10 Octobre 2012 À 11:49
Le Maroc combine des écosystèmes spécifiques associés à un savoir-faire local, qui rencontrent une demande internationale de plus en plus forte. Il existe ainsi déjà six signes distinctifs d’origine de qualité ; des noms de produits développés et entretenus depuis plusieurs années, tandis que d’autres devraient bientôt voir le jour. Pour le moment, l’huile d’argan dans la région du Souss-Massa-Drâa, l’huile d’olive de Tyout, la clémentine de Berkane, le safran de Taliouine, les dattes Majhoul de Tafilalet, la grenade Sefri Ouled Abdallah, la figue de barbarie d’Aït Baâmrane, la rose de Kelaat M’Gouna du Dadès et le fromage de chèvre de Chefchaouen sont les plus connus et reconnus. Soit dit en passant, plusieurs produits parmi ceux-ci (et bien d’autres encore) auraient bien besoin d’une protection et d’un développement durable.
«Détail» utile à rappeler : un terroir est une étendue limitée de terres, considérée du point de vue de ses aptitudes agricoles. Ces terres recèlent une valeur à la fois économique, sociale et culturelle. Paradoxalement, un produit du terroir ne le devient que par le fait d’être connu et recherché hors de sa région qui l’a vu naître et rayonner. Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder les annonces publicitaires sur les chaînes de télévision françaises, entre autres, sur les vertus de shampoings à l’huile d’argan ou de crèmes à base d’essence de cactus… Des produits bien de chez nous…
L’huile d’argan, désormais icône mondiale de la beauté, possède de nombreuses vertus. Outre son goût subtil, elle permet de lutter contre le mauvais cholestérol et d’en augmenter le bon, quand elle est bien ingérée. Elle est très utilisée dans la filière cosmétique suite à la publicité mondiale que lui a faite la maison L’Oréal. Mais l’argan marocain, pourtant réputé ne pousser que dans notre pays, risque de se voir bientôt concurrencé par de l’argan sud-américain… Au Maroc, l’argan fournit 20 millions de journées de travail par an et assure la subsistance de 3 millions de personnes, d’après le département des Eaux et forêts.
Si la production marocaine peut sembler faible avec ses 6 tonnes par an, il faut savoir qu’au Maroc, 1 hectare de safran planté ne produit qu’entre 2 et 3 kg de safran. Il est souvent commercialisé à 12 000 DH/kg en vrac, mais peut être vendu jusqu’à 100 000 DH/kg pour le premier choix. Le Maroc, considéré comme un producteur émergent de safran, pourrait fortement augmenter sa production, tant les gains de productivité sont nombreux et évidents. Les meilleurs producteurs réalisant actuellement presque 10 kg de safran à l’hectare.
Le figuier de barbarie est l’arbre «à tout faire» dans les régions arides et semi-arides, car ses utilisations sont nombreuses. Les plants adultes sont ainsi souvent utilisés comme haies séparatrices ou défensives et sont aussi d’excellents coupe-feu de même qu’ils représentent un bon outil de lutte contre l’érosion. Au niveau médical, la figue de barbarie est un puissant anti-diarrhéique qui possède de réelles propriétés cicatrisantes. Pour la cosmétique, la plante a un effet anti-âge, anti-rides et anti-vergetures. Les développements de ce produit sont nombreux et peuvent générer une grande valeur ajoutée dans la filière.