Culture

Zagora au rendez-vous avec la musique ancestrale kazakhe

Entre cinéma, musique et diplomatie culturelle, la 19ᵉ édition du Festival international du film transsaharien de Zagora s’est imposée comme un espace de dialogue entre les peuples. L’invitation du Kazakhstan, pays à l’honneur cette année, a transformé cette rencontre en un véritable pont artistique entre l’Asie centrale et le Maroc.

09 Octobre 2025 À 17:48

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Le rideau est tombé jeudi sur la 19e édition du Festival international du film transsaharien de Zagora. Outre son volet cinématographique, cet événement revêtait également une dimension culturelle, artistique et diplomatique tout à fait exceptionnelle. Fait marquant de cette édition : l’ambassade du Kazakhstan, pays invité d’honneur, a choisi de commémorer à Zagora, pour la première fois, sa fête nationale – le Jour de la République – habituellement célébrée dans la capitale, Rabat.

Une décision largement saluée par la population locale et les festivaliers, qui ont découvert un héritage artistique offrant un aperçu de l’histoire et de la culture kazakhes à travers la musique. Dans une déclaration au journal «Le Matin», Perizat Abdissattarqyzy Kural, soliste de l’ensemble de danse Yassy Bi, a indiqué être venu au Maroc dans le cadre du Festival international du film transsaharien de Zagora afin de représenter la culture du Kazakhstan. «Ce voyage, souligne-t-il, a été l’une des expériences les plus marquantes et exceptionnelles de ma carrière artistique. Le Maroc est un pays fascinant par sa culture, son architecture, sa nature et ses traditions nationales. L’hospitalité de son peuple, la chaleur de ses habitants et leur profond respect pour l’art m’ont particulièrement touché.» Et d’ajouter que la vie quotidienne et la culture marocaine s’harmonisent parfaitement, illustrant un magnifique équilibre entre raffinement oriental et modernité.

Pour ce virtuose kazakh, l’objectif est de renforcer les liens culturels entre le Kazakhstan et le Maroc, et de promouvoir l’amitié entre les deux peuples à travers l’art. Abdissattarqyzy Kural a saisi cette occasion pour exprimer sa profonde gratitude à la Direction de la culture du Kazakhstan, à la direction de l’organisation de concerts «Shymkent Concert», ainsi qu’à toute l’équipe artistique pour leur soutien et leurs efforts, grâce auxquels cette mission artistique s’est déroulée avec grand succès. «Le Maroc restera à jamais gravé dans mon cœur», conclut-il.

Le public de Zagora a pu savourer, lors de la cérémonie d’ouverture du festival, les performances musicales de l’ensemble des chants folkloriques Karatau, dirigé par le maestro Kuanyshbek Bolatbek, du groupe de danse Yassy, des chanteurs traditionnels Almaskoja Muzzaparov, Turar Almenov, Baljan Talgat, ainsi que l’interprétation magistrale de Samal Yeslyamova, célèbre artiste kazakhe, lauréate du prix de la Meilleure actrice au 71e Festival de Cannes en 2018.

À noter qu’au cœur de l’Asie centrale, les Kazakhs ont créé un univers musical faisant écho entre steppes et vents, qui a résonné sous le ciel étoilé de Zagora. La musique traditionnelle constitue une représentation sublimée de l’histoire du Kazakhstan, de son mode de vie nomade et de ses espaces infinis, terres de chevauchées et de conquêtes fantastiques. Elle incarne tout l’imaginaire d’un peuple épris de liberté, accordant une place privilégiée à la virtuosité et à l’improvisation.

La musique kazakhe, profondément enracinée dans les traditions nomades de la steppe, est un pilier essentiel de la culture et de l’identité du Kazakhstan. Elle se distingue par l’usage d’instruments traditionnels tels que le dombra, un luth à deux cordes pincées, et le kobyz, un instrument à cordes frottées. Ces instruments sont au cœur de la musique folklorique kazakhe, souvent accompagnée de chants épiques racontant des histoires de héros légendaires, d’amour et de vie dans la vaste steppe.
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