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L’horloge biologique se met à l’heure d’été

Depuis quelques années, le geste est le même.
Au printemps, nous avançons nos cadrans d’une heure, puis nous les retardons d’autant à l’automne.

20 Avril 2012 À 12:24

Instaurée pour réduire les besoins en éclairage, l’heure d’été est aujourd’hui controversée pour diverses raisons. En particulier, ce léger décalage horaire n’est pas anodin pour notre organisme. Plusieurs jours lui sont souvent nécessaires pour s’adapter au nouveau rythme. Pourquoi ? Les activités de notre organisme telles que dormir ou manger suivent la cadence d’une horloge interne, celle de notre horloge biologique. Une heure de plus ou de moins pourrait passer inaperçue dans le déroulement de nos journées. C’est ce qu’on a cru pendant longtemps. Pourtant, les enfants et les personnes âgées y sont généralement sensibles et souffrent souvent de troubles du sommeil dans la période qui suit le changement d’heure. La succession de périodes lumineuses et obscures a incontestablement exercé un rôle dans l’évolution des formes de vie, du plus simple organisme à l’être humain. En 24 heures, notre organisme accomplit de nombreuses tâches qui échappent à notre volonté. Il contrôle notre température, stimule la sensation de faim, digère. La fonction de l’horloge interne, aussi appelée horloge biologique, est précisément de coordonner les grands processus physiologiques avec les différents moments de la journée. La température corporelle, la libération d’hormones, le sommeil, le métabolisme, l’activité cardiovasculaire et le transit intestinal subissent en effet tous des fluctuations au cours de la journée. Une heure qui disparaît ou qui apparaît comme par magie suffirait donc à surprendre le corps et mettre à mal les mécanismes biologiques.


›› Le corps humain, une cacophonie d’horloges

Comment fonctionne notre horloge biologique pour être aussi précise ? Les chercheurs ont découvert à ce jour qu’il n’existait pas une horloge unique, mais une foultitude de montres qui trottaient dans notre corps. En réalité, l’horloge biologique réside au cœur même de chacune de nos cellules. Toutes battent la mesure. Mais tout comme les musiciens évitent la cacophonie en suivant la baguette du chef d’orchestre, les cellules se calent sur le tempo imposé par deux minuscules structures cérébrales. Ce sont les noyaux supra chiasmatiques (NSC), situés à la base de l’hypothalamus et au-dessus du croisement des deux nerfs optiques – zone baptisée chiasma optique, qui est à l’origine du nom des noyaux.L’horloge centrale que sont les NSC conserve jour après jour une remarquable régularité. Aucune horloge n’étant parfaite, les NSC doivent être réajustés quotidiennement afin de maintenir leur niveau de haute précision. Comment ? Les neurones qui les composent resynchronisent leur activité grâce à la rétine qui les informe continuellement de la luminosité ambiante. Ainsi, notre horloge biologique tourne en 24 heures et non en 25 heures comme le dicterait son rythme spontané. Cela suffit-il à expliquer par exemple les effets du décalage horaire ? En partie, oui. L’horloge centrale étant entraînée par la lumière, elle va s’adapter rapidement aux indices lumineux du nouveau fuseau horaire. Cependant, les signaux qu’elle transmet aux horloges périphériques les atteignent avec un délai plus ou moins long. Le déphasage qui en résulte serait à la source des caractéristiques troubles du sommeil et digestifs. Quelques jours plus tard, toutes les horloges se sont resynchronisées et les symptômes envolés. Dans des cas isolés, le décalage dû à un vol intercontinental ou au passage à l’heure d’été peut être plus difficile à vivre. Des dysfonctionnements moléculaires très rares de l’horloge interne peuvent malheureusement bouleverser le rythme du sommeil au point de le décaler par rapport au cycle jour/nuit, ce qui n’est pas sans conséquence d’un point de vue social.

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