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Comment s’arme CECI pour aller à l’assaut de l’Afrique

Le constructeur marocain de carrosseries compte porter à 20% la part de l’export dans son chiffre d’affaires les deux prochaines années. Avec son partenaire allemand Krone, il veut conquérir le marché algérien et plusieurs autres marchés africains.

La firme, qui emploie actuellement quelque 100 personnes entre cadres supérieurs, ingénieurs, chefs de projets et chefs d’équipe et ouvriers qualifiés, tourne à 50% de sa capacité.

03 Juillet 2013 À 14:26

Pour continuer à faire du business en ces temps de crise, il faut s’ouvrir sur d’autres marchés. C’est la formule adoptée par la Centrale équipement carrosserie industrielle (CECI) basée à Aïn Sebaâ à Casablanca, pour maintenir sa croissance. A en croire son administrateur, Marc Madjid Bazgoneh, la firme est aujourd’hui leader de son marché. «Notre leadership se justifie par le volume de véhicules carrossés et le chiffre d’affaires réalisé», affirme Bazgoneh. Côté performances, l’administrateur affirme que les résultats de l’entreprise sont globalement satisfaisants comparés à la concurrence. Cependant, gardera jalousement secret le chiffre d’affaires de la firme, se contentant de lâcher que les ventes de semi-remorques pèsent 50% de son chiffre d’affaires.

Le reste étant partagé entre la vente de cellules isothermes et fourgons multiservices (40%) et la transformation (10%). Bazgoneh soutient que pour les trois premières activités, sa société est «number one». «Pour la transformation (transport de personnel, ndlr), notre entreprise qui a démarré dans ce segment il y a un an a pu commercialiser plus de 200 unités. Et le meilleur est à venir», assure le responsable. La firme qui emploie actuellement quelque 100 personnes entre cadres supérieurs, ingénieurs, chefs de projets et chefs d’équipe et ouvriers qualifiés, affirme tourner à 50% de sa capacité de production. «Nous exploitons notre potentiel proportionnellement au volume de la demande du marché local», souligne le management. Pour  tourner à plein régime, CECI doit se renforcer à l’export. «Nous pouvons ainsi livrer 4 à 10 unités par jour», assure Bazgoneh.

«Une belle aventure humaine»

L’entreprise a vu le jour en 2004 dans un marché en pleine croissance. «C’est une belle aventure humaine partagée entre collaborateurs, mais aussi avec nos clients et fournisseurs», se souvient son administrateur. Comme toute autre aventure entrepreneuriale, CECI aura connu des hauts et des bas. «Nous avons naturellement vécu beaucoup de difficultés mais avec beaucoup de courage et d’abnégation, le résultat est payant», relate non sans fierté l’administrateur. Cinq ans après sa création, l’entreprise a pu agrandir son site de production et renforcer ses effectifs les faisant passer d’une vingtaine à une centaine de personnes. Pour répondre à la demande croissante affichée par plusieurs secteurs notamment l’agro-alimentaire (isotherme), le transport international (semi-remorque) et la distribution, l’entreprise aura investi en 2010 plus de 150 millions de dirhams. «Nos investissements ont concerné surtout les moyens infrastructurels, logistiques et techniques. Question d’avoir une plus grande force de frappe et pouvoir répondre aux besoins d’une clientèle qui se fait de plus en plus nombreuse», fait valoir Bazgoneh. Sur les cinq dernières années, la structure a dû s’adapter à de nombreuses évolutions du marché. «Nous avons vécu l’évolution récente du secteur en termes de réglementation notamment le nouveau code de la route qui a impliqué une mise à niveau. Des donnes que nous avons intégrées dans notre stratégie afin de continuer à garantir à nos clients nationaux et et étrangers une qualité de service et surtout un respect des délais.

Nous pouvons aujourd’hui nous réjouir d’avoir une bonne connaissance du secteur et des besoins tant généraux que spécifiques des opérateurs», se réjouit le management de CECI. Pour percer à l’export, il a fallu à l’entreprise garantir une qualité de service aux standards internationaux. «Nous opérons actuellement sur plusieurs marchés à l’étranger notamment au Sénégal, en Algérie et en France», souligne Bazgoneh. Ce dernier souligne que l’export est devenu un élément important dans la stratégie de développement de CECI. «Nous avons réussi à remporter des marchés en Algérie portant sur les cellules isothermes et le multiservice. La part de l’export dans notre CA devrait ainsi avoisiner les 10 à 20% les deux prochaines années», certifie Bazgoneh. D’ailleurs, la firme a signé, il y a quelques mois, un partenariat exclusif avec le constructeur de semi-remorques allemand Krone pour l’accompagner dans son offensive en Afrique. «Avec ce partenariat, CECI entend vivement renforcer sa plateforme de distribution et de service après-vente sur le marché local et africain», assure Bazgoneh.

Prendre la température des marchés régionaux

A l’en croire, la démarche de l’entreprise est de prendre la température des marchés régionaux porteurs, de disposer d’une bonne cartographie des besoins par rapport à ses produits et de s’y adapter en faisant valoir son savoir-faire d’une part, et la synergie des compétences maroco-allemandes, d’autres part. Le partenariat avec Krone est venu aussi répondre à une demande locale en semi-remorques qui se fait ressentir de plus en plus avec l’émergence de nouveaux opérateurs du transport et le renouvellement d’un parc vétuste. «Nous avions constaté que le parc du poids lourd au Maroc était quelque peu obsolète avec un grand nombre de véhicules ne répondant pas aux normes. Un rajeunissement s’impose donc pour des effets positifs en termes de sécurité routière, de gain en consommation énergétique, de frais d’entretien et de réparation. Avec, bien entendu, plus de facilités et d’accessibilité des transporteurs au marché européens trop exigeants», lance Bazgoneh. Du pain bénit pour CECI.

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