Africa Investment Forum 2025 : Nadia Fettah appelle à libérer l’investissement privé
À l’Africa Investment Forum 2025, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a lancé un message sur l’avenir du continent qui passera par une mobilisation massive du capital privé. Face aux limites du financement public, elle appelle à une responsabilité partagée et à une refondation des modèles de développement, avec un rôle central pour les investissements privés, notamment dans les transitions énergétique, numérique et industrielle.
Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'économie et des finances.
Ph. Saouri
Rochdi Mokhliss
26 Novembre 2025
À 12:25
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Alors que l’Afrique continue d’enregistrer l’une des croissances démographiques les plus dynamiques au monde, les dirigeants économiques et politiques du continent se sont réunis à Rabat pour l’édition 2025 de l’Africa Investment Forum. Sous le thème « Réduire les écarts : Mobiliser le capital privé pour libérer tout le potentiel de l’Afrique », l’événement a donné lieu à une série d’interventions marquées par la convergence des visions : le secteur privé doit désormais occuper le devant de la scène pour transformer les ambitions africaines en investissements concrets et durables.
Cheikh-Sidya : « Notre force sera équivalente à celle de la Chine et de l’Inde réunies »
Le ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Abdallah Souleyman Cheikh-Sidya, a quant à lui mis en perspective la dimension démographique. « Notre continent, en 2050, aura une force équivalente à celle de la Chine et de l’Inde réunies », a-t-il affirmé, appelant les États à transformer cette dynamique en levier économique plutôt qu’en source de tension sociale. Pour cela, la mobilisation du capital privé est indispensable. « Il est important de penser à l’implication du secteur privé, qui dispose de ressources », a-t-il déclaré.
Le ministre a aussi insisté sur l’importance de la stabilité juridique comme facteur de confiance pour les investisseurs. « Nous devons garantir la stabilité juridique, car elle accorde la sécurité nécessaire aux investisseurs », a-t-il rappelé, évoquant les réformes entreprises par son pays, notamment un nouveau code des investissements aligné sur les meilleures pratiques internationales.
Réformes structurelles et stabilité monétaire comme leviers d’attractivité
Au-delà des discours, les participants ont mis en avant les efforts déjà engagés pour améliorer l’environnement des affaires sur le continent. Parmi les mesures saluées figure la réforme progressive du marché des changes au Maroc, essentielle pour renforcer la confiance des investisseurs. L’ajustement du panier de devises et les interventions ciblées de la banque centrale visent à contenir les déséquilibres, tout en accompagnant l’ouverture de l’économie. Cette évolution est complétée par une coordination renforcée entre les politiques budgétaires et monétaires, avec un ciblage rigoureux de l’inflation.
Dans un monde incertain, ces réformes structurelles sont perçues comme des leviers essentiels pour attirer les flux de capitaux, stimuler les secteurs à fort potentiel comme le tourisme, l’agriculture ou l’industrie, et inscrire l’Afrique dans une trajectoire de croissance plus inclusive et résiliente.