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Livre spécial du FMI sur le Maroc : Comment le Royaume bétonne sa résilience économique et sociale dans un monde aux multiples incertitudes

La stabilité économique « notable » du Maroc et la progression constante du niveau de vie, observées depuis plusieurs décennies, pourraient inspirer d’autres pays, surtout dans le contexte géoéconomique actuel, extrêmement incertain. C’est en substance le message clé de la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, lors du lancement du livre spécial intitulé « Le Maroc en quête d’une croissance plus forte et plus inclusive », à l’ouverture des travaux des Assemblées annuelles FMI-Banque Mondiale. Le document de 240 pages explore les facteurs sous-jacents de la résilience du Maroc et met en exergue les nombreuses réformes lancées pour ouvrir le pays au commerce international, investir dans les infrastructures essentielles, diminuer les subventions non ciblées et renforcer l’indépendance de la Banque Centrale. Le détail.

Ph : Seddik
Ph : Seddik
Le démarrage des travaux des Assemblées annuelles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire international, le 9 octobre à Marrakech, a été marqué par la publication d’un livre spécial sur le Maroc intitulé « Le Maroc en quête d’une croissance plus forte et plus inclusive ».



L’ouvrage qui fait dans les 240 pages a été réalisé sous la direction de Roberto Cardarelli et Taline Koranchelian. Dans l’avant-propos du livre, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, affirme que la stabilité économique notable du Maroc et la progression constante du niveau de vie, observées depuis plusieurs décennies, pourraient inspirer d’autres pays, surtout dans le contexte géoéconomique actuel, extrêmement incertain. De même, estime Georgieva, les réformes ambitieuses conduites par le Maroc lui ont permis de résister à plusieurs chocs graves ces dernières années, dont la pandémie de la COVID-19, deux sécheresses sévères et les très fortes variations des termes de l’échange provoquées par la guerre en Ukraine. Le livre explore les facteurs sous-jacents de la résilience du Maroc. Il pointe les nombreuses réformes lancées il y a quelques décennies, y compris pour ouvrir le pays au commerce international, investir dans les infrastructures essentielles, diminuer les subventions non ciblées, renforcer l’indépendance de la banque centrale, élaborer un cadre de surveillance financière solide et moderniser la gouvernance dans les secteurs public et privé. Selon ses auteurs, la réussite du Maroc dans ces domaines semble montrer que de telles réformes sont essentielles pour les pays en quête de stabilité macroéconomique comme préalable à la croissance. Quels que soient les progrès accomplis, il faut faire davantage pour que la croissance soit durable et inclusive. L’Etat en est conscient et a conçu une série de réformes en pleine pandémie pour améliorer le filet de protection sociale et les résultats en matière d’éducation, promouvoir l’entrepreneuriat privé et l’accès aux financements, offrir plus de débouchés aux femmes et aux jeunes et atténuer les effets du changement climatique. L’ouvrage décrit par ailleurs plusieurs de ces initiatives, qui pourraient être autant d’exemples à suivre pour d’autres pays. Le Royaume constitue selon le livre une passerelle vers l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient. « L’Assemblée annuelle de 2023 à Marrakech nous donne l’occasion de saluer l’engagement déterminé du Maroc en faveur des réformes et de la stabilité économiques et de promouvoir le rôle exemplaire du Maroc, qui a su créer des relations de commerce et d’investissement dans un monde de plus en plus fragmenté. J’espère que cet ouvrage nous aidera dans cette entreprise et, surtout, que nous continuerons dans les prochaines années à féliciter le Royaume pour ses avancées dans la longue quête d’une croissance solide et inclusive », explique la patronne du FMI.

