21 Septembre 2013 À 15:38
Le Matin Emploi : En entretien d’embauche, les premières minutes sont cruciales, et suffisent parfois pour abattre une candidature. Quelle est la bonne attitude à adopter ?Leila Naim : Croyez-le ou non, mais le candidat donne une très bonne impression avant même d’avoir franchi le seuil de la salle d’entretien en arrivant à l’heure, voire 10 minutes en avance, à son entretien. La ponctualité reflète son professionnalisme et sa motivation pour le poste. Il faut rechercher l’adresse et l’itinéraire à emprunter. Prendre de l’avance pour anticiper les embouteillages. La carrière du candidat dépend de cet entretien, il est donc important de se comporter d’une façon professionnelle et de garder son sérieux durant toute la durée de l’entretien. Il est donc préférable de rester professionnel.– Soigner sa présentation : l’apparence reflète la motivation. Il faut choisir une tenue appropriée, qui démontre la capacité à véhiculer l’image de l’entreprise. Une apparence propre et soignée est synonyme de professionnalisme. Il faut jouer donc la carte de la sobriété, en adoptant une tenue vestimentaire adaptée. – Garder son calme : il est important de rester aussi détendu que possible. Même un professionnel expérimenté peut être stressé en entretien. Pour mieux garder son calme, il faut préparer l’entretien de façon minutieuse. N’oubliez pas que le recruteur partage le souhait du candidat d’un dénouement favorable. – Être confiant dès le début de l’entretien : le candidat sera sans doute anxieux, mais il est important de rester confiant dès le début. Saluez son interlocuteur en lui adressant une poignée de main dynamique, en le regardant dans les yeux et en affichant un sourire. Préparez les questions d’entretien et des exemples en amont pour gagner en confiance lorsqu’on sera amené à répondre aux questions.Quelles sont les erreurs à ne pas commettre afin d’éviter de faire mauvaise impression ?Lors d’un entretien, certains comportements peuvent être éliminatoires. Peu importe la qualité du CV et peu importe la motivation du candidat :– Manquer de politesse/arriver en retard : il est très difficile de se défaire d’une mauvaise première impression. Il faut savoir qu’un entretien débute dès l’entrée dans l’entreprise : un candidat malpoli ou en retard sera automatiquement catalogué sans-gêne par le recruteur. – Négliger son style vestimentaire : on ne pourra jamais vous reprocher d’en avoir trop fait : à la question «dois-je mettre une cravate/un tailleur ?», dans le doute, privilégier toujours le oui. Même si l’entreprise est réputée «jeune et décontractée», vous devez paraître concerné et sérieux.– Faire paraître son stress : le stress à l’approche d’un entretien est un état tout à fait normal. Il est très important de le maîtriser ou, tout du moins, de ne pas le laisser paraître. Les recruteurs ne manqueront pas de noter les moindres «tics» nerveux et sentiront tout de suite si le candidat n’est pas à l’aise. Une autre erreur : ne pas regarder dans les yeux son interlocuteur... pas question de le dévisager ou de le défier des yeux, mais un regard fuyant est tout aussi rédhibitoire. Toute l’attitude du candidat doit prouver qu’il est présent, concentré et impliqué !
