22 Avril 2012 À 11:40
Le Matin emploi : Quel est votre avis sur la fonction RH au Maroc et son évolution ?Moulay El Hassan DIDI ALAOUI : La fonction RH au Maroc a réalisé d’importantes avancées mais à des niveaux différents selon les secteurs d’activité. Dans le domaine bancaire, les standards d’usage sont largement atteints avec une fonction RH considérant le collaborateur comme une richesse et non comme une simple ressource. Qu’appréciez-vous le plus dans votre fonction ? Gérer les hommes au quotidien, assurer leur développement à court et moyen terme tout en préservant les différents équilibres exigent un fort engagement qui ne peut être maintenu dans la durée que s’il est accompagné d’une réelle passion pour la fonction. Toute réalisation contribuant à l’épanouissement (social, carrière…) du collaborateur est source de motivation pour persévérer. Selon vous, comment la DRH peut-elle constituer un levier stratégique pour l’entreprise ? La DRH est devenue un partenaire de premier rang pour l’entreprise pour donner ou maintenir un avantage concurrentiel. En effet, le monde de l’entreprise en général et celui du service en particulier, ont pris conscience que la véritable richesse d’une entreprise reposait avant tout sur ses Hommes. La compétitivité sur les marchés est de plus en plus tributaire d’une véritable relation « win-win » et surtout de confiance entre l’entreprise et ses salariés. La DRH a ce rôle stratégique de concilier entre les intérêts des différents acteurs pour permettre à l’entreprise de gagner en performance et au salarié de s’épanouir sur le plan professionnel.
Que pensez-vous de l’efficacité des réseaux sociaux professionnels et des Job Boards comme outils de recrutement ? Le recrutement via internet est aujourd’hui une évidence aussi bien pour les candidats que pour les recruteurs. Après les Jobs Boards, ce sont les réseaux sociaux qui ont ouvert un nouveau canal d’embauche. Leurs fonctionnalités sont proches et leur efficacité commence progressivement à s’installer. Sans véritablement constituer des concurrents aux sourcings traditionnels (cabinets de recrutement, annonces, site web,…), il y a une certaine complémentarité qui pourrait s’observer à moyen terme. Quelles sont les principales caractéristiques pour un management de haute qualité ? Pour tendre vers un management de qualité, il faut énormément d’écoute et d’empathie sur un fond de rigueur et de clairvoyance. Quel style de management pratiquez-vous ? Personnellement j’adopte un management participatif avec un partage des responsabilités et une délégation responsable. RECRUTEMENT :Quelle stratégie de recrutement pratiquez-vous dans votre entreprise ?Notre politique de recrutement repose sur une démarche prospective visant à aboutir à la meilleure adéquation possible entre le poste à pourvoir et le profil à recruter, via une série d’entretiens et tests qui varient selon le poids du poste en question. Il est à préciser, aussi, que chaque direction arrête ses besoins et participe activement dans le processus de recrutement. Pour notre réseau d’agences, constituant notre principal centre en quête de recrutements, nous sommes actuellement sur un programme privilégiant le recrutement externe « par le bas » de façon à occasionner plus d’opportunités pour les évolutions de carrière en interne. Qu’est-ce qui forge votre première impression sur un candidat ?Au-delà du CV renseignant certes sur les diplômes, le cursus et les motivations du candidat, ce « ticket de premier contact » devient malheureusement de plus en plus impersonnel. La véritable impression est dégagée pendant les premières minutes de l’entretien, où le candidat, selon sa prestance, son assurance, la sincérité de ses propos, son argumentaire…, vous accroche et vous donne envie de poursuivre l’entretien pour conforter le bien-fondé de votre « bonne impression de départ » ou au contraire vous pousse à avancer dans l’entretien pour vérifier si dans les faits votre « mauvaise impression » se confirme. Quels sont vos premiers critères de sélection durant un entretien ?Avant l’entretien, la véracité du CV, la ponctualité et la présentation du candidat sont des éléments qui entrent en ligne de compte avant de juger de sa compétence. Durant l’entretien, si je ne devais choisir que trois critères de sélection, j’opterais pour l’aisance relationnelle, le background académique et l’expérience professionnelle s’il y a lieu. Quelle est l’erreur la plus récurrente que vous relevez dans un entretien d’embauche ?Du côté de l’employeur, l’erreur à éviter serait de ne pas consacrer assez de temps en amont à la sélection des CV, de façon à se retrouver avec un panel de « modestes candidatures » rendant les règles de la compétition pratiquement inexistantes. Quant aux candidats, il arrive très souvent qu’ils mentionnent dans leurs CV des actions qu’ils n’ont pas forcément réalisées et qu’ils ont du mal à défendre lors de l’entretien. A compétences égales, qu’est-ce qui vous permet de trancher ?A compétences qui se rapprochent, généralement c’est le candidat qui vous fournit « le plus dont il dispose » qui vous permet de départager. Cela peut être, selon les circonstances, une ardeur dans l’argumentaire, une aisance relationnelle, une attitude sérieuse, une attitude joviale…En tant que DRH, qu’attendez-vous des jeunes candidats ?Du « sang neuf » capable de s’intégrer avec le « sang existant » de façon à n’en faire qu’un pour accompagner le développement ambitieux de notre banque. Les candidats doivent aussi considérer le premier emploi, telle une expérience apprenante.
Quels sont les points forts et/ou les points faibles récurrents que vous remarquez chez les jeunes recrues ? En général, les jeunes recrues apportent la fraîcheur des idées, un penchant pour les challenges et de bonnes prédispositions pour l’amélioration des performances. S’ils sont de la « Génération Y », nous relevons des fois de l’impatience et de l’instabilité sur le plan des projections professionnelles.Coup de cœur :Quelle est la personnalité qui vous a le plus marqué, et pourquoi?Ahmed RAHHOU est la personnalité qui a marqué la grande partie de ma vie professionnelle, notamment grâce à sa clairvoyance, sa simplicité et son côté stratège et visionnaire.