L’
art a cette capacité unique de tisser des liens entre les
cultures, de faire dialoguer des imaginaires éloignés, de révéler des échos insoupçonnés entre des traditions que tout semble séparer. C’est précisément ce que propose «Oiseaux du Mexique», la nouvelle
exposition du
Musée Yves Saint Laurent Marrakech (mYSLm), qui se poursuit jusqu'au 27 juillet 2025, sous le
Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Pour la première fois en
Afrique du Nord, plus de 90 œuvres et objets rares issus de prestigieuses collections mexicaines sont réunis pour explorer la place des
oiseaux dans l’
art et l’
artisanat mexicains.
Après «Serpent», qui avait plongé les visiteurs dans l’univers fascinant de l’art aborigène australien, le «mYSLm» poursuit son engagement en faveur du dialogue entre les cultures en mettant en lumière un pan méconnu du
patrimoine artistique mexicain. L’exposition célèbre la richesse esthétique et symbolique de l’avifaune, omniprésente dans la culture mexicaine depuis l’
époque précolombienne. Des coqs fièrement dressés sur des poteries aux majestueux aigles sculptés, en passant par des canaris brodés sur des étoffes précieuses, les oiseaux traversent les âges et témoignent de la profondeur d’un héritage où la nature est un langage à part entière. «Oiseaux du Mexique» dévoile une volière d’une variété impressionnante, partie intégrante du paysage mexicain contemporain et de la vie quotidienne de ses habitants.
L’exposition ne se contente pas de présenter une collection d’œuvres remarquables. Elle s’attache aussi à révéler l’importance des plumes dans les traditions artisanales du pays. De l’
orfèvrerie de Taxco à la
céramique de
Tlaquepaque et de
Guanajuato, en passant par la
poterie, l’
ébénisterie, la
joaillerie et le
textile, elle met en lumière un savoir-faire ancestral où les motifs ornithologiques sont omniprésents. Une approche qui résonne particulièrement au
Maroc, où l’artisanat puise lui aussi dans l’environnement naturel une source inépuisable d’inspiration.
«Contrairement aux expositions importées clés en main, Oiseaux du Mexique est une création originale, née d’un dialogue approfondi entre le Maroc et le Mexique», indique un communiqué de l'exposition. Conçue par le commissaire d’exposition mexicain
Juan Gerardo Ugalde Salinas, restaurateur des collections du
musée Pierre Bergé des Arts berbères et du «mYSLm», l’exposition est le fruit d’une collaboration scientifique d’envergure entre des experts mexicains et marocains en histoire de l’art et en
anthropologie. Parmi eux,
Ana Elena Mallet, conservatrice mexicaine renommée, a apporté son regard affûté pour enrichir la sélection des œuvres. Cette spécialiste du design moderne et contemporain est aussi membre du conseil consultatif du
Museo Universitario de Ciencias y Artes (UNAM) et commissaire invitée de l’
exposition Crafting Modernity :
Design in Latin America, 1940-1980 au
Museum of Modern Art de New York (2024).
Grâce aux prêts exceptionnels de grandes institutions mexicaines, dont l’
Institut National d’Anthropologie et d’Histoire (INAH), l’
Institut national des beaux-arts et de littérature (INBAL) et l’
Institut national des peuples indigènes (INPI), «Oiseaux du Mexique» propose une plongée inédite dans l’histoire artistique et identitaire du pays, une occasion de redécouvrir le monde sous un autre prisme, à voir comment une culture façonne son rapport à la nature et comment cet héritage continue de se réinventer.
Activités parallèlesAu-delà des œuvres exposées, l’exposition s’accompagne d’une programmation culturelle dense et immersive. Un cycle de dix films mexicains est projeté du 1ᵉʳ mars au 26 juillet 2025 à l’
Auditorium Pierre Bergé du Musée et à la
Cinémathèque de Tanger, en partenariat avec la
Fondation Jardin Majorelle. Des conférences et des rencontres viendront également enrichir cette exploration des liens entre nature, art et culture.