Avant de prendre sa retraite, Fikri Tijarti veut mettre en jeu son titre WAKO pro catégorie 66 kg. Huit fois champion du monde de thai-boxing, ce boxeur veut s'offrir une sortie triomphale.
LE MATIN
16 Mars 2010
À 13:46
A 34 ans, Fikri Tijarti s'apprête à prendre sa retraite. Mais avant de tourner la page, ce champion de thai-boxing veut s'offrir une sortie triomphale. Manière de finir en beauté une carrière pleine de succès. Il va bientôt jouer son titre de champion dans un dernier combat. Fikri Tijarti, né à Amsterdam, n'est pas uniquement l'un des combattants marocains les plus titrés (huit fois champion du monde). Il représente aussi un parcours d'exception. La rage de vaincre chevillée au corps, repoussant sans cesse ses limites, il s'est tracé une destinée sportive inimaginable à ses débuts.
Fikri donne tout au thai-boxing depuis ses débuts, avec des hauts et des bas mais toujours à 100%. Il le regrette parfois, en est fier souvent. Pour lui, le sport est une façon de vivre. Il fréquente dès son plus jeune âge les salles de sport. Malgré les difficultés, Fikri Tijarti n'abandonne jamais voulant toujours aller de l'avant. C'est d'ailleurs sa nature. Une nature qui ne l'a pas épargné en l'obligeant à lutter contre les obstacles qui se dressaient souvent devant lui. « Au départ j'ai fait ça pour me distraire, on m'avait très bien reçu. J'étais admiratif en voyant les combats. Quelques années plus tard, j'ai compris qu'avec ce sport, que certains jugeaient trop agressif, j'existais. J'avais sans doute besoin de devenir quelqu'un et la thai-boxing a été là pour moi,» nous dit-il.
A quinze ans, il devient, en Thaïlande, champion du monde amateur dans la catégorie de 57 kg (1995). Il s'est hissé en finale et remporte le combat haut la main. Il est au sommet et participera ensuite l'année suivante au championnat professionnel de thai-boxing en Hollande (61 kg).
En 1996, il jouera une fois de plus le champion du monde amateur en en Thaïlande, mais il se contenta d'une médaille d'argent. La même année, il s'adjuge le championnat de Hollande dans la catégorie 57 kg. Puis, deux fois de suite, il devint champion d'Europe professionnel. «A ce moment-là, tout devenait clair pour moi. Je ne devais en aucun cas m'arrêter en milieu du chemin. A chaque fois, je devais m'améliorer visant toujours plus haut», se souvient-il.
Poussé par une volonté hors pair, Fikri Tijarti continuera à collectionner les titres. De 2000 à 2003, il domine les championnats du monde dans sa catégorie (66 kg) devenant l'un des combattants les plus redoutés. Au Japon, il décide de se lancer un nouveau défi, car, nous affirme-t-il, sans challenge, la victoire n'aurait guère de goût pour lui. Il participe aux championnats du monde qui se déroula au pays du soleil levant, mais dans la catégorie 70 kg. Chose promise, chose due, notre boxeur n'a pas raté son coup décrochant ainsi la première marche du podium. Toujours au Japon, il s'adjugea en 2004 la première place lors du shootboxing dans la catégorie 71 kg. La même année, Fikri Tijarti remporte une fois encore le titre de champion du monde de thai-boxing qu'il défendra trois années de suite. Mais quel est son secret ? Comment parvient-il à rester au top ? A en croire, Lahcen Hilali, conseiller auprès de la de la Fédération royale marocaine de full contact, Fikri Tijarti utilise une technique à la fois difficile et redoutable, dite "coude à coude". «Il s'agit d'une technique purement thaïlandaise. Fikri Tijarti l'a apprise lors de ces combats en Thaïlande. Au lieu d'esquiver tout le temps, le combattant cherche plutôt la confrontation gênant les mouvements de son adversaire. Il s'agit d'une méthode physique, mais aussi risquée», souligne Lahcen Hilali. Pour son dernier combat, Fikri Tijarti compte mettre en jeu son titre WAKO pro catégorie 66 kg. Rien n'est encore fixé pour le moment, mais notre champion penche pour un combat au Maroc avant de jeter l'éponge.