24 Septembre 2023 À 14:33
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Après une introduction en Bourse réussie en décembre 2022, le groupe Akdital continue de se renforcer dans le secteur de la santé privée et d’afficher une ambition débordante. Cet acteur en pleine expansion a tracé une feuille de route audacieuse, agissant sur plusieurs fronts, de l’expansion nationale à l’internationalisation, tout en proposant des innovations majeures dans les soins de santé.
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Lors de la conférence de presse tenue la semaine dernière pour annoncer les résultats semestriels à fin juin 2023, Rochdi Talib, PDG d'Akdital, a révélé une série de projets ambitieux. Le premier pilier de la stratégie d'Akdital est une expansion nationale solide. Ainsi, le premier groupe de santé privée dans le pays a entrepris des travaux dans des villes où un manque criant de structures médicales équipées se fait ressentir, telles Khouribga, Essaouira, Tétouan, Taroudant et Dakhla. «Il est important de noter que ces localités n'abritent ni centres d'oncologie, ni centres de cardiologie, ni unités de réanimation capables de prendre en charge des pathologies complexes ou des patients en état critique», souligne Rochdi Talib.
Ainsi, Akdital prévoit d'étendre sa présence à Béni Mellal d'ici la fin novembre 2023 grâce à l'acquisition en cours d'un établissement de santé. «Cet établissement est actuellement en phase de finition et cette acquisition stratégique reflète l'engagement du groupe à respecter scrupuleusement les normes internationales qu'il s'est fixées».
À Khouribga, une ouverture est prévue en février 2024 avec un centre exclusivement dédié à l'oncologie et à Marrakech, Akdital a collaboré avec des médecins oncologues de la région qui possèdent des locaux qu'ils louent au groupe pour l'exploitation. Cette collaboration se caractérise par une participation majoritaire d'Akdital à hauteur de 80%, les médecins-oncologues détenant les 20% restants.
Les travaux sont également en cours à Tétouan, avec une ouverture prévue pour le troisième trimestre de 2024. Ce projet englobe un centre d'oncologie ainsi qu'un centre de cardiologie, renforçant davantage la présence du groupe dans ces domaines spécialisés.
À Benguérir, un partenariat stratégique a été scellé avec l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) il y a un an, visant à soutenir l'ouverture de la Faculté de médecine prévue à partir de 12 septembre 2024. Akdital s'engage à ouvrir un centre d'oncologie au sein du centre universitaire multidisciplinaire, avec une ouverture prévue pour septembre 2024.
À Kenitra, Akdital poursuit son expansion en développant 2 unités spécialisées qui offriront une capacité de 180 lits. L'une sera dédiée à l'oncologie et l'autre couvrira une gamme de métiers multidisciplinaires. L'ouverture est prévue pour novembre 2024.
À Essaouira, Akdital prévoit l'ouverture d'un établissement en juin 2024 et à Taroudant, des projets sont en cours pour la construction d'un hôpital d'une capacité de 100 lits, incluant une unité de réanimation.
À Meknès, la construction d'un grand hôpital privé est en cours. Prévue pour le dernier trimestre de 2024, cette installation disposera de 180 lits et comprendra deux unités distinctes, l'une multidisciplinaire et l'autre spécialisée en oncologie.
Pour la ville de Rabat, un projet est en cours. Les travaux devraient débuter en octobre et s'achever vers fin 2024.
À Errachidia, Akdital prévoit l'ouverture d'un Centre hospitalier universitaire (CHU) dans les 4 à 5 prochaines années, dont la Faculté de médecine sera opérationnelle dès octobre prochain.
En somme, Akdital se prépare à inaugurer 15 établissements, ajoutant 1.430 lits à sa capacité totale de lits, tout en élargissant sa présence à 12 nouvelles villes. Cette expansion ambitieuse s'accompagne également d'une augmentation du nombre d'effectifs, passant de 4.000 à 6.900. Pour financer ce programme d'investissement de 1,470 milliards de DH, le groupe s'appuiera principalement sur des emprunts bancaires, couvrant ainsi 65% des besoins, tandis que le reste proviendra des fonds propres levés lors de son introduction en bourse.
Après avoir tracé sa feuille de route ambitieuse pour renforcer sa présence nationale, Akdital se tourne désormais vers l'international. «Cette expansion à l'échelle nationale, que nous avons précédemment explorée, est le prélude à une nouvelle frontière pour le groupe dans le secteur de la santé», soutient le PDG du groupe.
Dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), Akdital s'engage dans des négociations prometteuses aux Émirats arabes unis. Son objectif est de proposer des services de santé adaptés à une population d'immigrés dont l'accès aux soins dépend principalement des hôpitaux publics, en raison de contraintes financières liées à leurs assurances. Akdital est en quête d'un modèle répondant aux normes internationales tout en restant accessible pour des populations diverses, allant des Bangladais et Pakistanais aux Égyptiens, et même aux Marocains, dont près de 200.000 résidents à Dubaï. Ces négociations sont en cours et le groupe aspire à s'implanter aux Émirats d'ici fin 2025 ou début 2026.
Akdital porte également un intérêt particulier aux pays africains politiquement stables, notamment le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Le groupe mène actuellement des explorations actives à Dakar et à Abidjan. À ce sujet, Rochdi Talib, PDG d'Akdital, souligne que l'introduction en bourse a stimulé l'ambition du groupe, tant au niveau national qu'international. Il a même proposé au conseil d'administration de procéder éventuellement à des levées de fonds internationaux pour soutenir ces projets ambitieux. «Le Sénégal et la Côte d'Ivoire se positionneront comme des hubs essentiels pour l'ensemble de la sous-région, renforçant ainsi la présence d'Akdital en Afrique. Bien qu'ayant exploré d'autres marchés, tels que le Cameroun, où il n'existe pas de centre de transfusion, Akdital a dû faire face à certaines limites», précise Rochdi Talib.
Parallèlement à son expansion géographique, Akdital explore la création de centres de soins intelligents, basés sur l'intelligence artificielle, qui seraient dotés d'échographies «smart» connectées à des unités situées à Casablanca ou dans les villes voisines. Cette initiative permettrait aux radiologues d'effectuer des échographies à distance, une avancée particulièrement bénéfique pour les petites localités comptant plus de 20.000 habitants. Le groupe étudie également la possibilité de mettre en place ce type de centres au Maroc, travaillant actuellement sur la conception d'un prototype qu'il soumettra au ministère de la Santé pour évaluation en tant que centre assimilé.