Valse des entraîneurs : une instabilité chronique

Un monde de bonbons

Roses, bleus, jaunes, gélifiés, mous, acidulés, à mâcher ou à sucer, les bonbons ont tout pour plaire. Qui n’a jamais rêvé, tels Hansel et Gretel, dans le célèbre conte des frères Grimm, de voir la vie en bonbon. Toutes les générations sont concernées. Qu’on soit enfant, piquant ces petites mignardises dans les placards, adulte à la recherche de nos petits plaisirs d’antan ou grand chef, personne n’échappe à ce monde en sucre… De nombreux pays ont désormais leurs spécialités de bonbon et des musées lui sont même dédiés.

25 Avril 2013 À 14:56

Àla simple évocation du mot «bonbon», les papilles s’emballent. Les bonbons font saliver toutes les générations et génèrent des souvenirs communs : on recherche des bonbons disparus, des noms, des goûts, des moments et des lieux… Selon le pédopsychiatre et ethnologue Jean-Baptiste Loubeyre, le mot bonbon serait synonyme de «réconfort», de «don» ou encore de «récompense». Chez l’enfant, le bonbon est avant tout une sensation. Une sensation de goût, mais aussi de force. En mangeant certains bonbons (particulièrement les piquants), les enfants se sentent plus forts. Chez eux, les bonbons sont le partage, la transgression (chiper des bonbons dans le placard), le secret (quand les grands-parents en donnent en douce), la liberté (acheter des bonbons est l’une des premières choses que l’on peut faire seul), le pouvoir (avoir des bonbons et des confiseries peut permettre de s’imposer ou de gagner des amitiés), la consolation (le bonbon apaise, tranquillise, réconforte et rassure comme une sucette pourrait remplacer le suçotement du pouce).Chez l’adulte, les bonbons et les confiseries sont synonymes de régression et d’expériences gustatives. La simple odeur des bonbons et des confiseries replonge les adultes au cœur de leur enfance. En effet, les bonbons et les confiseries représentent le lien toujours vivant avec l’enfance.

Histoire

Àu IVe siècle, les Arabes font la connaissance de la canne à sucre en Perse et l’adoptent immédiatement. Dès lors, la culture de la canne se répand au fil de l’expansion musulmane : la Palestine, puis, au VIIIe siècle, la Syrie et l’Égypte où les plantations se multiplient le long du Nil. Au IXe siècle elle commence à être cultivée dans le Royaume arabo-andalou du sud de l’Espagne. Elle s’installe aussi dans les îles : Chypre, Crète, Malte et la Sicile. Si la canne profite des espaces conquis par les Arabes, elle bénéficie aussi de leur savoir-faire. Ils développent les techniques culturales comme l’irrigation et, en bons ingénieurs, ils perfectionnent les techniques d’extraction et de transformation. Côté gastronomique, les cuisiniers inventent les premiers sirops et pâtisseries au sucre.Les Croisades et la volonté des chrétiens d’Occident de reconquérir la Terre sainte vont contribuer à diffuser plus largement encore la canne à sucre. Dès la première croisade (1096-1099), les pèlerins font la découverte du sucre, qu’ils rapportent dans leur pays. C’est le début de la confiserie. Au Moyen-âge, lorsque le sucre fut enfin connu en France, il arrivait en très petites quantités et seulement chez les rois et les seigneurs. Un jour, un cuisinier lança la mode des «épices de chambre» : il roula des graines, des pignons, des amandes, de la cannelle, et du gingembre dans du sucre et les fit rissoler dans une poêle. Les invités les emportaient dans leur chambre pour mieux s’en régaler. Les ancêtres des bonbons étaient nés : «les épices de chambre». Ils rencontrèrent très rapidement un vif succès à la cour des rois. À cette époque, on les mangeait surtout pour digérer après des repas souvent gargantuesques… Ce n’est qu’au XIXe siècle que le sucre se démocratise réellement, grâce à l’apparition du sucre de betterave. C’est une véritable révolution. Depuis, les confiseurs n’ont de cesse de créer de nouveaux bonbons et de nouvelles spécialités, issus de la tradition et de tout leur savoir-faire, dont la plupart existent encore aujourd’hui…

Petit tour du monde des confiseries

Les Loukoums font la fierté de la Turquie en matière culinaire. Ils sont faits d’une pâte à base d’amidon et de sucre, aromatisée, saupoudrée de sucre glace et parfois garnie d’amandes, de noisettes ou de pistaches.

Le Calisson est une confiserie à base de pâte de melon confit et d’amandes broyées ensemble, nappées de glace royale et posées sur un fond de pain azyme. Cette friandise souvent parfumée à la fleur d’oranger et en forme de navette est une spécialité d’Aix-en-Provence (France) depuis le XVe siècle.

Le Turron est une confiserie espagnole à base de miel, de sucre, de blanc d’œuf, et d’amandes entières ou pilées. C’est le nougat ibérique. Il se mange surtout pendant les fêtes de Noël.

Les Jelly Beans sont généralement parfumés aux fruits. Ils viennent des États-Unis, sont de petite taille, avec une croûte dure, un centre mou et un goût légèrement acide. Ils s’apparentent aux dragibus.

Le chewing-gum a été popularisé en Europe par les Américains à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis le fournissaient à leurs soldats parce qu’il aide à la fois à la concentration et au combat du stress. Des études ont montré que le chewing-gum peut aussi améliorer l’humeur de celui qui en consomme.

Le Keo Mê est une petite douceur vietnamienne à base de nougat mou avec cacahuètes recouvert de graines de sésame.

Le Kinoko No Yama est une célèbre confiserie japonaise en forme de champignon. Le corps du champignon est composé d’un biscuit et le chapeau est au chocolat au lait.

Le Daktyka est une confiserie traditionnelle chypriote. Ce doigt de fée fourré aux amandes est en quelque sorte l’équivalent de notre cigare fourré traditionnel marocain recouvert de miel.

Les Gulab Jamun sont des boulettes au lait, dorées à la poêle et servies dans un sirop parfumé à la cardamome et à l’eau de rose... plutôt typique de la cuisine du nord de l’Inde, mais désormais très courant jusqu’aux confins du Sud.

Le Mentchikoff est un fin bonbon composé de beurre, de chocolat, de praliné-noisette, enveloppé d’une fine meringue au sucre glace et à la vanille, fabriqué par un confiseur chartrain à l’automne 1893 au moment de l’euphorie de l’alliance Franco-Russe.

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