Noura Mzaghrani
18 Mai 2025
À 08:55
La
ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration,
Amal El Fallah Serghouchni, a plaidé samedi au Forum de Fès pour une "approche dynamique et innovante" visant à intégrer le
patrimoine culturel dans les projets de développement du Royaume, conformément à la vision éclairée de
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui appelle depuis toujours à faire du patrimoine "un espace partagé de dialogue entre les civilisations, les générations et les époques". Elle a, dans ce sens, relevé que "le
Maroc ne cesse de briller avec sa culture, son histoire et sa spiritualité". Elle a également souligné la nécessité de "préserver l’existant et le projeter dans un futur où il peut être transmis et transféré".
Vers un patrimoine augmenté
Face aux défis de la mondialisation et des changements climatiques, la
technologie offre des outils puissants pour
documenter,
archiver et
transmettre.
L’intelligence artificielle, en particulier, permet désormais de
modéliser en 3D des sites historiques,
reconstituer des pièces manquantes d’œuvres d’art ou encore
faciliter l’interprétation de langues anciennes.
Dans son intervention, la ministre a fait savoir que
l’intelligence artificielle apportent plusieurs
solutions au patrimoine national et l’héritage culturel, notamment avec
l’intelligence artificielle générative. Elle a donné l'exemple de la possibilité, aujourd'hui, de "numériser un certain nombre de documents, de sons et d’histoire et de les reproduire d’une façon numérique, à une très grande échelle".
Elle a rappelé, dans ce contexte, qu’une convention qui a été signée avec la
Bibliothèque nationale, en marge du Gitex Africa 2025, pour digitaliser toutes les
archives manuscrites de la Bibliothèque : « Cette initiative va nous permettre, non seulement préserver ses archives mais également de les transmettre aux générations futures », a-t-elle souligné.
La ministre a également mis en avant le
projet « Kouyou », un
assistant culturel intelligent conçu pour le
musée Dar Gnawa. Cette initiative innovante, inscrite dans la
stratégie nationale Digital Morocco 2030, ambitionne de préserver et de valoriser
l’héritage immatériel gnawa à travers l’intelligence artificielle, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de coopération à l’échelle panafricaine.
À l’horizon 2026, le projet s’élargira aux répertoires
Ahwach,
Al-Malhoun et
Al-Hassania. Une dynamique panafricaine est également prévue d’ici 2030, avec des partenariats envisagés avec le
Mali et le
Sénégal, afin d’intégrer les
traditions musicales des griots mandingues et de
la culture wolof, a précisé la ministre.