Nadia Ouiddar
09 Novembre 2025
À 09:55
À l’occasion du cinquantième anniversaire de la
Marche Verte, le
Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) à Rabat accueille, actuellement, l’exposition
«50 ans de la Marche Verte : une mémoire en mouvement». À travers des photographies, des vidéos et des archives historiques, l’événement propose au public de revivre un moment fondateur de l’Histoire nationale, tout en explorant la dimension artistique et mémorielle de cette grande mobilisation populaire.
Dès l’entrée, les visiteurs sont saisis par l’émotion : images expressives de la Marche Verte, visages de participants, Discours historique de Feu S.M. le Roi Hassan II... L’exposition combine mémoire collective et regard artistique, offrant une plongée sensible et esthétique dans cet épisode marquant du Maroc.
La
Fondation nationale des musées (FNM), organisatrice de l’événement, souligne le sens de cette commémoration.
«Cet anniversaire est l’occasion de fêter les succès diplomatiques réalisés grâce à la Clairvoyance de
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lesquels ouvrent la voie pour un règlement définitif du conflit artificiel autour du
Sahara marocain. C’est un avenir meilleur pour tous les peuples de la région et je suis très heureux que la
Fondation nationale des musées, que le
Musée Mohammed VI, puisse, avec le peuple marocain, fêter ce retour, cette reconnaissance», explique
Mohamed Qotbi, président de la FNM. L’exposition met en avant à la fois la mémoire historique et la créativité artistique. Elle réunit les photographies de Daoud Oulad Sayed et celles des Rencontres de la photographie de Marrakech (RPM). Les images de Daoud Oulad Sayed, sensibles aux jeux de lumière et aux paysages du Sud, offrent un regard poétique sur le Sahara, tandis que les archives des RPM présentent une mosaïque de clichés rarement vus, allant de photos de presse à des albums familiaux.
Selon
Nadia Sabri, directrice du Musée : «L’exposition offre au public des archives visuelles et historiques accessibles à toutes les générations. Elle s’adresse autant à ceux qui ont vécu la Marche Verte qu’aux jeunes qui n’en connaissent pas les moments forts, afin que chacun puisse en saisir la portée et l’émotion».
L’exposition met, également, en valeur les visages des participants et les paysages du désert, offrant un équilibre entre contenu historique et expression artistique, tandis que la série de Daoud Oulad Sayed apporte une dimension poétique et esthétique sur le Sahara.
La Marche Verte, moment de mobilisation nationale, trouve dans cette exposition un écrin pour célébrer l’unité, la paix et la fidélité, valeurs intemporelles qui continuent de nourrir l’âme du Maroc.
Questions à Nadia Sabri, directrice du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain
Comment s’est fait le choix des photos exposées ?C’est une sélection qui a été construite sur deux principes : d’abord documentaire et mémoriel, pour montrer la dynamique de la marche et préserver ce moment historique ; ensuite artistique et esthétique, pour révéler la beauté et la force du désert à travers le médium photographique.
On remarque dans l’exposition de portraits rapprochés d’hommes et de femmes sahraouis, mettant en avant leurs expressions. Pourquoi avoir choisi de privilégier ces visages ?L’exposition présente à la fois des vues d’ensemble – paysages et mouvements de population – et des portraits rapprochés qui saisissent les expressions des visages. Ce choix témoigne de la richesse propre au médium photographique, dont le langage a été pleinement mobilisé ici : il ne s’agit pas seulement de transmettre un contenu historique, mais également de l’inscrire dans une forme artistique et esthétique, en accord avec la vocation du Musée.
Quelles raisons ont présidé au choix de Daoud Oulad Sayed comme regard artistique sur le Sahara dans cette exposition ?Sa série photographique sur le désert est particulièrement forte et permet d’explorer le Sahara sous un angle poétique et vivant.