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Le Maroc, Champion de taekwondo

Une surprise, c'en fut une, bien tonnante cette fois-ci. Nos taekwondoïstes ont pris à court même les plus avertis parmi les spécialistes en la discipline. Trois Marocains ont gagné leur billet pour les Jeux Olympiques de Pékin 2008, avec comme bonus le premier rang africain.

12 Novembre 2007 À 22:44

La cerise sur le gâteau on la doit aux athlètes certes mais également à tous ces soldats qui travaillent dans l'ombre parmi le staff technique et administratif.

Une surprise parce que la consécration est venue à un moment où on s'y attendait le moins. En effet, notre taekwondo vit depuis quelques mois une période de doute, à la suite des contre-performances que certains ont interprétées comme la fin de l'épopée et l'entame d'une phase de transition. Notre pays était revenu bredouille des Championnat du monde abrités par Bangkok au mois de septembre 2006.

Pour une fois, le Maroc n'a pas gagné le moindre métal en dépit de l'engagement de ses meilleurs éléments. Les Marocains vont se rattraper cependant courant l'année 2007 grâce aux réalisations de Mouna Benabderrassoul qui a été sacrée championne du monde francophone, au mois de mars, en Tunisie. Deux mois plus tard, c'est au tour du poids lourd, Abdelkader Zrouri, de glaner une 3e place au podium lors des championnats du monde à Pékin. Mais la joie ne sera que de courte durée ; car au mois octobre, la déception sera grande.

Nos représentants reviendront les poches vides de Manchester qui a abrité le premier les préliminaires pour les qualifs aux J.O de Pékin 2008. Le Maroc n'était pas le seul d'ailleurs, mais l'Afrique entière. Le continent n'a gagné qu'une seule place grâce au champion du monde sortant (2007), un Malien résidant aux USA. Les Africains vont disputer un second round de rattrapage à Tripoli.

Le staff technique conduit par un trio de choc (Hassan Ismaili, entouré d'Ahmed Benabderrassoul et Maati Rkisa), s'est attelé à l'œuvre, soumettant nos 8 représentants (4 hommes et 4 filles) à un programme de préparation minutieux, axé surtout sur le volet psychologique. Ainsi, plus de 70 athlètes africains venus de 26 pays sont arrivés dans la capitale libyenne pour le même objectif et avec la même détermination, revanchards jusqu'à la moelle, avec à leur tête les Egyptiens. Ces derniers partaient favoris.

Mais c'était sans compter sur le métier et la hargne de nos valeureux athlètes qui ont réussi à glaner trois podiums pour se classer au premier rang africain, par équipe. Le Maroc a été le seul pays à avoir pu qualifier deux filles (Benabderrasoul et Toudali) contre une pour l'Egypte et la Tunisie.

Un exploit mirobolant si l'on sait que certains pays, comme le Nigeria et la Côte d'Ivoire, ont passé neuf mois de préparation en Europe et aux Etats-Unis alors que les nôtres ont aiguisé leurs armes à l'Institut Moulay Rachid, à Salé. Ceci dénote de la qualité du travail entrepris par le staff technique et la bonne gestion de cette préparation par la Fédération. Le Maroc n'est pas là à son premier grand coup puisqu'il a réalisé la même performance lors des J.O d'Athènes 2004 où il a été représenté par Zrouri, Benabderrasoul et Mounia Bourguig.

Il a été représenté auparavant à Sidney par Younes Sekkat et Mouna Bourguig.
Le Maroc se positionne donc toujours parmi les gros bras du Taekwondo africain. Ce n'est pas évident si l'on prend en compte l'avantage des autres pays en matière budgétaire et d'infrastructures.

Notre Fédération ne dispose même pas d'un siège à la hauteur de ses réalisations sur le plan international. Les clubs vivent dans le dénuement total, à l'instar des ligues régionales. La Fédération fait de son mieux pour sensibiliser les instances de tutelle à la précarité de la situation.

A l'instar d'autres fédérations, elle a introduit, l'année dernière, une demande de mise à niveau du Taekwondo auprès des instances de tutelle. Une demande somme toute légitime au vu des résultats réalisé et qui ont valu à notre pays une notoriété internationale.
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