Le cap est maintenu

Un gain annuel d'à peine 1.352 DH par travailleur

Durant les cinq dernières années, la productivité du travail a enregistré une tendance à la hausse et sa progression a été presque régulière autour de 2,7% l'an. En terme réel, la productivité du travail est passée de 41.900 DH par an et par travailleur à 47.300 DH, soit un gain annuel moyen de productivité de près de 1.352 DH par travailleur.

25 Janvier 2009 À 13:31

Ce dernier niveau correspond au gain enregistré par le secteur secondaire. Il est deux fois plus important que celui du secteur du bâtiment et travaux publics alors qu'il représente 6 fois le gain réalisé par le secteur primaire (agriculture, forêt et pêche). La dernière enquête de la Banque mondiale sur le climat de l'investissement au Maroc «ICA» publiée en 2008 fait constater qu'entre 1980 et 2006, la productivité du travail qui n'a augmenté que de 40% au Maroc a doublé en moyenne dans les pays émergents.

Cet écart continue de se creuser, et ce, malgré l'accélération de la productivité observée ces dernières années dans l'économie marocaine. Les estimations de la Banque montrent que le rythme de progression de la productivité du travail dans les économies émergentes dépasse 4% alors qu'il se situe dans le cas du Maroc autour de 2,5% par an.
En outre, le rapport permet de constater la très faible convergence par rapport aux principaux partenaires commerciaux comme la France et l'Espagne. En 1980, la productivité d'un travailleur marocain représentait 17% de celle d'un travailleur français et 27% de celle d'un Espagnol. Elle représente actuellement 15% de la productivité observée en France et 20% de celle de l'Espagne. L'analyse de la productivité apparente du travail fait ressortir deux groupes de secteurs différents.

Le premier est constitué de secteurs à forte productivité comme les télécommunications, l'immobilier et les activités financières. Le deuxième est constitué de secteurs à faible productivité, notamment le commerce, le BTP, l'agriculture et l'industrie qui reste proche du niveau moyen de la productivité réelle nationale (40.900 DH/employé).

La productivité du secteur primaire est, en effet, la plus faible s'établissant à 16.000 DH. Marquée par une forte volatilité en liaison avec les performances agricoles, elle représente 1/3 de la productivité du travail de l'ensemble des secteurs de l'économie. En contrepartie, la productivité du travail dans le secteur non agricole a augmenté de manière régulière à un rythme de 2,6% par an entre 1997 et 2007. Cette évolution marque une rupture par rapport à la décennie précédente qui avait été caractérisée par des gains de productivité nuls.
Bien que la productivité du secteur du bâtiment et travaux publics soit plus importante que celle du secteur primaire, elle reste modeste et représente 2/3 de la productivité du travail.

Quant au secteur de l'industrie (y compris les mines, l'énergie et l'eau), sa productivité est presque deux fois plus importante que la moyenne nationale et se situe à environ 86.000 DH par an et par travailleur. Il en est de même pour le secteur tertiaire dont la productivité du travail est passée de 64.500 DH en 2003 à 75.500 DH par an et par travailleur en 2007, soit une hausse moyenne de 2,8%. L'augmentation de la productivité du secteur tertiaire est due à un effet de progression de la valeur ajoutée et de l'emploi de certaines activités dynamiques telles que le secteur des postes et des télécommunications, les services financiers et d'assurances, le tourisme et le transport.
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Des évolutions mitigées

Les tendances de la productivité dans les industries manufacturières font ressortir une évolution positive de la productivité apparente du travail qui s'est accrue au taux de 4,3% par an depuis début 2000. L'amélioration de la productivité du travail se présente cependant de façon assez différenciée selon les grands secteurs d'activités.

On constate ainsi que les industries agroalimentaires ont pu réaliser d'importants gains de productivité avec une valeur ajoutée par emploi qui a augmenté à un rythme moyen annuel de près de 10%, suivies par les industries chimiques et para-chimiques qui ont enregistré une croissance annuelle moyenne de la productivité estimée à plus de 3%.
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