Durant les Jeux olympiques de Pékin, les athlètes marocains sont rentrés presque bredouilles, avec seulement deux médailles (une de bronze et une d'argent). Cet échec a suscité un grand débat sur l'avenir du sport national.
LE MATIN
22 Juin 2009
À 16:59
Échec après échec, les athlètes marocains ont presque tous mordu la poussière aux Jeux olympiques de Pékin. A part la médaille de bronze remportée par Hasnaa Benhassi sur le 800 m (dames) et la médaille d'argent de Jawad Gharib au marathon, les athlètes nationaux n'ont pas su trouver le chemin du podium. Ainsi, dans l'athlétisme, une discipline qui a dévoilé plusieurs champions olympiques marocains, seuls cinq athlètes ont pu se qualifier pour les finales. Si Benhassi et Gharib ont réussi à sauver l'honneur du pays, cela demeure insuffisant surtout qu'il s'agissait de deux vétérans. Tous nos jeunes espoirs ont déçu le public marocain qui s'attendait à une surprise.
Pire encore, les judokas et boxeurs marocains sont revenus bredouilles. Et même en taekwondo, toutes les chances d'avoir des médailles se sont vite évaporées surtout après l'élimination de Mouna Benabderrassoul et Ghizlane Toudali. La ministre de la Jeunesse et des Sports, Nawal El Moutawakil, avait déclaré, façon de se consoler, qu'«arriver à Pékin, c'est déjà une victoire». Ce qui n'est pas faux. Mais seulement dans des disciplines comme l'escrime, le tir à l'arc et la natation où le niveau olympique est beaucoup plus élevé que le niveau national. Pour se qualifier aux Jeux olympiques, les athlètes marocains ont dû fournir beaucoup d'efforts. Arriver à Pékin est donc déjà, pour eux, synonyme de victoire. Mais cela ne s'applique pas aux disciplines telles que l'athlétisme, le judo, la boxe ou encore le taekwondo.
Dans la boxe, le Maroc a participé avec dix pugilistes. Un nombre record pour le Royaume. Il s'est toutefois avéré que la plupart de ces boxeurs n'avaient pas le niveau pour disputer une telle compétition. Nos pugilistes se sont vite inclinés l'un après l'autre. Les boxeurs marocains qui ont fait le voyage pour Pékin ont été qualifiés aux JO à seulement trois mois de ce rendez-vous sportif mondial. Un stage en Europe et une participation au Trophée international Mohammed VI de boxe constituent l'essentiel de leur préparation. Largement insuffisant! Car pour préparer un athlète aux Jeux olympiques, il fallait un travail de longue haleine. Nos pugilistes devaient au moins affronter des boxeurs ayant le niveau olympique pour avoir une idée sur ce qui les attend. Or, lors du Trophée Mohammed VI, ils ont affronté des boxeurs appartenant aux équipes B des pays participants comme la France.
En taekwondo, par contre, seulement trois athlètes ont représenté le Maroc : Mouna Benabderrassoul, Ghizlane Toutdali et Abdelkader Zrouri. En judo, la déception a été totale. Aucun des quatre judokas marocains engagés aux JO n'a pu franchir les premières phases de la compétition. En Afrique, le judo est un sport en plein essor. Le continent noir n'est plus une seconde zone. D'ailleurs, l'Afrique a même eu un champion du monde en la personne d'Anis Lounifi, un judoka tunisien, premier Africain et Arabe à accéder à la plus haute marche du podium dans une discipline dominée par les Européens et les Asiatiques. Les deux médailles, l'argent et le bronze, remportées par l'Algérie, témoignent également de cet essor. Enfin, pour ce qui est de l'athlétisme, la relève tant attendue tarde de se manifester.
Pourtant, comme on nous le dit souvent, le Maroc regorge de jeunes talents. Il suffit simplement de les repérer, les encadrer et les conseiller intelligemment pour en faire de futurs champions. Après le naufrage de Pékin, une commission nationale au sein du comité olympique national marocain, chargé du suivi des athlètes haut niveau, a vu le jour. Ainsi, une enveloppe de 330 millions DH devra permettre aux fédérations d'assurer une bonne préparation des athlètes. Seulement six disciplines devront profiter de ce programme. Il s'agit notamment de l'athlétisme, le taekwondo, le cyclisme, la boxe, le judo et la natation. C'est l'Etat qui va se charger du financement de ce projet. Et la commission de suivi devra procéder à une évaluation trimestrielle du programme pour contrôler le bon déroulement de l'opération. -----------------------------------------
Les Etats-Unis détrônés
Au tableau des médailles, la Chine, avec 51 médailles d'or, a détrôné les Etats-Unis. Elle devient donc la première puissance olympique! «Ce que nous avons accompli durant ces jeux constitue une formidable dynamique pour le futur», s'est alors félicité Liu Peng, ministre chinois des Sports. Annoncé comme porte-bonheur à Pékin, le chiffre «huit» a fini par porter bonheur à Michael Phelps. Ce nageur est entré dans la légende après avoir décroché «huit» médailles en vermeil. Soit une de plus que Mark Spitz et ses sept médailles d'or remportées il y a 36 ans aux Jeux de Munich. La moisson de Phelps est phénoménale : 14 médailles d'or, en deux olympiades. Il devient, ainsi, le sportif le plus titré des Jeux olympiques.