13 Novembre 2013 À 12:21
Alstom va supprimer 1.300 emplois et céder des actifs. Le spécialiste mondial des infrastructures de transport ferroviaire, de production et de transmission d’électricité veut renforcer sa compétitivité. Les résultats semestriels (avril-septembre 2013), fraichement publiés, sont marqués par une chute de ses prises de commandes et une trésorerie affaiblie par le profil cash défavorable de certains contrats exécutés sur la période et l’évolution des avances clients. S’exprimant à l’occasion des résultats semestriels, le PDG d’Alstom, Patrick Kron, a précisé, selon la presse locale, que les suppressions de postes concerneraient particulièrement les activités de construction de centrales électriques et l’informatique du groupe, «essentiellement en Europe», sans exclure de nouvelles coupes dans les effectifs. Les pays concernés par ces mesures n’ont pas été cités.
Fin 2012, le groupe comptait environ 93.000 collaborateurs dans une centaine de pays. Au Maroc, ce sont 320 personnes qui travaillent pour le groupe français, dont 120 personnes dans la joint-venture détenue à parité avec Nexans et qui concerne une usine de câblage et d’armoires électriques à Fès. Le nouveau plan social s’inscrit en droite ligne avec la décision du groupe d’accélérer son plan d’économies nommé «d2e» (dedicated to excellence). Deux objectifs : renforcer la compétitivité du groupe sur le long-terme et consolider les prévisions de résultats à moyen terme. Les économies de coûts annuelles ciblées par Alstom devraient progressivement atteindre 1,5 milliard d’euros à l’horizon d’avril 2016, comparée à la base de coûts 2012-13. Dans ce contexte, ajoute le groupe, les charges de restructuration devraient représenter entre 150 et 200 millions d’euros par an. Dans une lettre adressée aux actionnaires, Patrick Kron explique les raisons de cette accélération. Entre le 1er avril et le 30 septembre 2013, Alstom a enregistré 9,4 milliards d’euros de commandes, en baisse de 22% par rapport au niveau élevé de la même période de l’année dernière, avec moins de grands projets, notamment dans Thermal Power. Bien que des signes de reprise soient visibles dans certaines économies des pays développés, les conditions macro-économiques sont restées difficiles, tandis que la croissance a ralenti dans les pays émergents.
Dans cet environnement caractérisé par une faible croissance, le groupe affirme vouloir également retrouver de la mobilité stratégique. Il a ainsi lancé un programme de cession d’actifs visant à générer 1 à 2 milliards d’euros par la vente d’actifs non-stratégiques et la possible cession d’une participation minoritaire dans Alstom transport. Malgré une conjoncture difficile, Alstom maintient son objectif d’une croissance organique annuelle modeste du chiffre d’affaires avec une marge opérationnelle stable en 2013-14 «et qui va s’améliorer par la suite pour atteindre environ 8% dans les deux à trois ans suivants». Le cash-flow libre devrait rebondir au second semestre et rester positif pour chacune de ces années. Au 30 septembre 2013, le carnet de commandes du groupe s’établissait à 51 milliards d’euros, représentant 30 mois de ventes. Alstom a enregistré un chiffre d’affaires semestriel en progression de 4% à 9,7 milliards d’euros. Le résultat net s’est élevé à 375 millions. Alstom, qui opère au Maroc dans trois secteurs - Transport, Power et Grid – compte entre autres un contrat de près de 400 millions d’euros pour la fourniture de 14 rames de train du TGV.