Khémisset au firmament

Le judo marocain rapporte onzes médailles

Les compétitions ont eu lieu dans une salle annexe du Stade du Caire. 16 pays y ont pris part: Algérie, Maroc, Emirat arabes unis, Libye, Qatar, Irak, Yémen, Syrie, Djibouti, Arabie saoudite, Jordanie, Koweït, Egypte, Tunisie, Liban et Bahrayn, groupant 100 combattants entre dames et hommes.

10 Décembre 2007 À 19:14

Les compétitions se sont déroulées les 12, 13 et 14 novembre 2007. Le Maroc a obtenu au total 11 médailles (2 d'argent et 9 de Bronze), un résultat honorable malgré l'absence du métal précieux. Il aurait pu prétendre à un bon résultat si l'arbitrage avait été correct.

10 de nos représentants sont revenus médaillés (dont un doublé pour Salima Baazizi). Il faut reconnaître que le tirage au sort n'a pas été clément pour nos représentants et la plupart du temps, il favorisait les locaux comme c'était le cas par exemple pour la catégorie des -81 kg, qui a vu s'opposer le Maroc, la Tunisie et l'Algérie d'un côté et l'Egypte de l'autre côté.

Plusieurs pays se sont posé la question au sujet du tirage au sort. Les nôtres étaient dans une condition physique irréprochable, leur préparation était réalisée au Maroc et dans des pays arabes sous forme de stages internationaux (Maroc, Algérie, Tunisie et Syrie), sauf pour Attaf, El Assri et Rguig qui ont bénéficié, en plus, d'un séjour d'une quinzaine de jours à l'Institut français de judo sur invitation de la Fédération française de judo.

Il est à noter que les Egyptiens ont eu le soutien d'une part de leur public chauvin criant à tue-tête et sans arrêt, ce qui constitue un atout de soutien non négligeable et d'autre part, des arbitres qui étaient la plupart du temps du côté des locaux. Ce cas n'est pas propre au judo mais a touché d'autres disciplines telle la boxe par exemple. Analyse par catégorie de poids :

Hommes
-60kg : Younès Ahamdi (médaille d'argent)
Au 1er tour, il est opposé au Koweïtien Abdallah Al Maraghi à qui il marque d'entrée ‘'yuko sur yoko-sutemi''. L'adversaire, au judo brouillon et négatif, n'a pas laissé à notre représentant l'occasion de s'exprimer comme il le voulait. Au bout de 5 minutes de combat, aucun autre résultat n'a été enregistré et Ahamdi passe au deuxième tour. Le combat suivant l'oppose au Qatari Abbas Reda qui est sanctionné à trois reprises pour refus de combat.

A 26 secondes de la fin de la rencontre, Ahamdi trouve l'ouverture et place un "uchi-mata'' compté "ippon''. En demi-finale, il est opposé au Syrien Fadi Darwiche, opposant agressif refusant tout contact. Les deux combattants sont sanctionnés par "shido'' et les 5 minutes se terminent sans résultat. Au golden score, la guerre du ‘'kumi-kata'' reprend de plus belle. Ahamdi arrive enfin à "casser le jeu'' de son adversaire et l'entraîne au sol où il l'immobilise pour le compte par ‘'hon-gesa-gatame'' et accède à la finale.

Cette dernière l'oppose au Saoudien Issa Majrashi, tombeur des deux meilleurs judokas de son tableau: l'Egyptien Atif Mostafa et l'Algérien Omar Rebahi. La prise du "kumi-kata'' en judo étant décisive, c'est donc celui qui prend l'initiative qui a des chances de marquer. Entre deux grands combattants, la première minute se passe à chercher cette prise du revers si importante pour l'issue du combat. S'il n'y a pas de résultat, c'est la sanction pour les deux et ce fut le cas : "shido'' partout. Ensuite, Ahmadi a effectué plusieurs tentatives, debout et au sol, mais qui n'ont pas abouti au résultat escompté.

Avant le terme des 5 minutes, les deux adversaires sont sanctionnés de nouveau par un "shido''. Au golden score, Ahamdi surpris par un adversaire plus rapide par un "seoi-nage'' compté "waza-ari'' et c'est la fin. Notre représentant se contente d'une deuxième place et d'une médaille d'argent après avoir livré une très belle finale dans laquelle il était donné favori.

-66kg : Rachid Rguig (médaille de bronze)
Le 1er tour le met en prise avec l'Egyptien Ahmed Awde. Il s'est engagé dans sa compétition avec beaucoup de courage sans se soucier des cris assourdissants des supporters égyptiens.

Il a pris l'initiative en marquant un joli "tomoe-nage'' valant "ippon'' mais compté "waza-ari'' par l'arbitre. Il subit ensuite "waza-ari'' sur "kata-guruma'' puis une prise de la jambe comptée "koka''. Un autre "waza-ari'' sur "kata-guruma'' met fin à son espoir d'accéder à la demi-finale.

Aux repêchages, il rencontre le Jordanien Samir Assoulaimane et le Libyen Ihab Aboussata qu'il bat successivement par "ippon sur o-soto-gari'' et par abandon sur blessure suite à une application de "juji-gatame'' en dehors du tapis juste au moment où l'arbitre a "annoncé mate''. Rguig remporte la troisième place bien méritée et s'empare du bronze.

