25 Novembre 2013 À 16:00
C’est devant un stade archicomble et sur une belle pelouse que s’est déroulé le 115e derby casablancais entre le Raja et le WAC. Le public a mis des tifos d’une extrême beauté. Sur le terrain, la rencontre a été purement tactique. Deux plans de bataille échafaudés par deux entraîneurs chevronnés et qui n’ont jamais fui leurs responsabilités. Et lors de la conférence de presse d’après-match, ils ne sont jamais débinés devant des questions de nature à les déstabiliser.
M’hamed Fakhir et Abderrahim Talib (Ce n’est guère-là une chronologie de préférence, de compétence ou de hiérarchie) mais uniquement un choix dû à la règle de réception. Et comme c’est le Raja qui reçoit, nous avons cité M’hamed en premier. Ce point éclairci, le match avait deux volets. Un en première période, caractérisé par une domination quasi-totale du WAC. Abderrahim Talib, en coach avisé, a pressé haut son adversaire du jour.
Autrement dit, il a fait de ses attaquants, les premiers défenseurs. Puis une fois en possession du ballon, ses joueurs opèrent en contre. Une tactique qui a déstabilisé le Raja. Les Rouges étaient les premiers sur le ballon. Ils quadrillent parfaitement le terrain et démontrent que Talib s’est parfaitement acquitté de sa mission : celle de former un jeune groupe, compétitif, talentueux et de surcroît qui fait taire les mauvaises langues. Ces jeunes qui ont pour noms Zahid, El Loulji, Attouchi, Asbahi… lui donnent parfaitement raison à chacune de leur prestation. Animés par un enthousiasme débordant, conscients de leurs moyens, ils ont carrément balloté le Raja avec à la clé un joli but dès la 21e minute sur un coup-franc, magistralement botté par Bakary Kone. Une réalisation qui plonge le camp des Rouges dans une véritable hystérie. La riposte du Raja ne s’est pas attendre, El Hafidi, face à face avec Lemyaghri perd son duel avec le keeper wydadi. Passé cet instant de stupeur des Rouges, Evouna Malik va donner des sueurs froides au Raja. Mais son tir est renvoyé par la défense.
De retour des vestiaires, les rôles vont être changés. Ce n’est plus le WAC qui prend la direction des opérations, mais le Raja. Ce dernier, de manière incompréhensible, va déclencher les hostilités. La première dès la 53e minute. Le WAC a riposté par l’intermédiaire d’Evona, mais sans trop de danger pour le gardien du Raja, Askri (56e). La domination du Raja va se poursuivre. Adil Karouchi, latéral gauche du Raja, d’une frappe puissante trouve la transversale de Nadir Lamyaghri (65e). Le Raja continue son travail de sape. Mohcine Mettouali était à deux doigts d’égaliser (80e). Mais l’occasion la plus franche reste celle de Chameseddine Chtibi qui était à quelques centimètres de la cage, mais «l’ex-Fassi» rate de la tête (85e). Et alors qu’on croyait que le WAC se dirige vers une précieuse victoire, Hilaire Koukou reprend magistralement de la tête un centre de Zakaria El Hachimi et égalise pour le Raja (87e). Plus rien ne sera marqué jusqu’au coup de sifflet final.
On a frôlé la victoire en seconde mi-temps, où on était nettement supérieurs. L’arbitre aurait dû sanctionner l’anti-jeu des joueurs adversaires, qui ont provoqué plusieurs arrêts de jeu sans qu’on en prenne compte. Aussi, Fettah aurait mérité un carton rouge pour son intervention sur Metouali en fin de match, mais l’arbitre en a décidé autrement. Un derby est un match comme les autres, il ne doit pas y avoir plus de tolérance.M’hammed Fakhir, coach du RCA.