Rochdi Mokhliss
29 Octobre 2025
À 15:00
Selon les précisions du management, l'enveloppe sera répartie entre les
investissements immobiliers portés par les partenaires (25%), les dépenses d’exploitation (60%) et les investissements en équipements et aménagements médicaux (15%). Ce modèle, déjà éprouvé au Maroc, repose sur une séparation entre les volets opérationnel et immobilier, permettant à
Akdital de se concentrer sur la gestion médicale et la qualité des soins, tandis que les partenaires financiers prennent en charge la dimension patrimoniale.
L’objectif affiché est de créer et exploiter un réseau d’hôpitaux pluridisciplinaires en Arabie saoudite, en partenariat avec des acteurs locaux de premier plan. Un siège régional sera établi à Riyad pour superviser l’ensemble des opérations dans la région du Golfe, confirmant la volonté du groupe de devenir une référence panafricaine et moyen-orientale en matière de santé. « Ce siège régional, rattaché à Akdital Maroc, coordonnera nos projets en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis », a précisé
Ilyas El Harti.
Deux projets sont déjà en cours de concrétisation. Le premier concerne la reprise et la réhabilitation de l’
hôpital Abdrahmane Al Mishari, à Riyad, qui intégrera le périmètre d’Akdital dès début 2026 après une phase de réaménagement et d’intégration des équipes. Le second, un greenfield project, est actuellement en développement dans la même ville. À moyen terme, le groupe prévoit d’atteindre une capacité totale d’environ 1.000 lits à travers plusieurs établissements, combinant acquisitions et créations.
Sur le plan du financement, le groupe a annoncé que 15% de l’enveloppe totale, soit un peu plus de 100 millions de dollars, seront directement apportés par Akdital et ses partenaires financiers. Une émission obligataire d’un montant de 1,2 milliard de dirhams est en cours de levée au Maroc pour soutenir cette expansion internationale. Une sous-holding, adossée à Akdital Maroc, sera également mise en place pour accueillir des investisseurs institutionnels et fonds de private equity internationaux.
Le choix de l’Arabie saoudite s’est imposé après plusieurs années d’études comparatives entre différents marchés émergents, notamment en Afrique subsaharienne. « L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis représentent aujourd’hui deux marchés en profonde transformation, caractérisés par un déficit d’infrastructures de santé et une forte demande », a souligné El Harti. Ces marchés, qui comptent moins de deux lits pour 1.000 habitants, offrent de solides perspectives pour un acteur positionné sur le segment intermédiaire, dit mid to high, encore peu couvert par l’offre locale.
Le groupe a également salué l’accueil favorable des autorités saoudiennes, notamment du ministère de l’Investissement et du ministère de la Santé, qui voient en Akdital un modèle de réussite régionale dans la mise en œuvre de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire. Le cadre réglementaire et fiscal avantageux pour les investisseurs étrangers, ajouté à la stabilité économique du pays, renforce encore l’attractivité de cette implantation.
En parallèle de son expansion internationale, Akdital poursuit la mise en œuvre de son plan national. Le groupe, qui avait prévu d’atteindre 4.000 lits au Maroc d’ici 2025, a d’ores et déjà dépassé cet objectif et vise désormais les 6.000 lits à moyen terme.
Avec cette offensive au Moyen-Orient, Akdital confirme sa transformation en un acteur régional intégré, capable d’exporter l’expertise marocaine en matière de gestion hospitalière et de soins de qualité. « Nous souhaitons créer des passerelles humaines et technologiques entre le Maghreb et le Golfe, pour partager les compétences et les innovations médicales », a conclu Ilyas El Harti.