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«Nous expérimentons pour la première fois la performance globale au Maroc»

Le Centre des jeunes dirigeants (CJD) Maroc est une association qui s’est taillé une place de choix dans le paysage associatif marocain. A la veille de son 6e Congrès national, son président nous fait part des réalisations de son organisation, ses projets et sa philosophie globale. Entretien.

Ce 29 juin, Hazim Sebbata doit passer le relais à Hicham Zoubairi. bPH DR

26 Juin 2013 À 13:04

Le Matin Eco : Les travaux du 6e Congrès national du CJD Maroc démarrent demain à Mohammedia. Sur quoi allez-vous vous pencher ? Hazim Sebbata : Notre 6e Congrès national prévu ces 28 et 29 juin à Mohammedia se tiendra sous le thème «Vivre pleinement ses valeurs». Des entrepreneurs, dirigeants et experts seront au rendez-vous pour discuter des différentes facettes de cette thématique. Tout ce qui se rapporte à la vie de notre mouvement ne sera débattu que lors du second jour de notre congrès, où il sera question de clôturer mon mandat pour passer le relais au nouveau président du CJD Maroc Hicham Zoubairi.  Quel bilan dressez-vous de votre mandat à la tête du CJD ?  J’ai axé mon mandat sur la performance globale. C’est une notion clé de notre mouvement. Son adoption permet aux dirigeants de changer leur regard sur l’entreprise et de mettre en pratique, au quotidien, les valeurs du CJD pour une économie au service de l’homme.Avant de nous faire part de votre expérience, en quoi consiste concrètement la performance globale ? Pour le CJD, la performance de l’entreprise doit être appréhendée de manière globale. Elle englobe la performance économique, actuelle et future, mesurée par le bilan, la performance sociale qui pose la question du bien-être des hommes et des femmes au sein de l’entreprise, la performance sociétale se rapportant au rôle de l’entreprise dans la société, ainsi que sur son territoire. Sans oublier la dernière composante qui est la performance écologique, qui concerne l’intégration de l’entreprise dans les écosystèmes et sa capacité à réduire ses impacts négatifs.Qu’avez-vous fait alors pour l’adoption de cette notion ? Nous avons commencé par une phase d’expérimentation. 22 entreprises membres issues de Casablanca, Marrakech et Rabat de de différents secteurs économiques ont accepté de jouer le jeu. Elles se sont constituées en trois commissions. Comme précisé dans le «parcours Performance globale» du CJD, ces commissions prennent le nom de Start. Elles travaillent depuis septembre dernier afin de formaliser leur vision et poser les bases de leur stratégie en identifiant leurs enjeux prioritaires à partir d’un auto-diagnostic réalisé avec les outils de la Performance globale. Cette première année prendra fin en septembre prochain.  Comment fonctionnent ces commissions ? Les membres de chaque commission se réunissent mensuellement et à tour de rôle au siège des entreprises participantes. S’ils se déplacent, c’est bien évidemment pour voir à quel point l’entreprise respecte les bonnes pratiques émises dans le cadre de la Performance globale. L’objectif est de permettre à cette structure, le cas échéant, de rectifier le tir, d’acquérir les méthodes et outils pour s’engager concrètement dans le processus de la Performance globale. De cette façon, chaque participant bénéficie des conseils, expériences et expertise des autres membres. Les membres de chaque groupe jouent le rôle de consultant.Que faites-vous pour garantir la confidentialité des informations échangées dans le cadre de ses commissions Start ? Durant la première session, les membres se mettent d’accord sur le calendrier de leurs réunions, la méthodologie de travail, mais aussi et surtout signent une charte de confidentialité et de bienveillance. Après cette phase d’expérimentation, quelles sont les prochaines phases ? Les entreprises ayant pris part à cette phase pilote vont passer à une autre étape : constituer des commissions Jump pour «sauter le pas», comme on dit dans le jargon du CJD. L’objet est de formaliser complètement la stratégie de l’entreprise, par la co-construction et le partage avec ses parties prenantes, et définir ses plans d’action à déployer dans l’entreprise. En effet, à la fin des deux premières années, l’objectif pour le dirigeant est de publier son rapport de Performance globale à l’aide du GPS - global performance system. Les autres entreprises membres du mouvement qui le souhaitent seront concernées par la généralisation de cette démarche programmée à partir de l’année prochaine. D’ailleurs certaines d’entre ont commencé à se constituer en commission Start. A partir de la 3e année, les entreprises forment des commissions Progress. C’est une phase d’approfondissement dans l’un des 4 axes de la Performance globale, via les commissions de travail thématiques : Bien-être, Produits et services, Croissance, Innovation, etc.Combien comptez-vous de membres au Maroc ?150 membres répartis entre sept sections. Casablanca est la plus grande. C’est très peu pour une association qui a été créée au Maroc en 2001. Vous restez un mouvement élitiste ? Oui, notre mouvement est élitiste. Mais ce sont nos principes qui en ont décidé ainsi. En effet, nous avons un parcours d’intégration et des filtres se basant sur des valeurs bien définies. Nous vérifions pour chaque candidature d’adhésion le respect des valeurs de solidarité, responsabilité, loyauté et dignité humaine. Nous voulons des membres qui cherchent à instaurer une économie au service de l’Homme et non l’inverse.Qu’offre votre mouvement aux entreprises qui ne sont pas membres ? Nous leur offrons un site complet et riche sur la Performance globale, pierre angulaire de notre mouvement, et des jeux, dont le fameux I nove you. Lancé fin 2008, ce dernier a d’ailleurs été utilisé dans toute la France par plus de 2.000 dirigeants, au CJD et en dehors.

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