Nadia Ouiddar
28 Novembre 2024
À 16:10
Au croisement de l'
art, de la
biologie et des
technologies immersives, «
Arquea Colectivo» se distingue comme un projet audacieux qui bouscule les conventions établies. Présentée dans le cadre du 30e
Festival international d'art vidéo de Casablanca, cette performance audiovisuelle crée un univers où les frontières entre l'organique et l'artificiel s’estompent.
Derrière cette exploration sensorielle, le tandem formé par l'artiste sonore
Patricia Usero (Aka
Puntalaberinto) et la plasticienne
Marzia Matarese. Avec la complicité des
bactéries et autres micro-organismes, «Arquea Colectivo» devient une symphonie visuelle et sonore unique. La performance place ces créatures minuscules au cœur même du processus créatif, où l'art ne se contente pas de représenter le vivant, mais l'embrasse et l'active, incitant le spectateur à réexaminer sa relation avec le monde microscopique et avec la nature dans son ensemble.
Au cœur de ce projet se trouve un assemblage de
micro-organismes évoluant dans des territoires spéculatifs, confinés dans des
boîtes de Pétri. Ces entités microscopiques se déploient dans des espaces où la frontière entre la science et l'art s'effondre. À ces créatures s'ajoutent des paysages sonores qui relient des espaces et des temporalités différentes. «Arquea Colectivo» explore des formats typiques de la
performance audiovisuelle et du
cinéma élargi, et propose une exploration
vidéo-sonore de territoires et de futurs suspendus entre la dimension physique de la matière en décomposition et des paysages spéculatifs construits en dialogue et en tension avec les lieux sur lesquels s'est développée la composition de l’œuvre.
Biographie des artistes
Marzia Matarese est une
artiste visuelle et
mycophile. Elle se nourrit de méthodologies désordonnées et de fiction spéculative pour matérialiser des œuvres dans différents médias :
vidéo, photographie, installation, performance et
médias culturels. Son travail explore les relations complexes entre les dimensions biotiques, abiotiques et artificielles, à travers une cosmotechnique spéculative et des stratégies incarnées qui peuvent s'émanciper de l'exception humaine, donnant de l'espace aux écologies queer post-naturelles.
Patricia Usero est une artiste sonore immergée dans l'univers des synthétiseurs modulaires, la construction des instruments «Diwo» et la recherche sur l'utilisation des éléments naturels dans l'
électronique classique. Son travail se concentre sur l'écoute attentive et le dialogue entre registres sonores naturels et systèmes de synthèse modulaires, à travers lesquels sont filtrées géophonies, biophonies et anthropophonies. Ainsi, elle crée des paysages sonores qui mettent en valeur l’importance du son dans la communication et la survie multi-espèces, explorant les émotions que notre rapport à l’environnement suscite en nous.