Culture

Festival international du film du Caire : «Goundafa» de Ali Benjelloun sélectionné dans la section «Horizons of Arab Cinema»

Sélectionné au Festival international du film du Caire, Goundafa d’Ali Benjelloun signe l’émergence d’une nouvelle voix du cinéma marocain. À travers une fable amazighe bouleversante, le jeune réalisateur explore la résistance culturelle face à l’obscurantisme, mêlant poésie visuelle, mémoire collective et hommage à la liberté d’expression.

14 Octobre 2025 À 15:47

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Le cinéma marocain sera représenté cette année au Festival international du film du Caire (CIFF), prévu du 13 au 22 novembre 2025, avec le film «Goundafa». Ce premier long-métrage du réalisateur Ali Benjelloun a été sélectionné dans la section «Horizons of Arab Cinema», consacrée aux nouvelles voix du monde arabe.

Une fable amazighe face à l’extrémisme

Dans un village niché au cœur de l’Atlas, la musique rythme le quotidien : les chants des femmes accompagnent le travail des champs, et les jeunes rêvent de devenir musiciens. Mais l’arrivée d’un Imam conservateur vient rompre cet équilibre fragile. Il interdit le chant, la danse, les masques, et toute forme d’expression artistique, poussant le village à renier son identité amazighe.

Entre résistance et silence imposé, «Goundafa» raconte comment la solidarité, l’amour et la culture deviennent des armes de rébellion.

À travers ce récit, Ali Benjelloun signe une œuvre profondément humaniste, où le combat pour la liberté culturelle rejoint celui de la femme amazighe, gardienne d’une mémoire collective.

Le film, produit par Hassan Benjelloun pour Bentaqerla Productions, s’appuie sur une distribution marocaine solide : Fatima Attif, Farouk Aznabet, Karima Gouit, Zahia Ez-Zahery et Abdellatif Atif, entre autres.

La photographie de Hamza Benmoussa, la musique du compositeur Marat Faizullin, et le montage signé Iliass Lakhmasse, avec la consultation de Julien Fouré, confèrent à l’ensemble une ampleur poétique et sensorielle.



Le regard d’un cinéaste en devenir

Fils du réalisateur et producteur Hassan Benjelloun, Ali a grandi sur les plateaux de tournage de Casablanca. Après un master en image en France, il a signé plusieurs courts métrages remarqués, avant de se lancer dans l’aventure de son premier long.

De «Parcours de réfugiés» (documentaire) à «Les Âmes vagabondes», son parcours témoigne d’une maturité visuelle et d’un engagement constant en faveur des récits enracinés dans la mémoire et l’identité marocaines.

Avec «Goundafa», il livre un manifeste contre l’obscurantisme, et une ode à la lumière des traditions. La sélection de «Goundafa» dans la section «Horizons of Arab Cinema» témoigne du rayonnement du cinéma marocain et de la vitalité de ses nouvelles voix.

À travers cette reconnaissance, le film s’inscrit dans la continuité d’un mouvement créatif qui interroge les fractures du monde arabe tout en célébrant la richesse de ses cultures. Pour Ali Benjelloun, c’est le début d’un parcours international prometteur : «Ce film est né d’une colère, mais aussi d’un amour. L’amour d’un peuple, de ses chants et de sa liberté».

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