Moncef Ben Hayoun ,Saïd Naoumi
09 Octobre 2023
À 19:30
Aggravation du
réchauffement climatique,
vagues pandémiques,
conflits géopolitiques et renchérissement du
coût de la vie au niveau mondial, autant d’enjeux dont la complexité met en exergue le rôle important de la coopération internationale. « Dans cette perspective, les banques multilatérales de développement sont appelées plus que jamais à accompagner les pays en développement pour relever les défis auxquels doit faire face l’économie mondiale et répondre à leurs besoins spécifiques ». C’est en ces termes que le Chef du gouvernement,
Aziz Akhannouch, s’est adressé au
Fonds monétaires international (FMI) et la
Banque Mondiale (BM) lors de l’ouverture des travaux de leurs assemblées annuelles, le 9 octobre à Marrakech.
Akhannouch suggère ainsi aux institutions de Bretton Woods d’apporter davantage de souplesse dans l’aide accordée aux pays faisant face à différents types de crise, surtout en termes de conseil et d’appui financier, de facilité d’urgence ainsi que l’accompagnement pour le rétablissement des équilibres macroéconomiques. « Notre monde est de plus en plus vulnérable et nécessite le concours de tous pour surmonter ces crises de natures diverses, la tenue des Assemblées Annuelles ici à Marrakech représente une opportunité précieuse d’établir des liens, partager des idées et collaborer pour des objectifs communs », soutient Akhannouch devant la directrice générale du FMI,
Kristalina Georgieva et en présence de la ministre des Finances,
Nadia Fettah Alaoui et du Wali de
Bank Al-Maghrib (BAM),
Abdellatif Jouahri. Au cours des vingt dernières années, le Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, a entrepris des réformes ambitieuses et volontaristes, qui ont jeté les bases d'une transformation profonde et durable de notre économie et qui ont permis au Royaume de consolider sa résilience et préserver ses équilibres macroéconomiques », a indiqué Aziz Akhannouch.
Aux yeux du Wali de BAM, c'est cette série de réformes qui aura permis au Royaume de bénéficier, depuis 2012, de quatre accords successifs au titre de la
ligne de précaution et de liquidité (LPL) et en 2023 d'une
ligne de crédit modulable (LCM) auprès du FMI. D'ailleurs, soutient Kristalina Georgieva, le Maroc est le seul pays en Afrique éligible à la LCM. Mais face aux différents chocs qu'a connu le monde ces dernières années, notamment sanitaire, climatique, géopolitique et d'inflation, le chef du gouvernement appelle les institutions financières internationales à doubler d'efforts de soutien aux pays en développement pour enrayer ces crises. Dans ce cadre, il a salué l’accord de financement du FMI au Maroc d’un montant de 1,3 milliard de dollars afin de renforcer la résilience du pays face aux catastrophes liées au climat, par le biais du nouveau Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, est un véritable acquis.
Pour la DG du FMI, qui animait le débat avec la ministre des Finances et le gouverneur de BAM, le Maroc accueille la communauté internationale dans un esprit de solidarité et d’engagement pour relever les défis auxquels "nous sommes confrontés". L'idée est de chercher à bâtir des ponts qui « nous mèneront demain vers une croissance durable et inclusive ».
L’argentière du Royaume, Nadia Fettah Alaoui, a, de son côté, insisté sur l’importance du continent africain dans l’échiquier économique du globe. « La croissance mondiale a aussi besoin de la croissance de l’Afrique. Sous la direction éclairée de S.M. Le Roi, le Maroc compte jouer un rôle important de soutien aux pays africains», a déclaré la ministre.
Un point de vue que partage d’ailleurs la patronne du FMI. « Un monde prospère ne peut être qu’avec une Afrique prospère », affirme Kristalina Georgieva.
Par ailleurs,
Ferid Belhaj, vice-président pour la région
Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA) au sein de la Banque Mondiale, a salué la résilience du Maroc qui, dans la conjoncture actuelle, «s’en sort aujourd’hui mieux que les autres pays de la région MENA.». De même, poursuit-il, le Royaume est le meilleur pays dans sa région en termes de perspectives économiques. Cependant, nuance-t-il, le pays est encore loin de son potentiel de croissance qui pourrait atteindre les 7% et plus. «La compétitivité n’a encore pas atteint le niveau approprié. En outre, le pays a intérêt à intensifier le processus de digitalisation de son économie et renforcer la participation de la femme, en plus de la consolidation de son ouverture sur de nouveaux marchés notamment l’Afrique subsaharienne », explique Belhaj. A noter que la première journée a été marquée par le lancement d’un livre spécial intitulé «Le Maroc en quête d’une croissance plus forte est plus inclusive ».