Il se définit comme un vrai technicien. Balle au pied, il est très difficile pour ses adversaires de l'arrêter.
LE MATIN
16 Février 2009
À 16:04
C'est l'attaquant que tout entraîneur souhaiterait avoir dans son effectif. Arrivé en 2007 au Raja de Casablanca, Pape Ciré Dia fait encore le bonheur des supporters des « Verts ». Rencontre avec le premier fan du Ghanéen Michael Essien.
Ce n'est pas un hasard si Pape ciré Dia adore l'humour et les comédies. Il est né le même jour que le célèbre comédien américain, Matthew Perry, un 19 août. Un mois connu également pour ses célèbres Lions, dont le fameux Italien Intériste Marco Materrazi. «Lion» de signe astrologique, Pape Ciré est aussi un Lion de la Téranga (hospitalité en Wolof et en sérère). Pape a vu le jour dans le modeste quartier de Guinaw-Rails, aux environs de Dakar. Un quartier connu pour son petit commerce très développé, son artisanat, et ses rails. Le mot Guinaw veut dire en Wolof, au-delà des rails.
Le petit Ciré ne pouvait pas savoir ce qui l'attendait. Mais il pensait très certainement à partir. Rêveur, il commençait déjà à se projeter dans l'avenir. À force de taper sur un ballon de foot, il avait presque trouvé le métier qu'il ferait plus tard. Restait à concrétiser cela, et pour ce fait, il fallait intégrer un club. Au Sénégal, comme un peu partout en Afrique, les clubs de football ne manquent pas. La région de Dakar non plus. A 19 ans, Pape Ciré rejoint l'ASC Diaraf, une équipe des environs de la capitale sénégalaise qui évoluait en première division. Avec ses 1m83, et sa technicité ballon au pied, Pape ne restera pas longtemps dans l'ombre, il est très vite repéré par les chasseurs de talents de foot. En 2000, il quitte les vert-blanc pour le Golfe, et précisément le Koweït. Il rejoint l'équipe d'Al Salmiya pour trois ans. Ensuite, Pape Ciré quitte les bleus-ciel et signe pour deux ans au très réputé Koweït club. Il retourne, après son aventure arabe, au Stade de Diaraf, et dispute quelques matchs avec son premier club, l'Asc Diaraf, avec lequel il a remporté le championnat. Durant cette période, Pape sera sélectionné maintes fois pour jouer sous le maillot des lions de la Téranga. Un maillot cher pour tout un joueur.
Après son bref retour à la tanière, le «Lion» partira évoluer sous d'autres cieux. En 2005, Pape Ciré atterrit dans le pays d'Atatürk. Il rejoint l'équipe turque de Rizespor où il signe pour 2 ans et demi, un dépaysement total, mais le «Baobab» ne perd pas ses repères. Après ces deux saisons, il tape dans l'œil des dirigeants du grand Raja. En 2007, il se sépare du bleu-blanc et dépose ses valises à Casablanca, où il signera un contrat de deux ans. Au début, Pape Ciré a trouvé un peu de difficultés à s'intégrer au sein du groupe rajaoui, mais petit à petit, il commence à prendre goût à sa nouvelle vie et à nouer des amitiés. « J'aime bien discuter avec Said Fettah, joueur du club vert, c'est mon ami » nous confie-t-il, souriant. Tout joueur qui évolue au sein des deux ténors du football marocain, ne peut oublier les 90 mn du derby Raja- Wac. Pape Ciré considère ce match comme une rencontre normale, par contre, le « Baobab » affirme que le classico Raja- Far est plus difficile à gérer, surtout avec la pression du public.
Et puisqu'il a évolué en Turquie, Pape Ciré estime que le derby Raja-Wac est plus intéressant, plus compétitif et plus exquis que le fameux derby turc Galatasaray- Fenerbahce. «Ici, c'est les supporters qui créent cette ambiance folle, d'ailleurs je les remercie beaucoup», ajoute-t-il. Malheureusement pour le Mbarodi, il ne pourra pas disputer les matchs de qualification pour le Mondial 2010. Les Lions du Sénégal ont été disqualifiés. En ce qui concerne le choix de l'entraineur des Lions de la Teranga, Pape Ciré ne mâche pas ses mots : «Je préfère un entraîneur étranger. Ce dernier se base sur la qualité du jeu produit par les joueurs. Les sélectionneurs locaux font appel à des connaissances».
Quant à l'équipe du Maroc, il trouve que «c'est une bonne équipe, mais le problème c'est qu'il y a énormément de joueurs talentueux», Ciré ajoute que le Maroc possède des stars locales, qui constituent la base de la Botola, ce qui rend le GNFE I, professionnel et très disputé, comparé à ceux du Sénégal, Turquie ou Koweït. En dehors des terrains, quand il est chez lui, le « Mbarodi» regarde des films de comédies et écoute du Zouk. Côté culinaire, notre joueur aime bien les plats sénégalais et le tajine marocain. Pour prendre un stylo et noter son e-mail, il a utilisé sa main gauche, sachant qu'il est droitier de pied. On lui a demandé comment ça se fait, le Mbarodi a répondu tout en sourire : «Dieu en a voulu ainsi».