfondissent la façon dont les pays doivent affronter les prises d'espèces non ciblées et les problèmes de rejets sur le plan pratique ». En d'autres termes, la FAO préconise une semi-restructuration du secteur mondial de la pêche en introduisant de nouvelles techniques de pêche et de nouveaux engins de sélection permettant d'attraper uniquement les poissons visés. Et l'enjeu est de taille, car ce phénomène concerne plus de 20 millions de tonnes de captures annuelles et ce chiffre est un minima car, dans plusieurs pays, ces poissons ont une valeur économique et sont donc consommés, ce qui rend difficile leur estimation.
Ces prises incluent outre les espèces menacées d'extinction, les poissons juvéniles, les oiseaux marins, les tortues de mer, les dauphins et la liste est longue. Selon la FAO, « ces rejets constituent une menace pour la durabilité de nombreuses pêcheries et portent préjudice aux moyens d'existence de millions de petits pêcheurs et autres métiers de la pêche ». Cette initiative est donc salvatrice et va dans le sens d'une approche écosystémique de l'aménagement des pêches tout en essayant de ne pas imposer des contraintes draconiennes sur les petits pêcheurs artisanaux et aux pays en développement dont l'économie repose en grande partie sur ce secteur, ce qui nécessite d'effectuer en amont un état des lieux au cas par cas.