-73kg : Mouhcine Senzag (classé 7e)
Au 1er tour, il rencontre le champion algérien Omar Meridja avec lequel il tient plus de deux minutes pour succomber finalement par un "juji-gatame'' après avoir subi un ‘'yuko sur tomoe-nage''. D'entrée, il s'est trop dépensé en essayant d'appliquer à plusieurs reprises "kata-guruma''; ce qui l'a fatigué et a rendu la tâche facile à son adversaire.

Le repêchage le met face au représentant des Emirates Said Al Kabissi, un "jeune loup'' au judo qui n'avait pas l'intention de rater l'occasion pour gagner. Notre représentant se laisse surprendre par un "uchi-mata'' valant "ippon'' après s'être fait marqué par "yuko sur o-uchi-gari'' et "waza-ari'' en contre et se trouve écarté du circuit. Il a néanmoins fait une tentative d'immobilisation qui s'est avérée infructueuse.

-81kg : Safouane Attaf (médaille de bronze)
Le tableau le plus surprenant est celui de la catégorie des -81kg où l'on retrouve d'un côté les trois meilleurs judokas d'Afrique du Nord : Safouane Attaf du Maroc, Abderrahmane Benammadi d'Algérie et Youssef Badra de Tunisie et de l'autre côté l'Egyptien Hatim Abdelakher, seul avec des combattants inconnus. Et ce sont ces quatre judokas qui sont montés finalement sur le podium avec bien entendu l'Egyptien en tête.

Au 1er tour, Attaf se trouve confronté au Tunisien Youssef Badra qu'il écarte de son chemin par "ippon sur tomoe-nage'' à 35 secondes de la fin de la rencontre après avoir marqué "yuko'' en contre et subi "koka sur o-uchi-gari''. On a assisté à un duel de champions qui a tenu en haleine les spectateurs. Le 2e tour a vu s'opposer Attaf à l'Algérien Abderrahmane Benammadi, deux grands champions qui se sont livrés à un combat de haut niveau ayant fini en faveur de l'Algérien.
Attaf a pris l'initiative en appliquant quatre bonnes attaques qui ont mis en danger son adversaire mais qui n'ont pas donné leurs fruits.

Il a ensuite tenté une amenée au sol mais s'est fait prendre en immobilisation d'où il sort in extremis. Tente ensuite un "seoi-nage'' qui n'a pas abouti. Il effectue une technique qui valait au moins "waza-ari'' mais que les arbitres n'ont pas comptabilisée, ce qui a donné lieu à une interruption momentanée des compétitions suite à une longue discussion entre M. Benbada et les arbitres.

Attaf était très offensif, ce qui l'a amené à se faire contrer par "te-guruma'', occasion que l'adversaire attendait de pied ferme. On aurait dit que la défaite d'Attaf contre l'Algérien était intentionnelle afin d'éviter qu'il ne tombe en finale avec l'Egyptien Hatim Abdelkher qu'il a l'habitude de battre. Repêché pour la troisième place, Attaf remporte avec grande aisance la victoire sur le Qatari Walid Hanafi par "ippon'' sur une prise de jambe après avoir marqué "koka sur ko-uchi-gari'', "waza-ari'' sur un balayage et ‘'yuko sur tomoe-nage''.

-90kg : Mohamed El Assri (médaille de bronze)
Au 1er tour, il s'oppose à l'Egyptien Hisham Mesbah, l'enfant chéri du pays. Les deux adversaires se connaissent très bien puisqu'ils sont tous les deux champions d'Afrique.
El Assri prend l'initiative en marquant "koka'' non compté par l'arbitre du centre. Il subit "shido'' et perd par "yuko'' sur une technique de contre. Tout au long des 5 minutes qu'a durées le combat, planait un doute sur les intentions des arbitres qui penchaient du côté de l'Egyptien.

En tout état de cause, notre représentant, qui ne démérite pas, a fait une bonne impression sur les spectateurs. Repêché, il rencontre le Tunisien Mohamed Bougarra qu'il bat par "yuko sur uchi-mata'' après le golden score et se classe 3e.

+100kg : Mohamed Merbah (classé 5e)
Au 1er tour, dès la première minute, marque "ippon'' sur immobilisation du Jordanien Mohamed Khalaf. Au 2e tour, il est malmené par l'Algérien Mohamed Bouaichaoui qui, lui, marque "koka'', puis "yuko''. Malgré toutes ses tentatives pour surmonter l'handicap, il ne parvient pas à venir à bout de son adversaire et perd. Repêché pour la troisième place, il rencontre le Syrien Yahya Hasaba. Aucun résultat n'ayant été enregistré au bout des 5 minutes, les deux adversaires se retrouvent pour 5 nouvelles minutes et c'est le Syrien qui l'emporte par un ‘'seoi-makikomi compté yuko''. Une pilule amère, dure à avaler pour Merbah.
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Open gagnant

Mohamed Merbah (médaille de bronze)
Il s'est ressaisi en open et gagne les deux premiers tours des éliminatoires en battant le Syrien Mohamd Al Mounir par ‘'yuko'' sur un contre et l'Irakien Saif Al Marsoumi par ‘'ippon sur sasae-tsuri-komi-ashi'' ; l'Irakien ayant été sanctionné auparavant à trois reprises pour refus de combat.

En demi-finale, il s'incline devant le Tunisien Anis Shadli par ‘'waza-ari sur de-ashi-barai'' après que les deux adversaires aient livré un combat de titans. Repêché, il bat d'entrée le Qatari Waleed Hanafi par ‘'seoi-nage'' valant ‘'ippon'' et remporte le bronze, lavant ainsi l'affront subi dans la catégorie des +100kg.
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