Le «Hummer Raid» s'invite au Maroc

Dans leur sillage, les bouches restent bées, des sourires marquent également le passage de ces engins que l'on croise rarement, des signes de la main escortent souvent ce sentiment engendré par l'un des plus étranges convois ayant traversé le pays. Comportement on ne peut plus légitime lorsque l'on a la chance de croiser le «Hummer Adventure».
En effet, le «Raid Hummer» a choisi le Maroc pour les périples de sa 4e édition. À noter que les trois premiers épisodes se sont déroulés en Tunisie. «Nous avons tout fait pour rapatrier cette aventure au Maroc, car au niveau de CFAO, nous estimons que les atouts du pays pour accueillir cet événement sont innombrables, à commencer par la diversité des sentiers et des parcours qu'offrent les paysages marocains», indique Loïc Morin, P.-D.G. de CFAO Motors Maroc, groupe qui détient les marques Hummer, Opel, Chevrolet, Isuzu et Daf.

On l'aura compris, l'événement est spécialement dédié au Hummer, les fameux 4X4 conçus au départ pour l'armée américaine, avant leur reconversion au civil. Sur un autre registre, «Hummer Raid Maroc» n'est pas une épreuve de vitesse, encore moins une épreuve de régularité ou de navigation. Il s'agit tout simplement d'être aux commandes de son véhicule, de suivre les indications du «Road book» et de boucler, à sa guise et selon sa conduite de prédilection, un parcours tracé à l'avance.
«Le choix porté sur le Maroc pour cette édition n'est pas fortuit et ne date pas d'hier. Nous saisissons pertinemment, et depuis des années déjà, que le Maroc revêt l'aspect de bon réceptacle pour cet événement, à même de garantir une édition inoubliable. D'ailleurs, pour ficeler le parcours dans sa totalité, il aura fallu presque 4 années », souligne, pour sa part, Paul Chedid, P.-D.G. de «Hummer France».

Tout a commencé vendredi 2 mai. En fin de matinée, une nuée d'étranges véhicules sortait du port de Tanger. Couleurs vivaces, fantaisistes pour certains, bariolées pour d'autres, des dimensions surdimensionnées, des pneumatiques aussi grands qu'une citadine, une garde au sol tellement impressionnante qu'un être humain pourrait se glisser entre les roues du véhicule et en sortir sans la moindre égratignure : les Hummer prenant part à l'aventure marocaine étaient libérés l'un après l'autre.

Le déjeuner face à la mer fut bref, les «Hummeriens» ayant, visiblement, hâte de tâter l'asphalte marocain, mais surtout d'en savoir plus sur les paysages enchanteurs qui les attendaient. C'était ainsi parti pour la première étape : Tanger-Fès. Prendre l'autoroute et faire ça fissa-fissa ? Hors de question ! On ne pourrait être dans cette logique dans une randonnée de quelque 2.500 km, qui plus est effectuée à bord du plus célèbre, mais aussi du plus robuste et du plus «toutéranisé» des 4X4 de tous les temps. Un monstre sur l'autoroute, ce n'est pas de nature à courir les rues, semble-t-il.

Il faut le reconnaître, l'un de ces montures entre les mains, et face à autant de puissance, de réactivité et de maniabilité, l'autoroute finit par lasser et l'on a hâte de se retrouver dans «l'accidenté». Il fallait donc raisonner en termes de sentiers sinueux, de routes montagneuses, de virages à ne pas en finir. Ainsi soit-il ! Mais, aussi, fallait-il s'attendre à parcourir des contrées à la beauté époustouflante, au paysage psychédélique et à l'horizon majestueux. Le Nord était dévoilé, petit à petit, dans toute sa splendeur.
En effet, le convoi prendra la route vers Tétouan, avant de bifurquer à quelques bornes de la ville, puis serpenter à travers des routes rarement parcourues et autres détours tracés délibérément par les organisateurs, afin de faire découvrir bien des merveilles. La ville de Chefchaoun en fut une. Le débarquement sur Fès se fera en douceur, si ce n'est quelques désagréments rencontrés par certains participants en cours de route.