Une nouvelle ère économique et sociale se dessine au Maroc

Dans la préface du livre, le Chef de l’Exécutif, Aziz Akhannouch, souligne qu’en cette troisième décennie du XXIe siècle, le Royaume se trouve à un tournant décisif. En effet, après vingt années de réformes « ambitieuses et ininterrompues » sous la direction de Sa Majesté le Roi, « nous voici à l’aube d’une nouvelle ère, pendant laquelle nous accélérerons et intensifierons nos efforts pour qu’advienne un nouveau modèle de développement fondé sur le capital humain et la transition écologique », estime le chef du gouvernement. Selon lui, la réaction du Maroc aux crises successives, en particulier la pandémie de COVID-19 et l’épisode inflationniste de 2022, a démontré la capacité du Maroc à préserver la stabilité macroéconomique tout en opposant une riposte « unifiée » et « rationnelle » à des chocs exogènes violents. « Déployées avec une célérité et une efficacité sans précédent, les mesures ciblées destinées à protéger le pouvoir d’achat et la santé publique nous ont rendus plus confiants dans notre capacité à mettre en œuvre des politiques sociales inclusives et transformatrices », fait valoir Akhannouch qui rappelle au passage qu’à l’automne 2021, conformément à l’Agenda Royal, le gouvernement avait donc lancé une série de réformes pour renforcer la solidarité des institutions et les systèmes de protection sociale. Le capital humain est ainsi au centre de ces réformes, inspirées des meilleures pratiques internationales, que ce soit en matière d’enseignement ou de lutte contre la pauvreté. Le chef de l’Exécutif souligne par ailleurs que la composante sociale ambitieuse des réformes en cours comprend l’expansion de la protection sociale et l’introduction d’un programme d’aides directes en faveur des plus vulnérables. Le programme s’accompagne également d’une réforme en profondeur des systèmes d’éducation et de santé du pays. Pour Akhannouch, ces réformes conjuguées portent en germe un « Etat social moderne » garant de la justice sociale et d’un développement inclusif et réservant une place plus importante aux femmes. « La transition vers un régime de croissance soutenue exige aussi une politique volontariste afin de rendre les conditions de l’activité des entreprises et de l’emploi plus attractives pour les investisseurs privés », soutient toujours Akhannouch qui affirme que le gouvernement a entrepris une réforme globale des politiques d’investissement pour renforcer le climat des affaires. « Notre nouvelle charte de l’investissement, axée sur les projets économiques durables et créateurs d’emploi et l’investissement dans les secteurs technologiques et d’avenir, s’accompagne d’une refonte des processus d’investissement, d’une décentralisation administrative plus poussée, d’une réforme fiscale ambitieuse et d’une modernisation de l’Etat actionnaire », souligne le chef de l’Exécutif.

Maroc : Doper la croissance économique mais attention aux ressources naturelles

Selon son analyse, ces projets ne sauraient se concrétiser sans une réaction vigoureuse et durable face au défi majeur des ressources en eau, essentielles à la fois pour la souveraineté alimentaire et la croissance économique. « Conformément à la Vision Royale, le gouvernement suit une feuille de route volontariste pour doter le pays de réservoirs, continuer à rationaliser l’exploitation des ressources et relier les bassins excédentaires du Nord aux bassins déficitaires du Sud. Des investissements à grande échelle dans des projets de production d’eau non conventionnels (dessalement, traitement des eaux usées) sont également en cours, dont la construction de dix usines de dessalement, qui permettront d’augmenter d’un milliard de mètres cubes la production d’eau », indique Akhannouch. Pour promouvoir une économie résiliente et sobre en carbone, le Maroc investit à grande échelle dans la production d’énergies vertes compétitives. « Sous la direction de Sa Majesté, nous aspirons à tripler la puissance installée des parcs éoliens et solaires, et à positionner le Maroc sur le marché de l’hydrogène vert. Ces objectifs renforceront la souveraineté énergétique du pays, tout en faisant un exemple à suivre en matière de préservation de l’environnement. Notre engagement résolu en faveur de la rigueur budgétaire et des réformes structurelles nous met sur la voie de la stabilité macroéconomique », affirme le chef du gouvernement. Et c’est, d’ailleurs, poursuit-il, le socle sur lequel repose la confiance des partenaires économiques et financiers du Royaume, comme le montrent la ligne de crédit modulable accordée par le FMI au Maroc, le volume et les conditions favorables des financements obtenus sur les marchés internationaux et le retrait du pays de la liste grise du groupe d’action financière.
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