Les mains moites, la voix chevrotante, le regard fuyant… L’entretien d’embauche est un exercice stressant. Quelles sont, selon vous, les sources de ce stress et comment le gérer ?La réaction de stress est une réaction normale de l’organisme face à un évènement nouveau ou inconnu. Cependant, il ne faut pas confondre le stress avec le trac : plus instantané, le trac est une peur ou une angoisse irraisonnée que l’on ressent avant d’affronter le public et qui se dissipe généralement dès l’entrée en action. En quelque sorte, le trac est un stress particulier. De nombreux candidats ont le trac juste avant leurs entretiens. Le stress libère les forces vitales, en particulier les émotions positives qui sous-tendent la motivation. Un peu de stress n’est pas négatif, il faut, par contre, éviter l’excès de stress. Ce dernier peut avoir un impact négatif sur la performance et le bien-être du candidat. Il est possible de réduire son stress à un niveau optimal, ni trop bas, ni trop élevé. Il y a trois méthodes pour y arriver :– La relaxation : Il existe de nombreuses techniques de relaxation. La relaxation simple consiste à se mettre dans une position confortable, à détendre ses muscles.– La prise de conscience des sources de son stress : Ce n’est pas l’entretien d’embauche lui-même qui génère le stress, ce sont les pensées que l’on développe autour de l’entretien qui le provoquent. On est souvent son pire ennemi. Par exemple, «je ne vais pas être assez performant», ou «je ne suis pas assez qualifié pour le job» ou «je ne vais pas être pris». – Il faut absolument éviter de se mettre des objectifs du type : «je dois absolument réussir l’entretien». Il faut se dire : «je vais faire du mieux possible, mais si je ne réussis pas ce n’est pas de ma faute, l’offre n’était pas faite pour moi». Il faut se dire de plus que chaque entretien nous permettra de progresser pour mieux nous présenter la prochaine fois. – Augmenter sa résistance au stress dans l’entretien : le candidat doit savoir qu’il va rencontrer des gens variés, dont certains vont tester sa résistance. Pour éviter d’être déstabilisé, il faut considérer comme normal de ne pas avoir réponse à tout. Si le recruteur met en évidence quelque chose que nous ne savons pas, ou un point faible, il ne faut pas chercher forcément à nier, mais manifester sa volonté d’amélioration sur ce point : «je n’ai en, effet, pas appris cela, mais je sais m’adapter et je vais me mettre à niveau…» Avoir des points d’amélioration c’est normal, ce qui compte pour le recruteur, c’est l’écoute et la volonté de progression. – Il faut chercher de plus à orienter l’entretien vers ses points forts. «Je n’ai pas cette expérience, mais par contre je fais cela, qui serait utile…»Pour assurer devant un recruteur, dans ce cas, il faudra :1. Préparer son discours ou sa présentation dans les grandes lignes sans pour autant l’apprendre par cœur, car cela se sentirait.2. Prévoir des temps de pause entre deux réponses ou deux argumentaires. Inutile de parler trop vite au risque de ne pas être clair.3. Regarder son ou ses interlocuteur(s). Cela permettra d’établir une vraie communication et de montrer que l’on est sûr(e) de soi (même si intérieurement on a le trac).
L’entretien collectif est une méthode de plus en plus utilisée par les entreprises puisqu’elle permet de gagner du temps dans le processus de recrutement. Comment donc se démarquer et attirer l’attention du recruteur dans ce type d’entretien dès les premières minutes sans monopoliser la parole ? L’entreprise qui convie à un entretien collectif a généralement plusieurs postes à pourvoir. Nul besoin donc d’entrer dans la salle en défiant du regard ses camarades d’un jour. Et si compétition il y a, ce devra être sur de saines bases de compétences et de qualifications, loin de tout conflit. Le candidat risquera par trop de zèle de renvoyer une image, non pas convaincante, mais conquérante, peu appréciée des recruteurs. L’entretien de groupe est un exercice impitoyable où tout transparaît. Ce sont surtout les aspects comportementaux qui intéresseront l’entreprise. Il faut trouver la bonne attitude entre trop d’effort pour sortir du lot et pas assez. Le candidat doit s’abstenir donc de faire étalage d’une motivation exagérée et éviter de couper la parole aux autres, il pourrait faire douter le recruteur quant à sa capacité à travailler en équipe ou à manager. À l’inverse, il faudrait proscrire tout mutisme, qui pourrait cette fois être compris comme un manque d’intérêt pour l’emploi à pourvoir. La solution dans ce cas est de s’insérer au mieux dans la dynamique collective par quelques prises de parole bien senties.
Et si un candidat rate les premières minutes d’un entretien, que faut-il faire pour se rattraper dans ce cas ? Nous n’avons jamais une deuxième chance de refaire une première impression… le candidat doit tout mettre en faveur pour la réussir… C’est crucial !!