25 Février 2013 À 13:32
Les joueurs et le staff technique du club de l’AS Salé ont subi, dimanche, un comportement des plus «anti-sportif» -et le terme est faible– de la part de certains pseudo-supporters de Mouloudia d’Oujda. Un «scénario» cauchemardesque auquel les Slaouis ne s’attendaient pas. Tout avait commencé à prendre forme sur le terrain avec des agressions des joueurs par des jets de pierre et une pression énorme sur l’arbitre de la partie Al Kadi. Houcine Ouchella, l’entraîneur de l’AS Salé, dans une déclaration au journal le Matin a salué le courage de l’arbitre qui a su bien négocier le match sans trop de dégâts. Les échauffourées qui ont émaillé la rencontre et surtout les agressions des supporters sur les joueurs de l’AS Salé se sont poursuivies après le coup de sifflet de finale. Les forces de l’ordre qui devaient assurer la protection de l’AS Salé se sont évaporées, nous a indiqué Ouchella laissant les joueurs à la merci d’un groupuscule de supporters chauffé à bloc et qui ont contraint les joueurs de s’enfermer dans les vestiaires. Mais le calvaire des Slaouis n’allait pas s’arrêter là puisque leur bus a été entièrement caillassé au point que le club a dû le laisser à Oujda pour réparation. Le wali Mohamed Mhidia à la rescousse des SlaouisLe calvaire des «Corsaires de Bourgreg» aurait pu être plus grave si ce n’est l’intervention du wali de la région de l’Oriental, Mohamed Mhidia, qui est venu à la rescousse des Slaouis anéantis par la violence des pseudo-supporters du MCO, nous a indiqué Houcine Ouchella. Le wali a mobilisé un nouveau bus qu’il a mis à la disposition de l’ASS pour regagner Salé et leur a même octroyé une somme d’argent pour leur restauration en cours de route. Ces événements d’une rare violence prouvent, si besoin il y a, que le hooliganisme dans les stades marocains a pris de l’ampleur en dépit de toutes les mesures prises par les autorités publiques pour éradiquer ce fléau. Absence d’une approche multidimensionnelleJusqu’à présent, l’approche sécuritaire adoptée n’a rien changé sur le terrain. On assiste chaque week-end à des actes de vandalisme et de violence gratuite avant, pendant et après les rencontres sportives. Au lieu de cette approche, il serait judicieux d’adopter une approche multidimensionnelle, c’est-à-dire associer les associations de supporters et les clubs dans cette lutte acharnée contre la violence. Les supporters constituent qu’on le veuille ou non, un acteur majeur dans le football et ne peuvent être écartées d’aucune politique de lutte contre la violence dans les stades. Ces associations doivent être considérées comme des acteurs légitimes du monde du football qui ont le droit d’exprimer leurs points de vue sur leurs clubs, mais de manière «civilisée» et loin de toute violence. L’implication des clubs dans ce cadre pourrait se traduire par la promotion d’une culture de club qui prônerait la non-violence. Si on ne traite pas le fond du problème, si on continue à se limiter à l’approche sécuritaire, si on n’implique pas tous les acteurs, on ne pourra jamais aboutir à une véritable solution.