Le Togo a quitté dimanche la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2010), après le mitraillage de son bus qui a fait au moins deux morts vendredi dans l'enclave de Cabinda, a indiqué la Confédération africaine de football (CAF).
LE MATIN
12 Janvier 2010
À 16:28
"Le bus est parti (du camp de base) pour l'aéroport pour rapatrier l'équipe du Togo et les deux corps", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la CAF. Selon un journaliste de l'AFP, le bus, dont les rideaux étaient tirés, a quitté vers 19h30 locales (18h30 GMT) le camp de base de l'équipe à Cabinda, sous très haute protection policière, avant de prendre la direction de l'aéroport. Le Togo devait disputer son premier match de la CAN face au Ghana, lundi à Cabinda. Le match d'ouverture de la CAN, Angola-Mali, est programmé dimanche soir (19h00 GMT). Le gouvernement a dépêché dimanche un avion pour ramener de Cabinda la délégation togolaise, dont deux membres ont été tués dans la fusillade de leur bus vendredi. L'attaque a été revendiquée par les Forces de libération de l'Etat du Cabinda-Position militaire (Flec-PM), groupe né en 2003 d'une dissidence du principal mouvement séparatiste, le Front de libération de l'enclave du Cabinda (Flec). Le départ des Togolais met fin à quarante-huit heures de valse-hésitations sur fond de drame. Le gouvernement togolais avait demandé une première fois samedi soir à l'équipe de quitter la compétition. Dans la nuit de samedi à dimanche, les joueurs avaient annoncé leur intention de disputer le tournoi "en mémoire" des deux membres de la délégation décédés: le chargé de communication Stanislas Ocloo et l'entraîneur-adjoint Abalo Amelete.
Mais le Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo avait réitéré sa demande dimanche matin, avant de dépêcher un avion à Cabinda, qui doit ramener les joueurs à Lomé dans la soirée. Il est à signaler que le président angolais José Eduardo Dos Santos a ouvert dimanche soir à Luanda la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN-2010), en dépit de menaces de nouvelles actions des séparatistes de l'enclave de Cabinda après une attaque meurtrière contre l'équipe du Togo. "Nous voici réunis, que le meilleur gagne !", a lancé M. Dos Santos, au pouvoir depuis 30 ans, à la tribune du stade "11-Novembre", un édifice de 50.000 places construit par les Chinois pour la compétition. "Nous condamnons cet acte de terrorisme mais la compétition se poursuivra à Cabinda", où le Onze togolais a été la cible vendredi d'une intense fusillade de séparatistes, tuant deux membres de la délégation, a déclaré le chef de l'Etat.
C'est triste L'attaquant du Togo Emmanuel Adebayor a qualifié de "très triste" le départ de l'équipe de la Coupe d'Afrique des nations, dimanche soir, quarante-huit heures après le mitraillage du bus des Eperviers qui a fait deux morts au sein de la délégation. "C'est très triste. C'est dur pour l'Afrique et pour nous tous. Ce sont les choses de la vie. Il faut faire avec", a déclaré Adebayor, depuis la fenêtre du bus des Togolais à l'aéroport de Cabinda.Les autres joueurs de l'équipe du Togo n'ont pas répondu aux sollicitations des journalistes et se sont engouffrés dans l'aérogare sous bonne escorte.
Pas de sanctions contre le Togo La Confédération africaine du football (CAF), qui n'avait toujours pas reçu de demande officielle de retrait de la part du Togo, a annoncé samedi soir qu'elle ne sanctionnerait pas ce pays pour son forfait de la CAN-2010, après le mitraillage vendredi du bus de la sélection nationale. "Si vous choisissez de quitter la compétition, nous comprendrons votre décision et nous l'accepterons, avait dit le président de la CAF, Issa Hayatou, aux joueurs togolais samedi après-midi à Cabinda, selon une déclaration lue par le secrétaire général de la CAF.
Deux morts Le mitraillage a fait au moins deux morts. Le chargé de communication du Onze togolais Stanislas Ocloo et l'entraîneur-adjoint Abalo Amelete ont succombé à leurs blessures à l'aube samedi, selon le porte-parole du Togo désigné par la Confédération africaine de football (CAF). Un précédent bilan délivré par la Fédération togolaise, qui parlait de neuf blessés parmi les joueurs et les officiels de l'équipe, faisait également état de la mort d'un chauffeur.
Domenech n'est pas inquiet Raymond Domenech, sélectionneur de la France, a affirmé dimanche sur Eurosport qu'il n'était "pas du tout" inquiet pour le déroulement du Mondial-2010 en Afrique du Sud, après le mitraillage du bus du Togo en marge de la CAN-2010. A la question "est-ce que ça vous inquiète?", Domenech a répondu: "Pas du tout, c'est une certitude, ça n'a rien à voir. Je veux rassurer tous le gens qui sont susceptibles d'aller là-bas. On ne se promène pas à deux heures du matin dans les rues de Johannesburg, mais c'est un pays magnifique, ça sera une belle Coupe du monde".