17 Février 2012 À 16:20
Les sociétés changent, mais la quête de l’amour n’a jamais été aussi actuelle. On se cherche, on se désire, on se consomme, mais on ne se trouve plus. On continue pourtant de rêver obstinément à sa tendre moitié. C’est Aristote qui le premier a formulé ce concept de l’âme sœur. Selon lui, l’âme est divisée en deux moitiés lesquelles passent leur vie à se chercher pour un jour ne faire qu’un. Elle est où la nôtre ? Apparaîtra-t-elle un jour au détour d’une rue ? N’est-ce pas ce beau brun au bureau qui vient de s’installer en face de moi ? Et ce passionnant chercheur en nanotechnologie que j’ai rencontré sur Facebook, dois-je y voir un signe du destin ? Le tout est de ne pas attendre que le destin fasse le plus gros du boulot. Il faut cibler ses recherches, fréquenter les lieux où le partenaire idéal pourrait se trouver. On fréquentera les associations caritatives si on veut que l’élu de son cœur ressemble à un apôtre. En revanche, si on préfère le genre Schwarzenegger, on fera le pied de grue dans les salles de sport de la place. Si on craque pour un intello, on assiste aux conférences de la Villa des arts et on ne manquera pas de se faire remarquer le cas échéant par une citation savante qui impressionnera vos prétendants potentiels !Aujourd’hui, les lieux de rencontres sont multiples et les espaces de séduction aussi. Mais les vraies rencontres se raréfient. La communication est assourdissante, mais jamais la difficulté n’a été aussi grande de rencontrer sa douce moitié. Une thèse que Dr Moussaid, médecin sexologue et psychosomaticien explique par une relative connaissance des deux sexes qui laisse ouverte l’option du couple. «La mixité dans les écoles et sur le lieu de travail ainsi que le développement du web ont favorisé la rencontre entre les sexes, souligne-t-il. Mais aujourd’hui, cette relation à deux n’est pas forcément assortie de l’obligation du mariage».Une notion toute nouvelle qui était étrangère aux Marocains il y a à peine 10 ans, en raison des carcans et des tabous socioreligieux, mais qui aujourd’hui s’installe bel et bien. Redouane fait partie de cette jeune génération qui vit, s’amuse et profite des plaisirs de la vie tous azimuts. Mais, voilà ! Depuis, deux ans, après avoir écumé bars du coin, discothèques et autres lieux de réjouissances, Redouane voudrait se poser. Sans succès ! «J’ai rencontré beaucoup de filles, confesse ce directeur financier, mais aucune qui pourrait être la mère de mes enfants.» Tout comme Redouane, Amal voit le temps passer, avec l’horloge biologique en prime. Elle qui trouvait obsolète la bonne méthode familiale, se range à l’avis de papa et maman qui voudraient bien lui voir épouser le cousin Jamal. « Au moins, le mariage est garanti. Et puis j’ai la bénédiction des parents. Je fais coup double !» dit Amal, non sans malice.