Timoumi, l'«ex-magicien» du foot marocain

Ce footballeur fera partie du staff dirigeant d'une future école de football. Le père de Réda, Mehdi et Hiba a révélé qu'il va se lancer dans une nouvelle aventure : celle de la formation de jeunes générations.

Il est, certes, vrai que «dans un monde sans mélancolie, les ''rossignols se mettraient à roter''». Ainsi, même lorsqu'on demande, en ces temps-ci, à un illustre nom du football national, tel que Mohamed Timoumi, de nous raconter son parcours, les voies de la causerie mènent, tout droit, à la présente condition de la sélection marocaine de football. Le ballon d'or de l'Afrique, en 1985, déplore «la situation malheureuse du foot marocain». Ce grand footballeur avoue que « le Onze national est en train de vivre une vacuité inhabituelle». Pour Timoumi, « il faut vite trouver quelqu'un qui acceptera de ''s'asseoir sur le banc des Lions de l'Atlas'' si nous ne voulons pas refaire les erreurs commises lors des précédentes compétitions ». Le grand souci de ce brillant meneur de jeu est que le Maroc, «une nation respectée en milieu footballistique continental et universel», perd «une réputation, acquise par mérite ». Si Mohamed Timoumi n'exprime pas son absolue opposition à la présence d'un entraîneur étranger, il ne cache pas son souhait de voir un meneur national à la tête de l'équipe marocaine.

«Que ce soit Zaki, Skitioui ou autre, notre équipe a besoin d'un entraîneur marocain. A mon avis, seul un Marocain est capable de construire une dure ossature ». Ainsi, en argumentant ce penchant pour les cadres locaux, cet ancien des FAR revient, en douceur, à une époque où le football national vivait ''son âge d'or''. Les sentiments de ce grand joueur, qui a créé l'amour du ballon rond chez une génération de footballeurs, s'enracinent dans une modestie incomparable. Si son palmarès est à mainte fois décortiqué, son humanisme et son charisme sont à dévoiler. S'il parle avec amertume de la récente situation du football national, sa parfaite diplomatie n'insinue aucun détail qui pourra vexer ou désobliger quelqu'un ou quelque-uns.

Né en janvier 1960, Timoumi joua, à un âge très précoce, au sein de l'équipe de l'Union de Touarga dont il était le plus jeune élément. Une brève période plus tard, Mohamed Timoumi intègre l'équipe nationale. Ce brillant meneur de jeu va recevoir le Ballon d'or africain en 1985. L'année suivante, il participa à la Coupe du monde 1986 au Mexique avec une équipe de choc qui atteindra les sommets. A partir de cette date, ce joueur féerique et fascinant attira vers lui les regards des observateurs et des experts du football. Son talent va lui permettre d'intégrer le plus grand club marocain de l'époque. Avec les FAR de Rabat, il remporta la Ligue des champions de la CAF en 1985, année où son talent s'est brillamment manifesté malgré la blessure et la fracture auxquelles il s'était exposé lors du match des FAR de Rabat face à l'équipe égyptienne du Zamalek. Au cours de cette année, Timoumi a été considéré, de l'avis unanime de la presse sportive internationale, la star de l'Afrique. A Mexico, la Coupe du monde 1986, Timoumi fut l'un des éléments-phare de la sélection marocaine. Résultat: le Maroc se classa premier de son groupe avec zéro défaite et une victoire retentissante contre le Portugal (3-1). Cette belle performance lui a permis d'être le premier pays arabe et africain à accéder au 2e tour de la Coupe du monde.

L'entrée de Timoumi dans le monde du professionnalisme, notamment en Espagne et en Belgique, est ''synonyme de fractures et de blessures''. Et elle laissera un effet négatif sur sa psychologie, selon plusieurs observateurs. Sachant que lui-même souligne que sa carrière professionnelle a été assez mal gérée, ce qui a causé une fin de carrière plus ou moins prématurée.