Souad Badri
02 Novembre 2025
À 17:20
«Culture en scène» est née d’une convergence naturelle entre deux univers qui se reconnaissent : celui de
Driss Jaydane et celui du
Groupe «Le Matin». Entre l’homme de lettres, connu pour son regard sensible et sa parole habitée, et la maison de presse, investie de longue date dans la valorisation de la pensée et des expressions artistiques, la collaboration s’est imposée comme une évidence.
Une fibre commune les rassemble : le goût du partage, de l’écoute, de l’exigence, mais aussi la conviction que la culture est un lieu vital où se questionne le monde et où s’inventent des formes nouvelles.
Dans ce cadre, l’émission s’affirme comme un espace «civilisé», loin du clash et de la polémique. Pas de mise en scène agressive, pas de piège : ici, on convoque la parole pour qu’elle respire. On reçoit écrivains, peintres, musiciens, critiques, chercheurs et bien d’autres encore. Tous et toutes explorent leur chemin intérieur, l’envers de leur geste créatif, leurs convictions profondes. «Culture en scène» refuse l’immédiateté. Elle n’est pas une émission d’actualité, insiste Jaydane : on peut la regarder aujourd’hui, dans cinq ans ou dix. Elle mise sur la tenue, la densité, et l’intimité.
Nourrie d’un travail de production soigné, l’émission se distingue par sa forme : elle a l’élégance d’un écrin, sans ostentation. Le choix d’un langage clair, accessible et sincère permet à chacun de se sentir invité. «L’élitisme, confie Jaydane, ce n’est pas ne pas se faire comprendre. L’élitisme, c’est essayer de donner le meilleur à tout le monde.» Une vision que le Groupe «Le Matin» revendique également, fidèle à la mission qu’il défend : ouvrir des espaces de dialogue où se croisent œuvres, questionnements et trajectoires humaines.
Pour Jaydane, rencontrer des artistes est une source constante d’apprentissage : «J’ai la passion du travail des autres. Parler avec eux m’enrichit profondément». Ce plaisir du partage se reflète dans l’atmosphère de l’émission : un lieu apaisé où peut naître la confiance, condition pour qu’émerge une parole vraie. Une parole qui, parfois, se dérobe, hésite, puis se révèle – avec justesse.
Avec «Culture en scène», le Groupe «Le Matin» élargit encore son empreinte dans le champ culturel. L’ambition est simple et belle : offrir, chaque mois, un rendez-vous où l’on écoute ce qui se cherche, ce qui se construit, ce qui se rêve.
Quatre questions à Driss Jaydane
«Culture en scène», une production du Groupe «Le Matin», est un nouveau rendez-vous mensuel signé Driss Jaydane. Il ouvre un espace de dialogue où se croisent idées, œuvres et visions. À chaque épisode, une personnalité du monde des lettres, des sciences, de la philosophie et de la culture partage ses réflexions, sa trajectoire et la force de son imaginaire.Pourquoi créer «Culture en scène» aujourd’hui ?J’avais envie d’inviter des artistes marocains et marocaines, de parler de leur travail et d’eux-mêmes : qui sont-ils ? Comment créent-ils ? Qui sont-ils lorsqu’ils réfléchissent ? L’émission rassemblera écrivains, musiciens, peintres, critiques... tous ceux qui font de la culture une passion et un métier.
Quel esprit souhaitez-vous insuffler à l’émission ?Un esprit bienveillant, sans polémique ni clash. Je veux que les invités se sentent chez eux, qu’ils parlent librement, dans leur propre langage. Il s’agit de donner du temps, de l’espace, de la profondeur.
À qui s’adresse ce nouveau rendez-vous ?À toutes et à tous. L’important, c’est la clarté et la sincérité. L’élitisme, ce n’est pas exclure ; c’est offrir le meilleur au plus grand nombre. Mon souhait est que chacun y trouve une source de plaisir, de réflexion et de découverte.
Quel est votre ressenti au moment de lancer cette nouvelle aventure ?Beaucoup de bonheur, de fierté... et d’humilité. Nous avons conçu cette émission pour le public, et j’espère vraiment qu’il l’aimera. Les critiques sont les bienvenues. On ne sait pas toujours ce qu’il faut faire, mais avec un peu d’expérience et de travail, on avance – et cela se partage.
Le Ritz, écrin de l’émission
L’émission est tournée au cinéma Ritz, lieu emblématique de Casablanca. Ouvert dans les années 1950, cet espace chargé d’histoire a vu défiler générations, œuvres et mouvements artistiques. Longtemps considéré comme l’un des foyers vivants de la culture urbaine, il offre à «Culture en scène» un décor à la fois intime et patrimonial, où le passé dialogue avec la création contemporaine. Ce choix du Ritz n’est pas anodin: il incarne la continuité d’une mémoire cinéphile collective et inscrit ce nouveau rendez-vous dans une tradition de célébration de l’art et des artistes.