Culture

«Le Silence des violons» : Un voyage émotionnel dans la musique et l’amour

Le film «Le Silence des violons», réalisé par Saâd Chraïbi, a été présenté dans le cadre de la compétition officielle de la vingt-quatrième édition du Festival national du film à Tanger.

26 Octobre 2024 À 09:27

Ce long métrage classé parmi les films musicaux, selon le critique Abdelkrim Ouakrim, raconte l’histoire d’une jeune fille talentueuse au violon qui étudie la musique. Toutefois, cela entre en conflit avec l’avis de son père, qui pense que cela nuit à son parcours scolaire, surtout à l’approche de son baccalauréat. En revanche, elle reçoit un soutien indéfectible de la part de son grand-père, vivant ses derniers jours, musicien et fervent amateur de la musique traditionnelle, qui ne transige jamais sur cet art.



«Le film est, également, ponctué d’une histoire d’amour entre la jeune fille et un camarade du conservatoire, leur relation étant compliquée par le lien de ce dernier avec une autre fille étudiant dans le même établissement, avec l’accord de leurs parents. Cette dynamique évoque les relations amoureuses triangulaires souvent vues dans le cinéma mondial», explique Ouakrim.

Et de préciser que Saâd Chraïbi maintient la structure d’un film musical, intégrant des séquences musicales et chantées, tout en suivant le parcours de l’héroïne qui lutte pour exceller à la fois dans son art et dans ses études. À la fin, elle réussit à atteindre ses objectifs, mais le réalisateur a choisi d’ajouter une touche mélodramatique qui pourrait séduire un large public.

Entretien avec l’acteur Yassine Fadel : J’admire profondément l’engagement de Saâd Chraïbi pour des thématiques importantes, notamment la mise en valeur des femmes dans l’orchestre



Le Matin : Pouvez-vous présenter votre rôle dans «Le Silence des violons» et les défis rencontrés en jouant ce personnage

Yassine Fadel :
Dans le film, j’interprète Mokhtar, membre de l’orchestre dirigé par Lhaj Halal. Mokhtar est destiné à prendre le relais et à devenir, au fil de l’histoire, le professeur de la petite-fille de Lhaj. Ce rôle m’a attiré, car il m’a permis de jouer d’un instrument, une expérience enrichissante rendue possible grâce à l’accompagnement attentif et bienveillant du professeur Abdellatif. Grâce à son expertise, j’ai rapidement pu m’imprégner de l’instrument et me sentir à l’aise pour jouer librement. Le travail de l’équipe, notamment sur les costumes, mené par Anissa, et le maquillage, a également contribué à m’aider à incarner pleinement Mokhtar.

Enfin, jouer dans ma langue maternelle, au Maroc, était un objectif personnel que je poursuivais depuis des années. Cela a donc été un immense plaisir de concrétiser cette aspiration. La difficulté résidait, cependant, dans le fait d’improviser dans une langue que je n’ai plus l’habitude de pratiquer quotidiennement, mais je me suis vite adapté aux exigences du tournage.

Comment était le travail avec Saâd Chraïbi ?

Saâd Chraïbi est un réalisateur qui sait précisément ce qu’il veut et qui travaille avec une grande clarté d’intention, ce que j’ai énormément apprécié. Nous avions envisagé de collaborer sur un précédent projet, mais cela ne s’était finalement pas concrétisé. Participer à ce film, dans un pays qui m’est cher et où j’ai grandi, est pour moi une grande satisfaction.

J’admire profondément l’engagement de Saâd envers des thématiques importantes, notamment la mise en valeur des femmes dans l’orchestre, un élément auquel il attache beaucoup d’importance. Il s’est toujours attaché à porter un message fort à travers ses œuvres, et je partage cette vision. J’espère sincèrement que le film touchera son public et que ma performance saura répondre à leurs attentes. De mon côté, j’ai travaillé avec tout le sérieux qui m’anime depuis plus de dix ans pour donner le plus de sincérité possible à ce rôle.

Est-ce qu’il y a une différence entre le travail avec une équipe marocaine et internationale ?

Travailler avec une équipe marocaine a une dimension plus familiale et chaleureuse. Dans les projets internationaux, l’atmosphère est souvent plus stricte, ce qui apporte une certaine rigueur, mais au Maroc, on ressent rapidement une liberté d’expression qui permet de trouver ses marques plus aisément. Cette ambiance détendue aide à réduire la pression, favorisant un environnement propice à la création authentique et spontanée.

Des projets en cours ?

Mon principal objectif en ce moment est de perfectionner mon apprentissage de l’espagnol, une langue qui m’ouvre de nouvelles perspectives. Je suis toujours à la recherche de nouveaux projets et expériences enrichissants, tant au Maroc qu’à l’international, qui me permettront de continuer à évoluer dans mon parcours artistique.
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