Il est question des fameux jets de pierres auxquels se livrent quelques petits chenapans à destination des véhicules, comme de coutume au niveau de certains villages, lors de chaque rallye qui traverse le Maroc. Un geste que ses instigateurs considèrent comme un jeu sans plus, puisque leur âge ne dépasse pas les dix printemps et que l'arme du crime n'est qu'un petit caillou. Ils auraient eu de mauvaises intentions, ils auraient utilisé du gros calibre.

A ce propos, si des élections devaient se dérouler en ce sens, les hooligans en herbe seront loin derrière la majorité de petits villageois qui font un signe de la main, offrant gracieusement un large sourire aux occupants des véhicules.
Pour en revenir au gros calibre et aux mauvaises intentions, l'un des véhicules a reçu de plein fouet une sorte d'aggloméré sur le pare-brise. Fort heureusement, les occupants du Hummer s'en sont sortis indemnes. L'acte n'est pas sans rappeler les agressions du genre perpétrées, il y a quelques années, sur l'axe autoroutier Casa-Rabat.

Enfin, pour tirer un trait sur tout ce qui est d'aspect négatif lors de cette étape, il est à signaler que l'un des membres de l'équipe de tournage de «Kiwi Production» a perdu la vie, suite à une chute dans un ravin. La victime était au volant d'une Nissan Patrol et aurait dû perdre le contrôle de son véhicule alors qu'il tentait d'accéder à un emplacement stratégique pour prendre des photos. Les deux passagers qui étaient à bord s'en sont tirés avec des blessures à différents degrés. Il est à souligner que c'est le premier accident de la toute jeune histoire du «Hummer Raid».

Le lendemain, samedi, le raid - la vie - a continué son petit bonhomme de chemin. Au menu, une seconde étape liant Fès à Merzouga. Une étape qui pourrait se résumer en 480 km de route, pour le moins, féerique, notamment à l'approche de la ville d'Ifrane, lorsque le cèdre monopolise la vue et occasionne une plongée dans une verdure aux allures extravagantes. Un véritable bonheur qui finira par livrer les participants à un autre, celui de l'altitude, des flancs de montages taillés par une main dont on ignore la force et sculptés avec maestria par les outrages du temps. Au-delà de Errachidia, le bonheur poursuivra sa mission sur les plaines désertiques, jusqu'à Merzouga et ses dunes légendaires. Sur place, le programme pouvait tenir en quelques vocables : les mains dans les poches, la tête dans les étoiles…
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Histoire d'une conversion

La marque Hummer est née en 1992, avec la commercialisation du Hummer H1, version civile du Humvee (High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicle (Véhicule roulant multi-usage de haute mobilité). Le Humvee, produit par la société AM General depuis le milieu des années 1980, était essentiellement destiné au marché militaire et en service dans de nombreuses forces armées.
Il a remplacé les anciennes jeeps. Son grand gabarit très apprécié lui permet d'avoir de multiples versions, du transport de troupes à l'ambulance et au porte missiles en tout genre. Ce véhicule est devenu célèbre pour avoir participé à la première Guerre du Golfe, puis il s'est illustré dans les Balkans.

En 1998, AM General a vendu le nom Hummer à General Motors, qui est devenu ainsi distributeur officiel du H1, AM General se chargeant toujours de la production du modèle original. La première version civile fut une version light de celle militaire.
En 2002, elle fut équipée d'un turbodiésel V8 de 6 litres. En 2003, General Motors a lancé le deuxième modèle de la marque, le Hummer H2. Bien que son style s'inspire du H1, il ne s'agit plus d'un véhicule militaire, mais d'un SUV dérivé du Chevrolet Tahoe. Ce véhicule a véritablement lancé la marque Hummer, de par son usage et sa taille plus adaptés à la route, bien que sa consommation et son gabarit restent très importants.

Le Hummer H3, troisième modèle de la marque, est lancé en 2005. Il s'agit aussi d'un SUV dérivé du Chevrolet Colorado. Son style est toujours d'inspiration militaire, mais son gabarit est plus réduit que le H2. En mai 2006, la marque Hummer a annoncé l'arrêt, pour cause de non rentabilité, de la production du modèle H1. Selon la légende, AM General a sorti son Humvee rebaptisé Hummer pour les particuliers en 1992, après que Arnold Schwarzenegger ait demandé à la firme de le faire. Source : wikipedia