LE MATIN
14 Avril 2025
À 16:38
D’entrée, sa voix chuchote un désespoir sourd : «Tell me what you want from me, I’m tryin’a wake up/Men had Lhelma li khanqani». Ce rêve étouffant, cette réalité troublée qu’il évoque dans ses paroles révèlent une détresse universelle, celle d’un homme en quête de sens, d’un artiste hanté par ses propres contradictions.
Dans un mélange savamment orchestré de
darija et d’
anglais, Snor délivre un texte chargé d’émotion brute, une confession sans filtre sur le poids du passé, les douleurs muettes, les sentiments qui résistent au temps et les mots impossibles à dire : «Dazo yam w chhor w Awam maqdertch nssak. Kighaneich mchiti diti qalbi maak».
À travers «
Kelma», Snor pousse encore plus loin les frontières de sa direction artistique (autant musicale que visuelle). Il continue de se déployer dans un paysage musical mêlant sonorités urbaines, textures électroniques et encrage mélodique marocain.
Pour la première fois, et afin de rester au plus près de sa vision artistique,
Snor signe lui-même la réalisation de ce
clip, pensé comme un voyage cinématographique à travers un
Casablanca à la fois chaotique, onirique et romantique. Dans une errance musicale entre les lieux emblématiques du centre-ville – du légendaire
cinéma Rialto au mythique
Don Quichotte, en passant par l’Ancienne
Médina – il met en scène les tourments d’une rupture amoureuse indélébile. Les images, soigneusement composées, traduisent avec poésie la violence d’une obsession amoureuse aussi belle que destructrice.
Avec «Kelma», Snor livre une création à la croisée du son et de l’image, une immersion dans ses profondeurs intimes, dévoilant les nuances les plus enfouies de son imaginaire artistique au public marocain.