10 Juillet 2013 À 15:13
Segula Technologies Maroc se frotte les mains. Comme beaucoup de sous-traitants aéronautiques, cette entreprise basée à Nouaceur (région de Casablanca), récolte une partie du succès remporté par le Salon du Bourget (SIAE). Des commandes, il en a plu en effet lors de la dernière édition qui s’est achevée le 23 juin à Paris. «En tant qu’intervenant dans la chaine des fournisseurs des grands donneurs d’ordre de l’aéronautique, nous bénéficierons nécessairement de ces importantes commandes», déclare au Matin Eco Arnaud Lecomte, directeur commercial et Business de Segula Technologies Maroc. Ce spécialiste du traitement de surfaces et de matériaux, ainsi que de la tôlerie et de la chaudronnerie pour l’aéronautique a pour principaux donneurs d’ordre Dassault, Airbus ou encore Bombardier. Airbus, par exemple, a reçu au dernier SIAE 466 commandes dont 241 fermes pour un total de 69 milliards de dollars tandis qu’ATR, autre client de Segula, a rempli son carnet de commandes pour les 3 ans et demi à venir, selon un communiqué.L’assemblage aussi La filiale marocaine du groupe français Segula assure la sous-traitance globale de production des ensemble structuraux de l’aménagement des cockpits de l’A350, la fabrication d’un meuble électrique pour l’ATR72 ou encore l’assemblage de la nourrice carburant des avions de la gamme Dauphin de Robin New Aircraft. C’est dire si son champ de compétences est large, allant du gros porteur au plus simple monomoteur de tourisme. Segula Technologies Maroc, qui emploie 120 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros, fait aussi valoir son savoir-faire dans la phase critique de l’assemblage, notamment sur les A320, A330, A380 et sa version militaire l’A400M, mais aussi sur la gamme Dauphin.
Si la société créée en 2000 a déjà doublé sa capacité de production, elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le développement de l’outil industriel tout comme la mise à niveau de sa partie plus ancienne font l’objet d’un plan d’investissement jugé ambitieux, dont on ne connaîtra pas la teneur. Par ailleurs, le bureau d’études situé à Casablanca planche, quant à lui, sur des projets bien plus en amont pour rechercher des solutions techniques innovantes notamment pour rendre plus économiques ou plus performants les avions de leurs clients.
A côté de l’investissement matériel, Segula Technologies Maroc mise aussi sur les ressources humaines. D’ailleurs, le secteur aéronautique recrute régulièrement. A fin 2011, il employait 8.000 personnes pour un chiffre d’affaires de 8 milliards de dirhams. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’investissement de 1,6 milliard de dirhams de Bombardier qui doit générer 850 emplois directs et 4.000 indirects.
Si le Royaume est attrayant, c’est parce que l’Etat offre de nombreux avantages aux groupes aéronautiques, un réseau dense d’aéroports, la proximité de grands donneurs d’ordre européens, l’installation d’avionneurs et une main-d’œuvre qualifiée. Au niveau des ressources humaines, un système d’aide a été mis en place pour faciliter la formation à l’embauche et celle visant à faire progresser les salariés de l’entreprise. Tous ces avantages font qu’avec un coût de main-d’œuvre plus faible et un IS allégé et avec une proximité immédiate de l’Europe, les spécialistes considèrent que l’investisseur aéronautique au Maroc gagne jusqu’à 30% sur ses coûts totaux. Malgré tous ces avantages, les professionnels déjà installés attendent l’arrivée d’autres gros donneurs d’ordre, avionneurs ou sous-traitants de premier niveau pour booster leur business.