Le retour des vrais héros

Soufisme, psychanalyse et graphologie au chevet de l'entreprise

L'entreprise, résolument tournée vers la modernité, instaure un ensemble de valeurs (professionnalisme, intégrité, loyauté, respect des autres, esprit d'équipe, …), qu'elle compte incarner.

01 Juin 2008 À 10:56

Sa compétitivité s'améliore lorsque le personnel s'insère dans ce moule de valeurs. Par le biais de la graphologie, du soufisme et de la psychanalyse, qui pénètrent avec les méthodes qui leur sont propres, dans l'océan inconscient, afin de faire accéder quiconque à soi-même, elle dispose de moyens adéquats.
Dans l'entretien qu'a bien voulu nous accorder Evelyne Yamina Gouba, ces sciences sociales constituent d'excellentes voies pour constituer des équipes à la fois homogènes et efficientes. Selon cette psychanalyste, de nos jours, plus qu'auparavant la culture d'entreprise est clairement définie dans toutes les politiques générales. Le défi consiste à recruter les profils à hauts potentiels, à même d'épouser les valeurs de l'entreprise. Aujourd'hui, dans des environnements propices à forger un mental schizophrénique et fragmenté, ces sciences sont toutes indiquées pour atteindre un moi à peu près unifié… «Afin que l'homme modernisé ne persiste à demeurer étranger à lui-même, elles permettent de se connaître réellement tel qu'on est, de sortir de l'idée qu'on avait de soi-même pour parvenir à un moi unifié», précise-t-elle.

Alors comment concilier psychanalyse et soufisme, qui peuvent paraître dichotomiques ? «Déjà, ces deux sciences ne sont pas contradictoires.
De plus, il ne faut pas perdre de vue qu'aussi bien la démarche psychanalytique que la cure d'âme soufiste ont un seul et même but, l'ennoblissement intérieur», indique l'auteur. Dans son livre, Evelyne Yamina Gouba développe les points communs aux deux sciences, quoiqu'issues de cultures différentes. Parmi les particularités communes au soufisme et à la psychanalyse, on peut citer la participation à une meilleure unification de la personnalité, à une meilleure connaissance de soi, à la levée du refoulé, et au fait d'être débarrassé des scories qui nous encombrent. Tout cela concourt à un mieux-être pouvant être bénéfique à l'entreprise et à la société dans sa globalité. Toutefois, il faut souligner que par rapport au soufisme, la psychanalyse est réductrice. C'est l'occasion de rendre hommage à nos grands maîtres soufis issus du monde entier.
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Parcours

Graphologue et psychanalyste freudienne de formation et non moins «apprentie» soufie –comme elle se désigne modestement- Evelyne Yamina Gouba est l'auteur de l'ouvrage «Soufisme et Psychanalyse», paru aux Editions Aïni Bennaï. Franco-maghrébine, vivant à cheval entre Lyon et Marrakech, elle a eu le mérite de «croiser» pour la première fois Freud à Ibn Khaldoun, comme le préface si bien le professeur Mohamed Lahlou. Inlassable dans le chantier de l'élévation de la grandeur de l'Homme, elle œuvre en direction de tout ce qui peut le délivrer progressivement des scories qui encombrent son âme. Ce n'est pas sans raison que des professionnels du livre qui lui ont décerné ex-aequo avec «Les années Lamalif» le Prix de l'Essai 2007, aient plaidé pour la consécration de son étude épistémologique, si œcuménique, au Prix Atlas. Ses apports à l'entreprise moderne peuvent consister au formatage de non-initiés vers des voies de sagesse ou à la détection des profils adéquats pour l'entreprise. Dans cette direction, cet expert assermenté pour l'authentification d'écritures auprès des tribunaux français est d'un atout considérable.
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