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Karim Mosta, le titan des marathons!

Il a vu le jour à ‘'Dar El Baida'', il a couru dans la plus haute altitude de la planète, il a su respirer l'air de la victoire dans le coin le plus chaud sur terre, ses pas déterminés n'ont pas hésité devant le plus haut lac sur le globe.

17 Septembre 2010 À 13:47

Il a vu le jour à ''Dar El Baida'', il a couru dans la plus haute altitude de la planète, il a su respirer l'air de la victoire dans le coin le plus chaud sur terre, ses pas déterminés n'ont pas hésité devant le plus haut lac sur le globe, la totalité des déserts du monde se souviennent de ses souffles. Karim Mosta a su donc dompter trois fois l'immense forêt amazonienne. Il est certainement un nom à retenir. Ce marathonien marocain est l'homme qui a pu réaliser quatre fois le tour de la terre en courant. Avec un palmarès de 141 participations aux ''Raids du globe'', ce grand coureur ne se lasse jamais, la boucle de ses défis n'est toujours pas bouclée. Et pourtant, c'est le hasard d'une rencontre qui l'embarque dans le navire des ''longues distances''. Boxeur reconnu jusqu'à l'année 1989, Karim Mosta allait ''monter en division professionnelle'' et devenir entraîneur de la discipline dans la petite ville de Tonnerre dans la région de Bourgogne où il s'installe près de ses deux grands frères à l'âge de 15 ans.

Il déclare: ''A cette époque, je faisais du boxe, j'ai fais 15 ans de boxe pendant lesquels j'ai fait 30 combats, j'en ai 28 et j'ai subi une défaite et un match nul''. Malheureusement, à cause de problèmes familiaux, notre entraîneur a dû ''quitter ses charges''. Et d'ajouter: ''Et comme j'étais l'un des meilleurs de l'équipe, mon nom a été proposé pour que je sois l'entraîneur de la salle où j'effectue mes entrainements. Je travaillais au même temps chez Thomson, j'étais dans la maintenance. Et c'est une rencontre qui a bouleversé cet ordre apaisant de ma vie ». La rencontre est celle qui le réunit avec le photographe des deux premières éditions du Marathon des sables.

Ce collègue de travail n'hésitera donc pas d'exposer à Karim ses extraordinaires photos du désert marocain. Et c'est là un coup de foudre magique! Une inspiration d'instant qui deviendra la destinée d'une vie. Ce fils de Derb Bousbir décidera d'aller à la découverte d'une épreuve de ténors. ''Quand j'ai vu les photos du Marathon des sables, je suis sur le coup tomber amoureux de cette course qui se déroule dans mon pays. 250 kilomètres dans le désert, on ne vous donne rien à manger, juste de l'eau et il y a des fiefs à parcourir, c'est un défi!'' Et de continuer : ''Je me suis entraîné en parcourant 42 km par jour, 4 fois par semaine.

Je me réveille à 5 h du matin, je commence le travail à 6 h et à 14 h, je termine. Je prenais l'autocar qui emmène vers un petit village d'où les employés de Thomson, eux, rentraient chez eux et moi je refais le chemin à pied pour rentrer chez moi. A cette époque, j'avais perdu abondamment de kilos de mon poids. Ma femme et toute ma famille s'inquiètent. A ce moment, je ne savais pas pourquoi je fais tant d'efforts ni pourquoi je cours''. Le goût de l'effort et le dépassement de soi sont donc le propre de Karim Mosta.

Ultra-marathonien et coureur de longue distance, Karim reconnaît le soutien de cette fille de 18 qu'il prend pour femme à l'âge de 20 ans, l'éternelle accompagnatrice. La leçon de sa vie est le décès soudain de son père: « Mon père nous a quittés en 1989, cette même année, j'ai eu ''la rage de courir''. Mon père a eu 10 enfants, il travaillait à la Marine, il a passé sa vie à voyager de port en port. On le voyait rarement, et ceci m'a tellement marqué que j'ai décidé de ''parapher mon existence''. Mon père a été de la race rarissime de ces hommes sages et remarquables ».
Dans le cadre humanitaire, ce Marocain exceptionnel organise et participe à des manifestations sportives en France et dans d'autres pays en soutien ou non à des causes caritatives et charitables. Il est toujours présent dans des stages d'entraînement en France et ailleurs. Ainsi, il participe pour mettre en place des projets à dimensions culturelle et sportive. A l'âge de 56 ans, l'aventure ne fait que commencer pour Karim Mosta.

Preuve en est ses nombreuses participations, ces deux derniers mois, à plus d'une compétition et d'un marathon. En mai, il a remporté le ''Brasil Running Adventure 2010'' qui s'est déroulé dans le nord du Brésil entre Fontaleza et Sao Luis dans le Parc national de Lençois composé d'immenses dunes de sable blanc et de milliers d'étangs. Le 30 du même mois, il a participé à la course de 20 km de Bruxelles en Belgique pour l'association ''Tous à Bord''. Et du 2 au 16 juillet, Karim Mosta a brillé en Andalousie dans un ''marathon ultra-trial de 230 km'' en 6 étapes. Pour Karim, la recette est simple: il faut « pouvoir, vouloir, savoir pour devenir un sportif. Il faut avoir l'envie».
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