05 Juin 2013 À 12:21
Motorola espère renaître de ses cendres. Le célèbre constructeur américain de téléphones mobiles prépare en effet son come-back, avec le lancement annoncé pour cet été du Moto X.L’enjeu est de taille pour Motorola. Il faut dire que le groupe a été incapable de rivaliser avec le coréen Samsung et l’américain Apple, les deux leaders du marché. Depuis 2006, les ventes de portables Motorola ont été divisées par plus de six. Et sa part de marché est tombée en 2012 sous la barre des 2%. Le nouveau smartphone Moto X sera aussi le premier à être développé avec le soutien de Google. Ce dernier a racheté la société en 2012 pour 12,5 milliards de dollars. Pour les spécialistes, le soutien de Google devrait doper les activités de Motorola. Le marché parle déjà de «technologies jamais vues auparavant». Apple et Samsung n’ont donc qu’à bien se tenir. Le nouveau propriétaire de Motorola compte miser sur le facteur low-cost de son nouveau smartphone, car il sera vendu moins cher que l’iPhone. «De tels produits dégagent une marge de 50%. Nous n’avons pas besoin d’autant. Ces marges ne vont pas perdurer », de l’avis des dirigeants de Google. Pour la presse américaine, le bras de fer est engagé et c’est Apple qui est clairement dans le viseur du géant de l’Internet. Notons que Google domine théoriquement le marché des smartphones puisque son système d’exploitation, Android, équipe désormais près d’un milliard de téléphones et de tablettes dans le monde. Mais s’il veut contrôler ses services à terme et aller vers une meilleure intégration des services dans le terminal, il doit avoir ses propres smartphones. Google a déjà essayé : la gamme Nexus, des tablettes et des smartphones conçus en collaboration avec LG, Samsung, ou encore HTC, existe depuis 2011. Mais elle ne rencontre qu’un succès d’estime auprès de la clientèle avertie, à savoir les geeks.Motorola n’a pas vu arriver les smartphones et la 3G
Baptisé «octogénaire des télécommunications», Motorola a est fondé en 1928 par deux ingénieurs de Chicago. Son histoire est en effet marquée par les innovations, des premiers autoradios aux premiers talkies-walkies. Selon le quotidien français Le Monde, lorsque Neil Armstrong pose le pied sur la lune, en 1969, c’est une technologie maison qui fait résonner les quelques mots prononcés par l’astronaute.Quatre ans plus tard, le groupe dévoile le premier prototype de téléphone portable, qui débouche, en 1983, sur un premier modèle commercial. Dépassé sur ce marché par le finlandais Nokia à la fin des années 1990, il demeure un acteur incontournable. Et rencontre un succès phénoménal, surtout aux Etats-Unis, avec le Razr (2004). En quatre ans, il écoule 130 millions d’exemplaires de ce mobile à clapet. Motorola est alors à son apogée.
En 2006, il vend 217 millions de téléphones, pour un chiffre d’affaires record de 43 milliard de dollars. Mais sa chute va être rapide. Car les attentes des consommateurs évoluent, avec l’arrivée de l’iPhone et la démocratisation des BlackBerry. «Nous n’avons pas vu arriver la percée des smartphones et de la 3G», reconnaissait, en 2009, Greg Brown, le co-PDG de l’époque. Les conséquences sont sans appel : en trois ans, sa part de marché passe de plus de 22% à moins de 5%. Le chiffre d’affaires de la branche mobile est divisé par quatre, provoquant d’importantes pertes (4,4 milliards de dollars entre 2007 et 2009) et restructurations. Pour se relancer, la société met alors en œuvre une scission au début 2011. Les activités mobiles sont conservées au sein de Motorola Mobility puis rachetées par Google.