Poste Maroc lance son université

Compte tenu des mutations imposées par la conjoncture et des nouvelles orientations stratégiques prises par cet établissement public qui mise désormais sur la qualité de service, «il apparaissait urgent de se doter d'une université d'entreprises», selon les termes d'Anas Alami, directeur de Poste Maroc.

Une nouvelle manière de capitaliser sur les ressources humaines mais pas seulement. Un passage obligé pour Poste Maroc contraint de rectifier son positionnement dans un contexte fortement concurrentiel et de revoir à la hausse les compétences de son personnel afin de relever les défis du 3e millénaire et de répondre aux standards internationaux en matière de service postal. «Nous avons travaillé d'arrache-pied en 2008 pour offrir des tremplins professionnels à nos collaborateurs, ceci dans un esprit de service public et de citoyenneté, déclare Anas Alami, en ajoutant que Poste Maroc se voulait désormais un levier de promotion et de gestion des carrières». «Notre souci, précise-t-il, est d'aligner les compétences sur les besoins actuels et futures des pôles métiers notamment par la préparation des guichetiers, des conseillers financiers, des directeurs d'agences et des opérateurs du middle/back-office à leurs nouvelles fonctions bancaires».

Après la mise en place d'une politique de départ volontaire en amont et une phase d'analyse des besoins en accompagnement et en développement des compétences, Poste Maroc a structuré UBM autour de 3 entités couvrant les métiers de la poste, à savoir l'Institut du management et des programmes corporates, pour répondre aux besoins managériaux de l'établissement et insuffler les règles des nouvelles pratiques managériales, l'Institut des techniques avancées (courrier-messagerie) pour accompagner les postiers dans la mutation de leur métier et l'industrialisation du courrier, puis, l'Institut de professionnalisation bancaire pour être au rendez-vous de la future création de la Banque postale.

Ces modules de formation qui se déclinent sur une dizaine de jours ont pour avantage d'être dispensés au sein des directions régionales disposant de leurs propres salles de formation ou d'espaces mis à la disposition des grandes écoles partenaires et d'être ajustés aux besoins du personnel. En somme, une université mobile et des formations à la carte qui offrent l'avantage d'être pragmatiques et efficientes compte tenu de l'urgence de l'échéance. L'université virtuelle a tout de même à sa tête une équipe permanente dont un directeur, un responsable des programmes par Institut et un chargé administratif et financier qui supervisent et consolident la politique stratégique de formation interne.

Lilya Boumahdi, directrice de l'UBM, fait remarquer que par le biais de ce cycle d'études, l'objectif est de combler l'écart entre l'acquis et ce qui sera requis dans les fonctions du nouvel organigramme en précisant que ces cursus, particulièrement ambitieux, répondent parfaitement aux attentes des pôles métiers en termes d'évolution des compétences des collaborateurs, d'évolution de carrière et des perspectives de collaboration avec les PME et les grands comptes. A titre indicatif, ajoute-t-elle, un postier aujourd'hui doit pouvoir proposer un éventail de produits gagnant-gagnant. De plus, sur le plan du parcours professionnel, il peut avoir l'opportunité d'être promu au poste de conseiller financier, c'est dire l'émulation et l'engouement que cela suscite au sein de Poste Maroc». Les résultats de ce projet ne se sont pas fait attendre, puisque le bilan du 1er cycle de formation dédié à l'initiation aux techniques bancaires est plus que probant. 560 collaborateurs ont déjà été formés sur tout le Maroc sur 2.692 personnes, soit 21% du personnel cible. Le cycle dédié au Management, en collaboration avec Sciences Politiques Paris et axé sur le pilotage des performances et du marketing, devrait voir le jour incessamment.

A noter que les partenaires qui accompagnent chaque cycle sont retenus suite à des appels d'offres internationaux lancés lors de chaque programmation de cursus.
L'université Barid Al-Maghrib s'inscrit dans une dynamique globale «qui n'est pas seulement une valeur ajoutée pour Poste Maroc mais qui apporte une valeur ajoutée à toute l'économie marocaine», souligne Anass Alami.