Nadia Ouiddar
07 Mai 2024
À 16:07
Le premier est Hamid Semlali, précurseur du cinéma d’animation au Maroc. «C’est un beau moment de reconnaissance pour cet homme dont le souvenir, pour les Marocains, est souvent lié à ses publicités diffusées sur la seule chaîne de l’époque. Celle de la sardine dansant avec une rondelle de citron autour de la taille fait partie de l’histoire de la publicité au Maroc», indiquent les organisateurs du Festival.
Né en 1950 à Kénitra, Hamid Semlali découvre, très jeune, le cinéma d’animation. Lauréat de l’Institut des beaux-arts à Bagdad en Irak, il fait une immersion dans le monde de la création en participant à des stages et des ateliers de production et de réalisation à Prague en ex-Tchécoslovaquie.
Au début des années quatre-vingt, il réalise son premier film «Didi la poule» dans lequel il raconte, dans un humour très subtil, l’histoire d’un enfant qui rêve de se transformer en poule.
Professeur d’arts plastiques, il quitte l’enseignement en 1985 pour s’adonner à ses passions : le cinéma d’animation et la littérature de jeunesse. Il crée la même année l’atelier Al Aïn, une société de production de films et de publicités.
Hamid Semlali puise son inspiration de la mémoire collective pour sensibiliser le jeune public à la valeur du patrimoine. Il compte, aujourd’hui, à son actif dix films d’animation : «Le pollueur», «Mohammed V», «Bobo le sauveur», «Bobo et le fromage», «L’oiseau de l’Atlas»... et plus de soixante-dix titres de livres pour enfants. Le vingt-deuxième FICAM rend aussi hommage à l’Américain Bill Plympton.
À une époque où le cinéma indépendant était rare, voire quasiment inexistant aux États-Unis, il prouve, à lui seul, que l’on pouvait réussir dans son pays sans passer par les grands studios.
Héritier de Tex Avery, Chuck Jones et tous les grands animateurs de la Termite Terrace et d’UPA, Plympton emprunte cette voie afin de pratiquer le cinéma qu’il désire.
En 1987, son court métrage «Your Face» lui permet une reconnaissance mondiale. Il obtient, en 1991, grâce au brillant «Push comes to shove», le Prix spécial du jury au Festival de Cannes.
Il atteint la consécration avec «L’impitoyable lune de miel», son deuxième long métrage, Grand Prix à Annecy en 1998. Plympton poursuit ensuite avec d’autres longs métrages : «Hair High», «Des idiots et des anges», «Les mutants de l’espace», «Duel à Monte Carlo Del Norte» présenté en Compétition officielle au FICAM 2024.