Cordons déliés

Crise sociale chez Alitalia

Le nouveau plan d'achat d'Alitalia par Air France-KLM remis vendredi dernier aux syndicats n'a pas réussi à vaincre leur hostilité malgré une amélioration du volet social pour le personnel de maintenance.

30 Mars 2008 À 13:16

Le projet d'accord-cadre confirme la suppression de 2.100 emplois mais prévoit l'intégration de 4.190 des 7.400 salariés de l'activité de maintenance AZ Servizi, contre un chiffre de 3.300 environ évoqué précédemment. La proposition d'Air France-KLM est accompagnée d'une lettre de son PDG Jean-Cyril Spinetta, décrivant sa "vision stratégique" pour l'avenir de la compagnie italienne. "Nous ne pouvons aller plus loin sans remettre en cause les fondements même de notre projet pour Alitalia", souligne M. Spinetta dans cette lettre.
Air France-KLM fait dépendre le lancement de son offre sur Alitalia du feu vert de chaque catégorie de personnel. M. Spinetta doit se rendre lundi à Rome pour discuter à nouveau avec les syndicats de ce plan, a dit une porte-parole de la compagnie franco-néerlandaise. Les syndicats ont cependant accepté de poursuivre le dialogue avec le PDG.

Soulignant que la nouvelle proposition "reprend en substance ce qui avait déjà été présenté aux syndicats" le 25 mars, huit des neuf organisations syndicales "confirment qu'elles l'estiment insuffisante", dans un communiqué commun. La neuvième organisation, le syndicat des pilotes Anpac, se montre encore plus intransigeante. "Pour nous, pilotes, le plan Air France est fini. C'est un chapitre clos", a déclaré le président du principal syndicat de pilotes, Fabio Berti, à la télévision. Le projet confirme en particulier la suppression de 507 emplois de pilotes et la fin de l'activité cargo en 2010. Le syndicat juge en outre que la proposition d'intégrer 180 jeunes pilotes d'Alitalia au sein d'Air France-KLM, à condition qu'ils réussissent les tests de sélection, n'est pas une avancée. Alitalia est menacée de faillite à court terme.

La compagnie devait décider samedi dernier d'accorder un nouveau délai aux syndicats pour négocier avec Air France-KLM, la date-limite initialement prévue étant celle de lundi 31 mars, selon Il Sole 24 Ore. Elle devrait aussi se pencher sur ses besoins financiers à court terme. La compagnie a demandé un prêt-relais de 300 millions d'euros à l'Etat italien pour tenir jusqu'à la recapitalisation d'un milliard d'euros promise par Air France-KLM en cas d'achat. Le sort d'Alitalia est au centre de la campagne pour les législatives italiennes des 13 et 14 avril, le chef de la droite Silvio Berlusconi ayant affirmé qu'il s'opposerait au projet d'Air France-KLM.
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