Alliance sublime

«Le taux de fraude au Maroc est le plus faible de la région Europe centrale, Afrique du Nord et Moyen-Orient»

Leader mondial des paiements électroniques, Visa Maroc travaille d’arrache-pied afin de promouvoir la collaboration entre les différentes instances concernées et développer ainsi les meilleures pratiques financières. Un marché en fortes croissances, des défis à relever, le marché de la monétique dans le Royaume connaît un développement prometteur.

Mohamed Touhami El Ouazzani.

13 Février 2013 À 12:41

Matin Eco : Comment se porte le marché de la monétique actuellement ? Avoir 8 millions de cartes en circulation reflète-t-il une bonne santé du marché ? Touhami El Ouazzani : Le marché de la monétique représente actuellement près de 8 millions de cartes dont 6 millions de cartes Visa contre 700 000 en 2005, date d’ouverture du bureau Visa à Casablanca. On note une appétence grandissante des Marocains pour ce moyen de paiement du fait de son accessibilité facile et de sa sécurisation grandissante.  Aujourd’hui, le développement est extraordinaire et le niveau actuel du Maroc correspond à celui de l’Europe il y a 10 ou 15 ans seulement. Le marché va continuer à croître, car la technologie existe déjà et il n’y a plus qu’à l’adopter au niveau du Royaume, comme pour la carte à puce par exemple, de plus cette technologie, déjà amortie ailleurs, ressort à un prix acceptable pour notre pays. Justement, au Maroc, des cartes sont à puce, d’autres sont à piste, c’est dû à quoi exactement, et est-ce que les deux sont au même niveau de sécurité ? Si aujourd’hui encore, toutes les cartes ne sont pas à puces, c’est pourtant bien à terme vers cette technologie que toutes les banques iront, suite à une recommandation de Bank Al Maghrib. Cette technologie plus sûre se démocratise au fil du renouvellement des cartes des clients. Ainsi, chez Attijariwafa Bank, la migration vers la carte à puce est déjà totale et chez BMCE, elle est à 70% et sur le marché dans sa globalité, on en est à 50%. Le coût, plus important, de la carte à puce ralentit aussi sa progression. Les fraudes à la carte de crédit lors de paiements sur internet ont augmenté massivement en Europe l’an passé, en France, on parle de 2,5%, qu’en est-il au Maroc et dans la région MENA ?Si les fraudeurs jouent en permanence au jeu du chat et de la souris avec les experts en sécurité de Visa, ils se sont concentrés, en France, sur les paiements sur le net, car jusqu’à peu ils étaient moins sécurisés avec simplement un numéro de carte, le nom du porteur, la date de validité et les 3 derniers chiffres derrière la carte : le CVC. Aujourd’hui, le système est beaucoup plus sécurisé puisqu’il est également demandé au cyber consommateur, un code qu’il reçoit lors de sa demande d’achat sur son téléphone mobile par SMS. Ce code unique, généré à chaque transaction sur le web, c’est la technologie «Verified by visa» qui existe déjà pour certaines banques sur le marché marocain après s’être développée rapidement en Europe. Mais il convient de noter qu’au Maroc, le taux de fraude est le plus faible de la région Europe centrale – Afrique du Nord et Moyen-Orient avec un taux de 0,05%, la moyenne de la région étant également très faible avec 0,16%, on est très loin des taux européens. C’est peut-être lié au degré de la maturité du marché ? Ces fraudes limitées ne sont pas seulement dues au degré de maturité du marché, c’est aussi le résultat des efforts réalisés tant par les utilisateurs, les fournisseurs et les régulateurs, pour prendre ce problème à bras le corps. Visa, en partenariat avec les différents organismes concernés a créé des «Fraud Forum» où sont analysés, disséqués même, pourrait-on dire, les cas de fraude, et/ou des contre-mesures sont définies entre professionnels avant d’être déclinées sur le terrain pour couper l’herbe sous le pied des fraudeurs. De plus, des formations sont assurées aux opérateurs locaux : banques, porteurs de cartes, CMI, Bank Al Maghrib, les brigades spécialisées de police et de gendarmerie, afin de les sensibiliser sur les risques de fraude et sur les dernières techniques utilisées par les fraudeurs. Des passerelles existent également entre les «Fraud Forum» de chaque pays pour partager les expériences au niveau d’un continent, voire plus largement encore.

Quel recours possible pour un commerçant victime de fraude ? Même très faiblement, les fraudes existent néanmoins et alors il convient d’en rechercher la responsabilité sachant qu’il y a un porteur de carte, un commerçant, une banque et parfois une compagnie d’assurance qui sont intéressés. Le responsable sera le maillon faible, c’est à dire soit le porteur de la carte dans le cadre d’une carte volée avec son code par exemple ou le commerçant s’il n’utilise pas les technologies de vérification adéquates comme le code par exemple. Dans tous les cas, le porteur de carte doit d’une part déposer plainte auprès de la police et d’autre part informer sa banque le plus tôt possible pour bloquer la carte dans un premier temps puis confirmer ce blocage avec une copie de sa plainte pour envisager un remboursement. Dans quasiment tous les cas, les commerçants, comme les porteurs sont assurés et seront remboursés. On parle de plus en plus de paiements via mobile, VISA, marque reconnue dans les moyens de paiement. Est-elle présente sur ce créneau ?L’un des autres axes du développement des paiements est celui effectué via le téléphone mobile. Le Maroc étant le sixième marché arabe de la téléphonie, il n’échappe déjà pas à cette tendance. Visa s’est alliée pour se faire dans le monde avec des institutions financières et des sociétés de télécommunication pour offrir à leurs clients ce nouveau service de paiement électronique. Pour gagner du temps, Visa a acheté la société Fundamo, spécialisée dans le paiement mobile sans banque et présente dans de nombreux pays ou encore une partie de Monitise en Angleterre. Son expérience dans le paiement mobile croît ainsi rapidement pour mieux s’adapter à ce marché évolutif. Si le Maroc possède un réseau bancaire dense, ce n’est pas le cas en Afrique francophone par exemple et dans ces pays, le mobile banking est utilisé comme véhicule de bancarisation.                                                                          

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