Les assises, qui devraient constituer une simple formalité dans la mesure où on s'était concerté d'avance sur l'identité du nouveau président, ont failli finalement tourner au vinaigre.
LE MATIN
16 Février 2010
À 17:17
La famille du taekwondo n'a jamais été départagée que ce jour-là, renouant avec un passé qu'on croyait révolu. Un spectacle où le lot principal a été les accusations réciproques et la diffamation. Et pourtant, cette assemblée devrait normalement augurer d'une nouvelle ère empreinte de solidarité afin de se mettre au diapason de la mouvance actuelle qui tend à placer le sport au rang qui lui sied. Non, l'assemblée fut une bataille verbale entre les partisans du président sortant et un front d'opposition venu avec l'idée presque avouée de mettre le feu à la baraque. Le modus vivendi, qui a duré huit ans, n'était finalement qu'hypocrisie. A peine terminée la lecture des rapports moral et financier que les baroudeurs ont sorti la lourde l'artillerie pour harceler le bureau sortant, notamment son président lui portant des accusations graves. On a reproché à Driss El Hilali, entre autres, la dilapidation des deniers publics, la malversation, la fraude, le trafic de devises, l'occultation des biens immeubles propriété de la fédération… La salle Soumaya s'est transformée donc en souk ''Okad'' où tous les coups étaient permis.
Un spectacle indigne pour des gens supposés être avant tout des éducateurs. Jamais auparavant le taekwondo n'a connu pareil événement, au moment où paradoxalement le terme requiert la ''mise à l'écart des rancoeurs'' pour une mobilisation générale. Plus de six heures de palabres. Un record! Mieux encore, le candidat à la présidence de la fédération, Aziz Ismaili, a « révélé » la pression dont il aurait fait l'objet pour le pousser à se désister. D'autres orateurs contestataires se relayeront et l'assemblée menaçait de dégénérer. La ''bombe sera désamorcée'' fort heureusement par le candidat Med El Manjra qui trouva les mots justes:
«Tout un chacun de vous a le droit à la parole et le droit à la candidature. Mais il faudrait, toutefois, veiller au respect de ses pairs et de la loi ». Les dernières escarmouches n'entameront en rien la volonté de la majorité de l'assistance, lasse d'un débat stérile. Les concernés ont réclamé que l'on passe au vote du nouveau président après l'approbation des rapports. Des deux candidats en lice, le choix est porté tout naturellement sur Med El Manjra. Et ce n'est pas chose fortuite car l'homme a une réputation de gestionnaire aguerri et de meneur d'homme patenté. Med El Manjra l'a confirmé d'ailleurs en déclarant à la presse qu'il tentera de prospecter de nouvelles sources de revenus auprès du secteur privé. Il mit cependant en garde contre tout égarement car, dit-il, les partenaires ciblés exigent une bonne gouvernance qui repose, souligna-t-il, sur deux critères principaux, à savoir la crédibilité et la transparence. Le nouveau président a dévoilé une esquisse de sa stratégie qui vise, à court terme, de placer le Maroc dans ''le top-ten planétaire''. ---------------------------------------------
Portait de Mohamed El Manjra
Le nouveau président de la FRMTK a soufflé sa 45e bougie. Après ses études aux USA sanctionnées par deux Masters, l'un en biophysique et l'autre en génie électrique, il a intégré le monde du travail et occupé plusieurs postes de responsabilité dans le monde des affaires à l'étranger et au Maroc. Etapes de sa carrière - 1990 : Chargé du marketing du géant américain General Electric - 2001 : Vice-président chargé des opérations internationales à Philips Medical Systems - 2006 : Président de Masimo Corporation, dont le siège social est basé près de Los Angeles. - 2008 : Président de Méditel.