17 Juillet 2013 À 14:20
SJL, l’un des principaux transporteurs de marchandises entre l’Europe et le Maroc, vient d’ouvrir son capital à de nouveaux actionnaires. Comme nous l’annoncions dans une précédente édition, il s’agit des deux fonds d’investissements Mediterrània Capital Maroc et le groupe tunisien Tuninvest, à travers sa filiale marocaine MarocInvest, tous deux basés au Maroc. Le premier, espagnol, a misé 6 millions d’euros, contre 10 millions pour le second.
Ces 16 millions d’euros ont permis à ces fonds de faire tous deux leur entrée dans le tour de table du groupe SJL à hauteur de 49%. L’ambition du transporteur, à travers cette ouverture, est de développer sa stratégie de croissance dans le Royaume, en particulier, et au Maghreb en général. «Notre ambition est de devenir un opérateur global au Maroc», explique Manuel Lopez, PDG de SJL, lors d’un point de presse le 15 juillet à Casablanca. «SJL a un plan stratégique ambitieux, aussi bien pour la croissance organique que pour la croissance par acquisition dans la région», poursuit-il. «C’est aussi la première fois dans l’histoire du groupe que l’argent vient du Maroc», se félicitent les directeurs de SJL.
Mais pourquoi avoir opté pour des fonds d’investissements ? Les raisons sont toutes simples, selon Manuel Lopez. Ce dernier affirme que les banques sont aujourd’hui «fermées» en Espagne et au Maroc. Pour Brahim Jay, directeur général de Maroc Invest, le groupe Tunisinvest a investi dans SJL, car il s’agit d’une «belle entreprise» qui développe une «stratégie audacieuse». S’y ajoute aussi le fait que le Maroc représente une bonne partie des horizons de croissance de l’opérateur, poursuit Brahim Jay. Et pour les dirigeants de Mediterrània Capital, le nouveau plan stratégique est, selon eux, assez ambitieux et solide pour permettre au Groupe SJL d’atteindre la taille nécessaire pour une introduction en Bourse. Leur entrée dans le capital de SJL marque aussi pour eux une «alliance stratégique très importante» avec Tuninvest pour envisager des investissements «encore plus grands» et une «plus importante collaboration sur le continent africain».
L’apport des deux fonds permettra donc à la firme espagnole de se doter des moyens nécessaires pour réaliser ses ambitions et «accélérer le programme d’investissements». SJL compte en effet investir massivement dans sa flotte et dans ses capacités de stockage au Maroc. Il s’agira ainsi de tripler la flotte de la filiale marocaine (de 50 à 150 remorques) fin 2013, pour les porter à 300 en 2015. Selon Mohamed Didouch, directeur général de SJL Maroc, le groupe ambitionne d’être présent dans les principales grandes villes du pays d’ici à 2015. Il s’agira de renforcer sa plateforme de 50.000 mètres carrés située dans la zone logistique Tanger Free Zone et disposer d’autres plateformes à Casablanca, Agadir, Marrakech et Oujda. Et à la question de savoir si l’antenne marocaine du groupe espagnol disposera d’un site au niveau de la plateforme logistique de Zenata (en cours de finalisation), le top management répond que ce scénario n’est pas à écarter. «Dans notre stratégie, nous n’avons pas ciblé les zones, mais plutôt les villes», souligne Mohamed Didouch.
Ce dernier rappelle que le plan stratégique, développé par la firme, est structuré autour de plusieurs axes. Il s’agit notamment d’assurer une croissance organique «like-for-like» à travers le développement de la clientèle et l’ouverture de nouvelles plateformes en Afrique du Nord, ainsi que l’acquisition d’entreprises logistiques de la région.
Rappelons que le groupe SJL est constitué de trois compagnies. Il s’agit de SJL, maison-mère basée à Oyarzun en Espagne, de SJL Maghreb à Tanger et SJL Tanger Med. Le groupe dispose de 12 ha de plateforme logistique et de plus de 900 camions de transport international de marchandises, dont une cinquantaine au Maroc. Il dispose aussi de 10 plateformes logistiques, au Maroc, en France, en Espagne et en Allemagne.